.
.
...Jette un os à un chien, il te suivra toujours et un jour il te mordra
Ce qui s'est passé avec Zakariya Moumni, champion marocain du monde de Kick boxing, n'est pas unique en son genre.
Il est une grande tradition au Maroc, celle qui consiste à récompenser outre mesure, les marocains méritants ou pas, en leur faisant un don, souvent émanant du palais royal, sous forme d'un agrément pour l'exploitation d'un véhicule de transport du public, d'un lopin de terre, d'un appartement ou d'un emploi au sein des structures de l'administration ou des cabinets ministériels marocains.
L'affaire d'Eric Laurent et de sa consoeur journaliste qui ont fait chanter le roi Mohamed VI découle de la même tradition royale de sucrer grassement tous ceux qui estiment, à tort ou à raison, avoir rendu service à la monarchie, sous forme d'écrits élogieux ou de frottage de manches.
Les largesses de feu le roi Hassan II qui a hébergé, tel Haroun Arrachid, à Al Mamounia de Marrakech et au Palais de Touarga à Rabat, le journaliste et écrivain Laurent, sans compter les millions qui lui ont été grassement offerts pour permettre au défunt roi de prendre sa revanche sur Gilles Perrault, auteur de Notre ami le roi, ont encouragé cet écrivaillon à tenter le même coup auprès du roi Mohamed VI.
Quand Zakarya Moumni dit qu'il ne fait qu'invoquer un décret royal stipulant l'octroi d'un poste auprès d'un ministre pour tout champion sportif ayant brillé au niveau international, il n'a pas tort de revendiquer de son coté, ce qui fut donné en son temps, à Said Aouita, à Hicham El Guerrouj et à Nawal Al Moutawakkil (ministre des sports dans le gouvernement Jettou et Youssoufi) ainsi qu'à beaucoup d'autres sportifs du même gabarit.
Ceci en sachant pertinemment que tant El Guerrouj qu'Aouita furent des fonctionnaires fantômes et n'apportèrent rien de palpable à la cause du sport national.
Sinon on l'aurait remarqué sur les stades et les arènes internationales.
Vicieux comme ils sont, ils freinèrent des quatre fers pour démontrer qu'après eux, nul champion n'a pu lever la tête.
Ces Grimat et autres "cadeaux" royaux tels que les appartements donnés à tous les joueurs du Raja à l'issue du Munidlito de foot ball de 2013, font partie de la politique du Ri3 (rente), chère au régime marocain et créent fatalement jalousie et animosités au sein des corps de l'élite sportive et intellectuelle marocaine.
Ceux qui estiment avoir été lésés par ces "récompenses" qui ne figurent dans aucune loi marocaine se rebiffent et crient à l'ostracisme et à la différence de traitement entre ces cadres et autres champions.
Il faut arrêter de telles pratiques qui provoquent des tensions et des jalousies et se contenter de payer les élites sportives ou culturelles suivant des grilles légales de compensations pour travaux effectués dans le cadre des règles de fédérations et de groupements reconnus par l'état.
Il est clair que Moumni qui avait reçu deux grimat qui ne l'avaient pas satisfait voulait plus et sa démarche actuelle de déchirer son passeport marocain et dénoncer l'"injustice" dont il fut "victime", est pour moi, irrécevable et infondée car elle s'inscrit dans la droite ligne de ce système qui n'a que trop duré au Maroc et qui doit impérativement être banni des pratiques d'une monarchie qui se veut moderne et en phase avec son temps
.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire