mardi 7 janvier 2014

C'est pas croyable ....

.
.

Un diplomate marocain visé par une enquête criminelle à Paris

Le diplomate barbouze Riad Ramzi lors d'une soirée galante à Paris (Photo DR)


Le diplomate barbouze Riad Ramzi lors d’une soirée galante à Paris (Photo DR)


Riad Ramzi, l’ex-chargé d’affaires de l’ambassade du Maroc à Paris et actuel second, est visé par une enquête criminelle en France. 

Ce diplomate, qui était la plus haute autorité diplomatique marocaine en France avant la prise de fonction comme nouvel ambassadeur de l’ancien ministre de l’intérieur Chakib Benmoussa, le 25 mars 2013, aurait promis au milliardaire et industriel français Serge Dassault de faire en sorte que la « police marocaine » arrête un certain Fatah Hou qui partait alors pour le Maroc
.
Hou faisait chanter le milliardaire français depuis la dernière campagne électorale à Corbeil-Essonnes, une ville de la grande banlieue parisienne dont Dassault (propriétaire du quotidien Le Figaro) avait été le maire.

Le 2 janvier donc, Fatah Hou a déposé plainte pour association de malfaiteurs à l’encontre de Serge Dassault. 

Hou reproche à l’industriel et sénateur UMP d’avoir été partie prenante dans une opération visant à provoquer son arrestation au Maroc, ainsi que celle de deux autres habitants de Corbeil-Essonnes, dont un certain Mamadou Kebbeh, qui allaient l’accompagner.

La plainte vise également Jean-Pierre Bechter, actuel maire, son adjoint aux sports, Machiré Gassama, ainsi que le diplomate marocain Riad Ramzi.

La plainte s’appuie sur des écoutes téléphoniques mises en œuvre dans le cadre de l’enquête pour tentative d’homicide visant le même Fatah Hou.

Au cours de deux conversations téléphoniques avec Machiré Gassama les 13 et 14 février 2013, Jean-Pierre Bechter explique qu’il doit transmettre les informations sur les « loustics » à Riad Ramzi. 

Ce dernier avait promis à Serge Dassault, au cours d’un déjeuner au « Rond Point » (siège du groupe Dassault), de « s’occuper » de ces gens qui « le font chanter ».

Ce qui en termes marocains signifie les faire arrêter par la DST, la police politique marocaine, à leur descente d’avion, et les faire passer par la gégène par les matons d’Abdellatif Hammouchi dans la nouvelle prison clandestine d’Aïn Aouda, dans la banlieue de Rabat.

Le site du Nouvel observateur a publié quelques extraits qui montrent que le diplomate Riad Ramzi était aussi une grosse barbouze policière.

Ecoutes téléphoniques

(écoutes du 13 février 2013)

BECHTER : il faut que tu donnes les noms et les adresses précises des deux loustics et les téléphones hein !
GASSAMA : ouais ouais tu auras tout ça demain.
BECHTER : c’est fondamental hein !
GASSAMA : ouais ouais
BECHTER : On a monté le déjeuner pour ça hein.
GASSAMA : tu auras tout.

(Ecoutes du 14 février)
BECHTER : (…) on a bouffé avec le chargé d’affaires [du Maroc, NDLR].
GASSAMA : Oui
BECHTER : L’ambassadeur du Maroc qui arrive c’est l’ancien ministre de l’intérieur (rire).
GASSAMA : Ohhh c’est pas mal ça !!! (rire) (…)
BECHTER : il faut qu’on donne aussi Kebbeh.
GASSAMA : D’accord ! (…)
BECHTER : il m’a dit de donner les trois fiches…le mec il se pourléchait les babines déjà (rire).
GASSAMA : ah bon ! ah super !
BECHTER : il disait à Serge. « Ah oui oui oui, on va s’en occuper Monsieur Dassault, ne vous inquiétez pas, alors ces gens là vous font chanter, ah bon… »
(…)
GASSAMA : Oui super (rire)…au moins on va les occuper sur autre chose, c’est bien.
BECHTER : Oh putain !
GASSAMA : (rire)
BECHTER: je sens que quand ils vont arriver au Maroc ils vont être surpris de l’accueil.
GASSAMA : ah génial !
BECHTER : …à la descente d’avion.
GASSAMA : et alors on va s’organiser pour qu’ils partent dès que c’est bon hein ? (…) et puis ça, ça nous enlèvera une épine hein ?
BECHTER : Oh putain c’est vrai. C’est les trois derniers emmerdeurs hein quand même.
GASSAMA : bah oui et puis ils fédèrent un peu ces trois là…
(…)
BECHTER : on a le temps d’ici lundi, mardi, de bien faire les fiches (…) ouais il faut avoir les détails (..) et savoir de quel…
GASSAMA : …date de naissance…
BECHTER : et savoir d’où…oui acte de naissance et savoir de quel pays ..du Maroc ils viennent.
GASSAMA : voilà de quel coin, oui, oui, oui.
BECHTER : oui il faut qu’on leur fasse de vraies fiches.
GASSAMA : je vais tout t’avoir…des sociétés, tout.
BECHTER : ouais parfait.
GASSAMA : (rire) Là aussi on va faire un travail technique.
BECHTER : on va se marrer, on va se marrer.

Manque de pot pour Serge Dassault et ses acolytes, Fatah Hou qui devait se rendre au Maroc le 5 mars 2013, a avorté son voyagé après s’être fait tirer dessus, le 29 février, par Younes Bounouara, un homme à tout faire de l’industriel.
De sa prison où il attend d’être jugé pour cette tentative d’assassinat, Younes Bounouara a confirmé que le Marocain et ceux qui allaient l’accompagner au bled, allaient effectivement se « faire arrêter au Maroc par la police marocaine ». 
Il faut dire, pour défendre un peu ce pauvre diplomate barbouze de Riad Ramzi, qu’il ne pouvait pas faire arrêter arbitrairement des personnes au Maroc sans en référer en haut lieu. Pas forcément au ministère marocain des affaires étrangères, dirigé alors par l’islamiste du PJD Saâd-Eddine El Otmani. L’ambassade du Maroc à Paris, comme d’ailleurs celles de Madrid et Washington, est une créature diplomatique qui dépend directement du Palais royal avec lequel ils sont en relation directe. 

Source: Demain.online
 
Abdelilah Gueznaya


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Mercredi 17 avril, l'alliance Ecolo...