samedi 3 janvier 2015

Où se cache la fortune au Maroc ?

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Nouveaux riches au Maroc

Kiosque360.

Boom immobilier, rentes, trafic de drogue… les sources de la richesse des nouveaux nababs au Maroc sont nombreuses. Comment vivent-ils ? Où dépensent-ils leurs fortunes ? Que prisent-ils ?

Dans son édition du week-end, Akhbar Al Yaoum dédie quatre pages dans sa rubrique hebdomadaire « A la loupe » au train de vie des nouveaux riches. 

Grands flambeurs, ces derniers enflamment le marché immobilier de luxe, celui des berlines criardes et des loisirs. 

Apparue après l’an 2000, cette classe sociale a amassé une fortune colossale en un temps record. 

Résiliente face à la crise économique, cette tranche de la population a décidé non seulement d’afficher de manière ostentatoire sa richesse, mais aussi de goûter au bonheur d’être riche. 

Truffé d’anecdotes, le dossier préparé par Akhbar Al Yaoum raconte comment un jour d’août 2014, les éléments de la Garde Civile espagnole ont assisté dépités à un défilé de voitures de luxe d’un nabab marocain se rendant dans le Sud de l’Espagne, où ce dernier passait ses vacances.

Résilience à la crise

Le journal explique comment les nouveaux riches ont créé une demande forte sur les voitures luxueuses, dont les prix varient entre 800.000 DH et 2,5 MDH (220000€). 

Maseratti, Porsche et autres bolides s’arrachent comme des petits pains. 

Les hommes d’affaires marocains, flairant un bon filon, ont commencé à investir dans ce domaine, parfois à coups de millions de dirhams. Les ventes ont d’ailleurs été au rendez-vous. 

Ferrari a vendu 6 voitures en deux mois. 132 bolides Maseratti ont été écoulés sur la même période, et des dizaines de Porsche. 

Ces voitures sont le plus souvent réglées séance tenante, en espèces ou par chèque. Selon un vendeur, certains acheteurs payant en espèces aiment garder l’anonymat, ce qui en dit long sur l’origine de leur fortune. 

D’autres préfèrent importer leur voiture de l’étranger et payer de fortes sommes pour le dédouanement afin de se distinguer du reste des riches.


Une richesse affichée

Hormis les voitures, les nouveaux riches aiment acheter de belles villas. A Marrakech, des villas proposées depuis trois ans ont été vendues à des prix incroyables. 

Les sociétés immobilières ont dégagé tellement de bénéfices grâce à l’immobilier de luxe qu’elles ont en ont fait un levier de croissance pour leurs activités. 

Les yachts, les bateaux de plaisance et les hors-bords sont aussi prisés par ces nouveaux riches. 

La plupart préfèrent ne pas les acquérir en raison des lourds frais, mais les louer, quitte à payer cher pour des moments de détente. 

Interrogés, des économistes ont estimé que ces nouveaux riches sont l’œuvre de la rente, du boom immobilier et de l’informel. Ils jugent aussi que l’Etat n’est pas regardant tant qu’ils dynamisent le secteur économique. 

Mohamed El Ouafa, ministre des Affaires générales et de la gouvernance, estime qu’il ne faut pas se livrer à une chasse aux sorcières. L’important est que le pays profite de ces fonds, au lieu de les pousser à aller vers l’étranger.



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Extraits du discours royal à l'occasion des 15 années du règne du roi Mohammed VI

MAP

Le texte intégral du quinzième discours du Trône du Roi Mohammed VI du Maroc

Rabat – Le Roi Mohammed VI du Maroc a adressé, mercredi 30 juillet, un discours à la Nation à l’occasion de la Fête du Trône, qui coïncide cette année avec le quinzième anniversaire de l’intronisation du Souverain.
 
“Louange à Dieu, Prière et salut sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons


Cher peuple,

Nous célébrons aujourd’hui avec autant de joie que de fierté le quinzième anniversaire de la glorieuse Fête du Trône. 

C’est l’occasion annuelle par excellence pour faire le point sur l’état de la nation.

Nous n’entendons pas Nous en prévaloir juste pour passer en revue le bilan des réalisations, car si loin qu’elles puissent porter, elles demeureront en-deçà de celles dont Nous t’estimons digne, cher peuple.
 
