samedi 8 octobre 2016

Elections marocaines du 7 octobre 2016

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Enseignements et analyse




. Un peu plus de la moitié des personnes susceptibles de participer aux élections (16 millions) se sont inscrites sur les listes des électeurs,

40% de ces 16 millions (chiffres du ministère de l'Intérieur) , soit 6 à 7 millions ont de fait participé au scrutin.


2 millions de Marocains résidant à l'étranger, constitutionnellement admis à participer à ce scrutin ont été exclus par la volonté des partis politiques marocains et l'absence d'engagement à les défendre du roi Mohammed VI.




A l'arrivée: le Parti de la Justice et du développement (PJD islamiste frériste) arrive en tête, même se les résultats définitifs ne sont pas encore publiés.

Le PAM (parti proche du Palais, initié par le conseiller royal Fouad Ali Al Himma) arrive en seconde position guère loin du PJD.


Commentaires et analyse

1 - Deux nouveaux partis politiques, le PJD et le PAM raflent la mise et procèdent à une bi polarisation du paysage politique marocain 

Ces deux partis ont été fabriqués de toutes pièces par le Makhzen, l'appareil de l'Etat profond marocain

Le PJD fut présenté au défunt roi  Hassan II et à son éminence grise Driss Basri, par le docteur Al Khatib, médecin du défunt souverain. Il fut adopté et béni par le Makhzen

Le second, comme cela est indiqué ci dessus est une fabrication hétéroclite de toutes pièces des services du Makhzen marocain

 2- Les vieux partis ou partis historiques que sont l'USFP (Union socialiste des Forces populaires, héritier de l'UNFP - Union nationale des forces popualires, fondé par des leaders nationalistes et tiers mondistes que furent Mehdi Ben Barka, Abderrahim Bouabid, Abderrahman Al Youssouf, Mohamed Basri, Abdellah Ibrahim et d'autres), de même que le PPS ou Parti du Progrès du Progrès et du socialisme, héritier lui, du Parti communiste marocain pro soviétique, fondé par le défunt Ali Yata, ont bu la bouteille jusqu'à la lie

Ils sont menacés à terme de disparition du champs politique marocain

Faisant partie de cette catégorie historique de la classe politique marocaine, le parti de l'Istiqlal, ultra nationaliste et idéologiquement proche du salafisme piétiste, est au plus mal aujourd'hui

Le "vieux" Mouvement populaire -MP-, berbériste et Makhzanien, lui aussi souffre de la montée en flèche du PAM et surtout du PJD

Le RNI, mis en place il y a un quart de siècle par le beau frère du roi Hassan II, le sieur Ahmed Osman, fait les frais de l'ascension du PAM et du PJD

3- La multitude des petits partis sombre pitoyablement et seuls deux ou trois formations émergent avec deux ou trois sièges 

Légaliste jusqu'au bout des ongles, le roi Mohammed VI confiera sans doute la mission de former le futur gouvernement à Abdelilah Benkirane (A moins d'un coup de théâtre émanant du PJD, ayant perdu le pari de l'hégémonie).

Mais face à la balkanisation du paysage politique tel que souhaité par le Makhzen, le Palais ne manquera pas de poser discrètement ses conditions à Benkirane, sous forme notamment, d'augmentation de ministres de souveraineté au sein du futur gouvernement ...et de renforcement des prérogatives royales....

Si le PJD devait peiner à constituer une équipe gouvernementale dans les délais impartis par la constitution du royaume, la main passera à Ilyas El Omari du PAM, qui, soutenu par l'appareil Makhzanien, trouvera la majeure des partis qui haïssent le PJD (ils sont nombreux) à sa disposition

Avec le risque d'une grande instabilité qui mettra face à face les islamistes et le Makhzen marocain .

Les Marocains du monde (en tout cas les quelques dizaines d'activistes qui s'expriment en leur nom), sortent sonnés et assommés de cette expérience.

Ayant mis tous leurs oeufs dans le panier des partis politiques marocains qui les ont largués en rase campagne, ces quelques "leaders autoproclamés" et totalement coupés de l'hinterland de la communauté marocaine profonde et ne disposant d'aucune alternative de rechange ou de plan B, chercheront à se reconvertir dans d'autres débouchés (imams de mosquées ou courtiers pour les structures officielles marocaines)







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