dimanche 7 août 2016

Le gouvernement français et le belge par la même occasion, ne savent plus...

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...à quel islam se vouer



Les ténors du salafisme marocain


Après le massacre à Charlie Hebdo et dans la foulée du "débat" relatif à : "Quel Islam adopter"?, la France officielle,  de Valls à Sarkozy, en passant par Bayrou, s'était écriée " Le Maroc".

Du coup et en sous main, mais pas en si sous main que cela, le gouvernement de l'hexagone s'était empressé de soutenir les initiatives marocaines visant à former les imams et les prédicateurs des états de l'Afrique subsaharienne.

La France ayant bien entendu d'énormes intérêts dans cette région du Subsahara.

Plus que cela et à l'initiative de Valls, la France opta pour l'"expertise" marocaine en matière de formation des imams de France, en passant un contrat dans ce sens, avec "Le plus beau pays du monde", en vue d'assurer à ces imams, une immersion au sein de l'islam marocain"modéré".

La Belgique fit de même et chanta les vertus de cet islam qui fait rêver les décideurs européens, surtout ceux d'entre eux qui sont régulièrement reçus comme des " rois " au palais de la Mamounia de Marrakech ou dans des dépendances royales

Pourtant, depuis quelques semaines et surtout depuis les attentats de novembre 2015 en France et ceux s'étant déroulés à Bruxelles - sans oublier Nice et l'égorgement de deux policiers français -", Hollande et Valls, décident d'épouser une nouvelle doctrine en matière d'encadrement des imams français mais également dans le domaine du financement étranger de l'islam de France.

Cette nouvelle approche, en tout cas au niveau des discours et en apparence, adopte une philosophie en "rupture" avec la  préférence marocaine .

Fini le financement étranger des lieux de culte français, du moins provisoirement, a déclaré Valls, fermeture entre novembre 2015 et juillet 2016 d'une vingtaine de mosquées " radicales " et renvoi chez eux -au Maroc surtout- de plus de 80 imams et prédicateurs.

De plus, le gouvernement français vient de rendre public, des chiffres concernant l'argent étranger injecté dans les mosquées françaises (6 millions d'€ en provenance du Maroc et 2 millions d'Algérie

Merci pour la fermeture de Daarkom et l'abandon de tous les projets visant à créer des centres culturels marocains en Europe

Donc, si l'on doit se référer aux déclarations du premier ministre français, tout ce qui se rapporte à l'islam de France, doit être désormais Made in France.

En réalité, les autorités françaises commencent à voir plus clair dans le jeu de certains états, dont le Maroc et l'Algérie, de faire de la solidarité anti terrorisme, une sorte d'investissement politique et rentier, pour ce qui concerne leurs relations dans ce domaine, avec la France.

De plus, et je n'ai eu cesse de le relever depuis des années, que le fameux islam modéré, tel qu'il est promu par les officiels marocains, n'est rien d'autre, en matière d'enseignements, que cet islam violent et obscurantiste promu par la très rétrograde Arabie Saoudite.

- Je n'en veux pour preuve que la récente et courageuse décision du souverain marocain, de demander, toutes affaires cessantes, à son ministre de l'éducation nationale, de bannir des manuels scolaires, toutes les sourates au sein desquelles, l'apologie du djihad occupe une place prépondérante.

J'aime autant vous dire qu'il y a du boulot

- Je n'en veux pour preuve que les nombreuses fatwas rétrogrades, comme celle relative à l'exécution de l'apostat,  émises par le Haut conseil des Oulémas marocains, dépendant directement du roi Amir Al Mouminin.

- Je n'en veux pour preuve que la capacité de mobilisation efficace et rapide, dont font preuve les milieux religieux conservateurs marocains, dès que des voix se lèvent pour demander la révision des textes coraniques, notamment celui relatif à l'héritage qui discrimine la femme marocaine.

- Je n'en veux pour preuve que le sabotage manifeste de la Moudawwana (code de la famille), dans sa partie relative au mariage des mineures.

Dans ce registre, ce que ce texte, obtenu de haute lutte par les progressistes marocains, a arraché comme acquis en faisant de la dérogation en matière de mariage des mineures, une exception, est devenu aujourd'hui la règle...

Les juges et les chefs des familles indigentes n'ont que le mot dérogation à la bouche lorsque le prétendant est un homme aisé et généreux

- Je n'en veux pour preuve que l'application rétrograde et anti constitutionnelle de l'article 222 du code pénal qui punit de 6 mois de prison, tout marocain surpris en train de manger pendant le ramadan. Cet article est appliqué nonobstant la disposition constitutionnelle reconnaissant sans détour, la liberté de conscience et l'adhésion du Maroc à de nombreux traités internationaux relatifs à ce sujet

- Je n'en veux pour preuve que le déni de droit qui figure dans la législation marocaine en matière d'homosexualité.