Nous voulons plutôt que ce soit une opportunité pour marquer une pause, procéder à un examen de conscience, et nous interroger en toute franchise, avec sincérité et objectivité, sur ce qu’il y a lieu d’inscrire à l’actif ou au passif de la marche dans laquelle nous nous sommes engagés, afin d’aborder l’avenir avec sérénité, résolution et optimisme.
 
Ce qui M’importe, ce n’est pas tant le bilan et les chiffres, mais surtout et avant tout l’impact direct et qualitatif que les réalisations ont pu avoir sur l’amélioration des conditions de vie de tous les citoyens.
 
S’il est naturel que l’homme se livre, à chaque étape de sa vie, à un exercice d’introspection, cet examen de conscience s’affirme plutôt comme une nécessité pour ton Premier Serviteur, dont la mission est de veiller au bien-être de plus de 35 millions de Marocains.
 
En effet, cette charge suprême qui M’incombe en tant que Roi de tous les Marocains, M’amène à M’interroger chaque jour, voire à chaque instant, et à l’occasion de chaque initiative, M’incitant à réfléchir et à consulter avant de prendre toute décision sur les questions qui préoccupent la patrie ou les citoyens.
 
Nos choix sont-ils judicieux ? Quelles sont les actions à accélérer, rectifier ou réajuster ? Quels sont les chantiers et les réformes à mettre en route ?
 
Croire que l’on a toujours raison, ou que l’on ne se trompe jamais, c’est ouvrir la voie aux dérapages et aux dérives de la vanité.
 
Nous sommes donc tous en droit de nous demander : est-ce que les réalisations et les manifestations de progrès que nous observons ont eu l’impact direct escompté sur les conditions de vie des Marocains ? 

Est-ce que le citoyen marocain, quelle que soit sa situation matérielle ou sociale, et où qu’il se trouve, dans le village et dans la ville, sent une amélioration concrète dans son vécu quotidien, grâce à ces chantiers et à ces réformes ?
 
Ces interrogations ne font que traduire Notre quête permanente d’efficacité et des moyens les plus indiqués pour que tous les Marocains, sans distinction aucune, puissent bénéficier des différentes réalisations qui sont accomplies.
 
Mais cette interrogation et cette pause introspective ne sont nullement synonymes de doute, d’hésitation ou de flou dans la vision. 

Bien au contraire : notre voie est limpide, nos choix précis et mûrement réfléchis. Car nous savons qui nous sommes, ce que nous voulons et vers où nous allons.


Cher peuple,
 
Dresser l’état de la situation de la nation nous offre l’opportunité d’apprécier la portée des progrès enregistrés, en faisant usage de tous les mécanismes connus qui permettent de mesurer ces évolutions.
 
Il nous a déjà été donné de procéder en 2005 à une pause introspective, incarnée par le rapport du cinquantenaire, qui a permis d’évaluer les réalisations, d’identifier les dysfonctionnements et de cerner les aspirations depuis les débuts de l’Indépendance, en vue d’établir des politiques publiques plus efficaces.
 
Aujourd’hui, quinze années après Notre accession au Trône, il Me paraît nécessaire de renouveler cette pause nationale.
 
En réalité, experts et observateurs nationaux et internationaux conviennent tous que le Maroc a connu, au cours de cette période, de grandes avancées dans les domaines les plus variés.
 
En effet, nul ne peut nier l’évolution démocratique de notre pays, incarnée notamment par la Constitution de 2011, le système des droits de l’Homme et des libertés dont il dispose, et la mise en route du chantier de la régionalisation avancée. 

Il n’en reste pas moins que l’impact concret de ces réformes et bien d’autres est subordonné à leur concrétisation et à la mobilisation d’élites qualifiées pour en assurer la mise en œuvre.
 
On ne peut non plus passer sous silence les grandes infrastructures qui ont vu le jour. 

Etait-il possible, par exemple, que les Marocains, Moi le premier, puissent imaginer que leur pays possède le plus grand port du bassin méditerranéen et le plus important parc d’énergie solaire au monde ? 

Etait-il possible pour un citoyen d’emprunter l’autoroute pour se rendre d’Agadir à Tanger ou d’El Jadida à Oujda ?
 
Ainsi, sur le plan économique, le taux de croissance a connu une progression sensible grâce à l’adoption de plans sectoriels ambitieux, tels que le Plan Vert, le Plan Emergence industrielle et d’autres encore.
 
Mais, cette avancée ne s’est pas faite au détriment de la promotion du développement humain. 

Bien au contraire, les bénéficiaires des programmes y afférents attestent de leur impact direct sur l’amélioration de leurs conditions de vie et de leur rôle dans la lutte contre la pauvreté, l’exclusion et la marginalisation dans notre pays.
 
