mardi 6 août 2013

Au delà de la grâce royale

.
Danielgate: un tournant.
.

Beaucoup de milieux, hostiles politiquement et idéologiquement à l'existence même de la monarchie marocaine, ont trouvé dans l'affaire de la grâce accordée par le roi Mohammed VI, une occasion en or, pour pourfendre la monarchie alaouite et la vouer aux gémonies.

Ce sont les éternels opposants radicaux à cette monarchie, tels le puissant groupe islamiste Al Adl Wal Ihssane, de feu l'illuminé Cheikh Yassine et les groupes gauchisto - marxistes, proches d'Annahj Addimokrati ( La voie révolutionnaire), qui se sont montrés les plus virulents, à l'encontre de la décision du roi.

Ces groupes, viscéralement hostiles à l'existence de la monarchie - le premier attend et oeuvre pour l'avènement d'un Khalife islamiste, le second pour le triomphe de "la révolution maoisto bolcheviste et son corollaire La Dictature du prolétariat" au Maroc - se sont servis de ce couac, pour dire tout le mal qu'ils pensent du monarque marocain.

"La voie démocratique" dispose d'un relai de taille au sein de la société civile marocaine: Cette organisation contrôle d'une main de fer, les instances dirigeantes de l'Association marocaine des Droits humains. 

C'est cette association, très orientée à l'extrême gauche qui, grâce à la présence en son sein, de cadres experts en matière d'agit prop et autres infiltrations des mouvements populaires,  qui est derrière quasi toutes les manifestations, hostiles à la monarchie marocaine.

D'autre part, des cadres, non organisés - ex militants politiques et intellectuels - se distinguent depuis belle lurette par leur opposition viscérale et de principe, à l'institution royale au Maroc.

Ces cadres et autres intellectuels sont motivés dans leur opposition au roi, par des considérations multiples. 

Certains, comme le journaliste Abou Bakr Jamaai, ex homme du sérail, n'accepte pas le sort qui est le sien aujourd'hui.

Avec l'arrivée, en 1997, des socialistes au gouvernement marocain et l'engagement pris par le roi Hassan II, à la fin de son règne,de promouvoir les jeunes cadres de l'alternance,  ce brillant journaliste, excellent tribun et polémiste pensait son heure de gloire arrivée.

Pour lui le doute n'était pas permis: il figurera parmi les hommes et les femmes, devant participer, aux premières loges du changement, annoncé par le roi.

Mais rien ne se passa. L'espoir  renait avec l'avènement du Roi Mohammed VI, en 1999.


Il vit défiler, des promotions non négligeables, offertes par Dahir royal, à de nombreux ex opposants radicaux à la monarchie: feu Driss Benzekri, Ahmed Herzenni, Driss El Yazami, et bien d'autres, que  le roi, sous les conseils avisés de ses collaborateurs, hissa au faîte des structures consultatives et de décision.

Le boss du Journal Hebdo, suivra assez vite la voie de la révolte contre cette injustice commise à son encontre.


Pour la petite histoire : En 2005, Abou Bakr Jamaai, qui est loin d'être un sot, n'a pas compris à temps que des milieux conservateurs, hostiles à la ligne suivie par son hebdo, l'avaient piégé.

Claude Moniquet, Directeur d'un centre de stratégie anti terroiste, L'European stratecic intelligence and security center fut l'instrument de cette manoeuvre diabolique. 

Vers le milieu des années 2000, le directeur de l'ESIC, publia une enquête réalisée par son institut, enquête présentant le Front Polisario comme le principal pourvoyeur de logistiques militaires et de drogue, à la nébuleuse AQMI (Al Qaeda au Maghreb islamique )

Le contenu de cette enquête fut, en son temps, remis en sous main, à Abou Bakr Jamaai, par des amis du journaliste.

Des "amis" de Jamaai avaient, en outre assuré le directeur du Journal Hebdo, être en possession, de l'original d'un contrat, passé entre Claude Moniquet et des milieux émargeant aux Moukhabarate (services secrets marocains ), contrat par lequel, ces milieux marocains, commanditaient à Claude Moniquet, la réalisation de l'enquête anti Polisario.

Confiant en ses " amis" lui ayant fourni ces informations et lui ayant promis la fourniture très prochaine du "contrat Moniquet - Mokhabarate", Jamaai publie un dossier relatif à cette affaire. 

Sans être encore en possession du fameux contrat, Jamaai  n'hésita point à citer des noms de personnes ayant passé commande à Moniquet.

Il s'en mordra les doigts, puisque malgré son insistance, le contrat promis par ses amis, ne lui sera jamais remis.

Avant de le citer devant les tribunaux, les personnes citées comme ayant commandité l'enquête de Moniquet, proposent à Jamaai, un deal : publier un démenti, comportant le même nombre de pages que le dossier ayant été consacrées, par Jamaai, au prétendu contrat passé entre Les Moukhabarate et Moniquet.

Et reconnaitre sous sa propre plume, s'être lourdement trompé.

Jamaai, qui refusera cette transaction, sera condamné par les tribunaux marocains, à payer à ses détracteurs, la somme colossale

Montant qui, ajouté aux millions de dirhams, dus à la Caisse nationale de la sécurité sociale, que Jamaai avait oublié de payer pour couvrir son personnel,  conduira le Journal Hebdo à cesser de paraitre.


Pour en revenir à la grâce du pédophile espagnol, et sauf à être sourd et aveugle, cette affaire a sans conteste déstabilisé l'institution monarchique marocaine et démontré que le souverain marocain n'est pas très bien entouré.

La cacophonie inter gouvernementale et le peu de courage politique à assumer par les divers acteurs politiques, ont été préjudiciables à l'institution monarchique.

Il va falloir beaucoup de temps et de travail pour que les traces laissées par cette péripétie malheureuse, se referment.

   
 .   

         

    

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire