L'échevin molenbeekois Ahmed Al Khannouss ..

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... doit faire preuve de prudence dans ses  déclarations

http://www.rtl.be/rtltvi/video/523265.aspx?CategoryID=2616

 «Molenbeek n’est pas une plaque tournante du terrorisme»

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Interview de l’échevin Ahmed El Khannouss, par le journaliste du Soir, Fabrice VOOGT

Alors que c’est dans sa commune que la police fédérale a procédé au plus grand nombre d’arrestations dans le cadre de l’opération anti-terrorisme, la semaine dernière, le député-échevin de Molenbeek se refuse à croire qu’il s’agit de personnes implantées dans des organisations religieuses.

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Il songe plus à des jeunes « au parcours chaotique».

-         -              - A quoi est selon vous dû le fait que c’est à Molenbeek qu’on a arrêté le plus de personnes dans le cadre de l’opération anti-terrorisme ?

-                          - Il faut être prudent dans l’analyse qu’on pourrait apporter aujourd’hui.

           On ne doit pas imaginer qu’on a affaire à des organisations    professionnelles et structurées avec des gens qui sont formées de manière pointue comme on peut en trouver dans des groupes terroristes qu’on connaît.

          Ici, et je tire la sonnette d’alarme depuis longtemps, on a affaire à des jeunes hyper fragilisés.

                  C’est le principe du verre vide : ce sont des jeunes un peu perdus qui se retrouvent sous la coupe de mouvements sectaires.

                Ils ne sont pas implantés dans des organisations religieuses de type mosquées.   

               J’en parle en connaissance de cause, lorsque les gens de Sharia for Belgium sont venus attaquer le commissariat et qu’ils nous ont menacés en vociférant.

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   Le fait que ce soit Molenbeek ne change rien ?

-          Molenbeek n’est pas une plaque-tournante du terrorisme, mais bien la deuxième commune la plus pauvre de Bruxelles.

      .  On doit faire une analyse de fond des causes profondes et ne pas emprunter, comme certains, des raccourcis en misant tout sur le sécuritaire.

.      C’est pour cela que je suis extrêmement fâché contre ceux, y compris au sein de mon parti, qui proposent de retirer la nationalité de ceux qui sont allés combattre en Syrie.

.        C’est vouloir renvoyer des jeunes d’où ils ne sont jamais venus.

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-         - D’aucuns évoquent les « années Moureaux» pour expliquer l’émergence de ce type de comportements.

-          - Je ne veux pas stigmatiser Moureux plus qu’un autre. 
             Je pense que c’est une responsabilité collective des politiques qui, historiquement, ont été amenés à gérer la question de l’intégration socio-économique des jeunes d’origine étrangère. On n’a rien fait pendant des décennies.

           Le résultat actuel montre la faillite de toutes les politiques de plusieurs dizaines d’années.

          Le virage n’a été pris qu’après les années nonante, mais uniquement à travers de l’occupationnel.

            Il a manqué d’un investissement massif sur le savoir et l’enseignement et de moyens pour donner les outils aux acteurs indépendants de terrain et non politisés.

        Sur ce dernier point, j’adresserai quand même un reproche aux socialistes qui ont longtemps été focalisés sur le gardiennage et moins sur la transmission d’outils d’émancipation.

      On doit développer l’esprit critique des jeunes pour les aider à décoder certains discours religieux.

-         On n’a pas anticipé ?

          - Non. C’est la même chose avec l’enseignement NDLR : une compétence CDH pour la deuxième législature consécutive).

       On construit des écoles en urgence pour faire face au boom démographique, mais je n’entends aucun politique parler du manque d’enseignants auquel on va faire face pour encadrer ces élèves. De nouveau, on va se retrouver face à une pénurie de maîtres.

.          On va faire alors appel à des articles 20. Ce sont des gens qui pourraient encadrer des jeunes mais qui n’ont pas nécessairement les outils pédagogiques pour le faire correctement.

.     Or un encadrement inadapté est une des facteurs qui poussent au décrochage scolaire. C’est, là aussi, de l’amateurisme. Et il peut être criminel.

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-         Une catastrophe pour une commune comme la vôtre ?

-          -Je vous invite à faire un tour dans certaines rues de Molenbeek le matin à 9h : il n’y a pas une place de libre. Pourquoi ? .

      Parce que les gens ne se lèvent pas pour bosser. Il finit par y avoir une culture de l’oisiveté..

      Des enfants ont vu leurs parents toute leur vie au chômage.

.        Ajoutez à ça les mesures d’exclusion décidées par le gouvernement et vous comprenez que l’avenir de ces jeunes n’est pas rose..

          La solution ne viendra pas de l’arrivée des chasseurs ardennais dans les rues. Ceci dit, ma position est claire : je ne veux pas tomber dans l’angélisme..

         On doit être radical avec tout qui met en danger l’intégrité physique d’autrui. Je demande seulement qu’on ne se limite pas à ce type de mesures.