- Et enfin, si la formation marocaine des imams tant vantée et inspirée de cet islam si modéré devait être une réalité, comment expliquer qu'au Maroc, il ne se passe pas de mois sans qu'une cellule terroriste, voire parfois plus, ne soit démantelée par les limiers de la lutte contre le terrorisme. 

Ceci sans omettre de signaler que près d'un millier de terroristes marocains sont actuellement actifs  dans les rangs des différentes factions islamistes en Syrie.

Ceci sans compter le cas de ces jeunes européens issus du Maroc et sevrés de discours de haine dans nos écoles coraniques de Molenbeek, Schaerbeek, Saint Josse et ailleurs.

Ce qui a épargné au Maroc à ce jour, des actes terroristes violents réside certes dans l'efficacité des services sécuritaires du pays mais également dans la mobilisation tous azimuts, de très nombreux auxiliaires civils (cireurs de chaussures, gardiens de parkings, concierges, moqaddems, Chioukhs dans les campagnes ...etc) dont la vigilance et la veille constituent des apports décisifs dans l'action préventive contre ce fléau 

Les prétendues révisions idéologiques opérées par un grand nombre de salafistes, jadis jihadistes, ne sont que de la poudre aux yeux et leur proclamation le doit surtout à la dureté des conditions de détention au sein des prisons marocaines

Nombre de ces leaders salafistes qui apostasiaient jadis à longueur de prêche, à l'instar de Fizazi, Abou Hafs, Kettani, Haddouchi, Maghraoui, pour ne citer que les plus virulents d'entre eux, font mine d'avoir révisé leurs classiques jihadistes.

Mais cette "révision" est en grande partie due, à la dureté des conditions de détention au sein des prisons marocaines

En effet, et par dessus tout, c'est la redoutable et efficace emprise des sécuritaires marocains sur le développement de  la violence terroriste au niveau local, qui contraint les milliers de jeunes radicaux de ce pays à choisir de s'expatrier pour extérioriser leur trop plein de haine à l'encontre de la modernité et du progrès humain...

Les partis et mouvements traditionnels se trouvent être également infiltrés d'éléments salafistes, au discours rétrograde et antisémites.

L'on se souvient de l'interdiction faite l'année passée, par notre pays de recevoir le député du PJD, parti du premier ministre marocain, de pénétrer sur le sol belge lors de la Foire musulmane de Charleroi

En conclusion, l'islam marocain d'aujourd'hui se trouve être une succursale de celui promu par l'Arabie saoudite, principal pourvoyeur de fonds de l'état marocain

Il n' y a qu' à observer le séjour marocain en cours du roi de cette Arabie, pour se rendre compte de la totale emprise des wahabites sur l'islam marocain "modéré"

Ce potentat obscurantiste se considère en pays conquis en recevant des dizaines chefs d'états tant arabes qu'étrangers dans sa résidence des Grottes d'Hercule, sans se soucier de la souveraineté du pays qui l'accueille 


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Extraits de l'ouvrage 

Les islamistes marocains : réseaux locaux ou mondiaux ?

Le champ religieux global marocain est complexe (Dialmy, 2005 ; Chaa­rani, 2004). L’islam officiel, autrefois de tendance salafiste, est géré par des imamspayés par l’État. Il contrôle environ la moitié des mosquées existant dans le pays. 
Il convient cependant de nuancer cette description en signalant que les chaires à prêcher des mosquées de l’État sont parfois occupées par des hommes qui diffusent d’autres discours, plus radicaux que ceux qu’ils sont censés diffuser. 
L’autre moitié du paysage religieux, le secteur libre, est celui des prêcheurs entrepreneurs qui doivent, pour vivre, fidéliser leur clientèle. 
Ce secteur est, pour l’essentiel, composé de mosquées où est diffusé un islam mélangeant, souvent de manière incohé­rente d’un point de vue rationnel, salafisme et traditions plus ou moins inventées. 
On y diffuse un discours de retour au temps idéalisé des grands ancêtres tout en tolérant les moussems, le culte des saints et même les pratiques de magie comme les talismans (réalisés, dans ce cas, par les res­ponsables des mosquées eux-mêmes). 
Outre cette première composante, le secteur libre est également caractérisé par un islam soufi, très présent dans tout le pays, ainsi que par une tendance radicale disposant, le plus souvent, de ses propres mosquées ou de simples salles de prière. 
C’est là qu’officient les idéologues islamistes. Ces éléments cohabitaient jusqu’à présent sans conflit majeur sinon, de temps à autre, le désir de certains is­lamistes de prendre le contrôle de mosquées du secteur libre, voire même du secteur officiel


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