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NUMERO SPECIAL DU MAROXELLOIS
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EDITO
Le 17 février 1964 : Une convention
belgo-marocaine de l’immigration :
Cherchez la femme
Par ZEGUENDI Khalil
2
Le 17 août 1964, la Belgique
conclut avec le Maroc, une
convention relative à lenvoi de
travailleurs marocains en
Belgique.
Les deux ministres du Travail ayant
ratifié cet accord étaient,
côté marocain Thami Ouazzani et
Léon Servais, pour la
Belgique.
Cet accord sera publié bien plus
tard, c’est-à-dire en Juin
1977.
La convention belgo-marocaine,
garantissait l’égalité de
traitement ainsi que
l’autorisation du transfert vers le pays
d’origine, des fonds épargnés
par les immigrés.
Un Arrêté Royal belge, daté du
20 mai 1965, et présentement
aboli, prévoyait le
remboursement de la moitié des frais
de voyage de l’épouse et des
enfants, accompagnant ou
rejoignant un travailleur
étranger, occupé en Belgique.
La famille devait néanmoins
compter au moins trois mineurs
pour bénéficier de cette mesure.
En 1968, d’autres accords
compléteront la convention
du 17 février 1964, notamment en
matière de sécurité
sociale.
Ces avenants étaient promulgués
pour régler des problèmes
pratiques comme celui relatif au
versement des allocations
familiales en faveur des enfants
d’immigrés restés au Maroc.
A la lecture du texte de
la convention (voir pages médianes),
il saute aux yeux que ce
document fut taillé sur mesure
pour les seuls candidats
à l’immigration, de sexe masculin.
Le seul article 13,
relatif à la place de la femme marocaine
dans la dynamique
migratoire, entériné par cette
convention, fait
référence à la possibilité pour l’homme
travailleur de se faire
rejoindre, sous certaines conditions,
par son épouse et ses
enfants.
Article 13
Les travailleurs marocains
occupés et établis en Belgique
auront la faculté de se faire
rejoindre par leur famille dès
le moment où ils auront travaillé
pendant 3 mois et à la
condition qu’ils disposent d’un
logement convenable pour
leur famille. Celle-ci comprend
l’épouse et les mineurs
d’âge à charge.( …)
Les autorités marocaines
autoriseront ces familles à sortir
du territoire. Les autorités
diplomatiques ou consulaires
belges donneront les visas
nécessaires.
L’article 23, ci après,
constitue le déni le plus flagrant
du droit de la femme
marocaine, venue avec ses enfants
rejoindre son mari :
Article 23
« Le travailleur marocain qui
aura travaillé de façon
régulière et ininterrompue
pendant 5 ans au moins
dans les charbonnages belges,
aura droit, en cas de
rapatriement, à une indemnité
couvrant les frais de
voyage de retour jusqu’à
Casablanca: cette indemnité, à
charge du dernier employeur,
couvrira les frais de voyage
de l’ouvrier, de son épouse et
de ses enfants à charge,
vivant, depuis deux ans a u
moins, sous son toit.»
Commentaire : encore une
fois, la place de la femme dans le
cadre de cette convention
restait totalement dépendante
du statut et de la
volonté de son époux.
En effet, quand bien même
cette femme marocaine devait
avoir un autre projet de
vie en Belgique, pour elle-même
et ses enfants, la
décision prise par son mari, de quitter
la Belgique, après 5
années de travail, pour retourner au
Maroc.
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