Benkirane, chargé de missions
Tout d'abord, il faut relever que le nouveau gouvernement, pléthorique: 39 membres", doit porter l'intitulé " Le gouvernement Mezouar Al Himma" et pas "le gouvernement Benkirane II" comme se plait erronément, à l'appeler, une bonne partie de la presse marocaine.
En effet, et sans verser dans la fameuse Théorie du complot", tout observateur de la chose politique marocaine, un tant soit peu averti, aura noté que l'actuelle opération, qui a démarré avec le départ de l'Istiqlal de ce gouvernement, constitue un chef d'oeuvre en matière de prise en main, par le Makhzen, de l'exécutif Benkirane Ier.
Cette démission istiqlalienne faisait partie du plan visant à passer à la phase ultime visant à briser le courant islamiste, dit modéré, après que celui ci, ait accompli sa mission de sauver le Makhzen, de la colère populaire, portée par le printemps marocain.
Benkirane a constitué l'élément clé de cette stratégie makhzénienne.
Trois missions lui ont été confiées :
- celle d'amener au pouvoir le PJD, avec le soutien actif et à peine discret de l'appareil de l'état.
N'a t on pas enregistré à de nombreux endroits du pays, à l'issue des législatives de 2011, de nombreux et étranges désistements d'élus au parlement, en faveur de candidats PJD, battus au suffrage?
L'arrivée du PJD à la tête du gouvernement - avec Benkirane comme 1er ministre - constituait la seule réponse acceptable par une rue marocaine, particulièrement remontée contre tous les anciens partis politiques de la place.
Cette mission devait être menée par Benkirane et par personne d'autre. Il l'a acceptée en parfaite complicité avec les fins stratèges du Mzakhzen,
- Celle consistant pour Benkirane, de tout tenter, pour rendre le PJD, un parti particulièrement honni par l'électeur qui lui accordé sa confiance. Cette seconde mission est en phase de réussir, puisque les mesures impopulaires prises par Benkirane dans le domaine socio économique et les multiples reniements du PJD, en rapport avec ses promesses et son programme, sont flagrants aujourd'hui
- celle, enfin, de donner le coup de grâce à la crédibilité du PJD. Crédibilité sérieusement écornée par le peu de réalisations du gouvernement Benkirane.
Ce coup de grâce a été donné au PJD, par l'agent du Makhzen Abdelilah Benkirane et a pris la forme d'une alliance avec un parti, inféodé au PAM de Fouad Ali ALHimma.
L'épilogue de ce travail de l'artiste - marionnette Benkirane sera connu très prochainement, lorsque le loup "Indépendants", que le chef islamiste, a introduit dans la bergerie gouvernementale, fera sauter l'édifice, issu des élections de novembre 2011.
Avec le résultat - cerise sur le gâteau - de l'abandon définitif de la politique, par une jeunesse marocaine, particulièrement excédé par les trahisons et les reniements politiciens.
Et c'en sera fini de la brève expérience PJD, qui rejoindra l'USFP dans le club des cocus.
Et pour récompenser Benkirane pour loyaux services rendus au Makhzen, l'actuel secrétaire général sera nommé comme ambassadeur du royaume, au Qatar, oû il savourera la compagnie d'un certain Youssef Al Qaeadaoui.
Mais comme la nature ne tolère pas le vide (politique en l'occurence), gare au désespoir d'une jeunesse sans perspectives et sans "guide".
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