La question qui reste posée est la suivante :

 qu’avons-nous fait des progrès que nous avons réalisés

 ? Ont-ils contribué uniquement à rehausser le niveau de consommation, ou ont-ils été mis au service de la prospérité commune de tous les Marocains

Ou encore : dans quelle mesure ces avancées se sont-elles traduites par l’amélioration du niveau de vie de nos compatriotes ?


Cher peuple,
 
Nous croyons que le modèle de développement marocain a atteint un seuil de maturité qui nous habilite à adopter des critères avancés et plus pointus pour évaluer la pertinence des politiques publiques et la portée de leur impact effectif sur la vie des citoyens.
 
Cette appréciation a été confirmée par la Banque Mondiale qui a montré que la valeur globale du Maroc a connu, ces dernières années, une hausse sensible, surtout grâce au développement majeur de son capital immatériel.
 
Or le capital immatériel s’affirme désormais comme un des paramètres les plus récents qui ont été retenus au niveau international pour mesurer la valeur globale des Etats et des entreprises.
 
Comme chacun sait, les critères que les spécialistes de l’économie et des finances utilisent pour mesurer la richesse ont connu plusieurs évolutions.
 
Ainsi, la valeur globale des Etats était calculée jadis en fonction de leurs ressources naturelles, puis comptabilisée sur la base des données liées au PIB, lequel reflète, à son tour, le niveau de vie du citoyen.
 
Ensuite est intervenue l’adoption des indicateurs de développement humain pour déterminer le niveau de prospérité chez les peuples, et voir dans quelle mesure ces peuples profitent des richesses de leurs pays.
 
C’est dans les années 90 du siècle dernier que le capital immatériel a commencé à être intégré comme une des composantes fondamentales d’évaluation de la richesse, avant d’être adopté officiellement comme paramètre scientifique par la Banque Mondiale en 2005.
 
Ce critère permet d’intégrer dans le mode de calcul, les atouts qui n’ont pas été pris en compte dans les approches financières classiques.
 
Il s’agit en l’occurrence de mesurer le capital historique et culturel de tout pays, parallèlement aux autres caractéristiques qui le distinguent, notamment son capital humain et social, la confiance, la stabilité, la qualité des institutions, l’innovation et la recherche scientifique, la création culturelle et artistique, la qualité de la vie et de l’environnement, et d’autres éléments encore.
 
Ainsi, par exemple, la sécurité et la stabilité constituent le fondement de la production et de la richesse. 

De même, la confiance et la crédibilité sont essentielles pour stimuler l’investissement. Pourtant, on ne trouve nulle part trace de ces atouts dans la valeur globale des Etats.
 
La Banque Mondiale avait déjà réalisé, en 2005 et 2010, deux études pour mesurer la richesse globale de quelque 120 Etats, dont le Maroc. 

Notre pays y a été classé dans les premiers rangs à l’échelle africaine, devançant de loin certains pays de la région.
 
Mais en prenant connaissance des chiffres et des statistiques qui figurent dans lesdites études et qui mettent en évidence l’évolution de la richesse du Maroc, je M’interroge, avec les Marocains, non sans étonnement : Où est cette richesse ? 

Est-ce que tous les Marocains en ont profité, ou seulement quelques catégories ? 

La réponse à ces interrogations n’exige pas d’analyses approfondies. 

Et si le Maroc a connu des avancées tangibles, la réalité confirme que cette richesse ne profite pas à tous les citoyens. 

En effet, Je relève, lors de Mes tournées d’information, certaines manifestations de pauvreté et de précarité, comme Je note l’ampleur des disparités sociales entre les Marocains.
 
Par conséquent et pour prendre la pleine mesure de la situation, Nous invitons le Conseil économique, social et environnemental, en collaboration avec Bank Al Maghrib et les institutions nationales concernées, et en coordination avec les institutions internationales spécialisées, à entreprendre une étude permettant de mesurer la valeur globale du Maroc entre 1999 et fin 2013.
 
L’objet de cette étude n’est pas seulement de faire ressortir la valeur du capital immatériel de notre pays, mais également et surtout de souligner la nécessité de retenir ce capital comme critère fondamental dans l’élaboration des politiques publiques, et ce, afin que tous les Marocains puissent bénéficier des richesses de leur pays.
 
Nous attendons de cette étude qu’elle pose un diagnostic objectif de la situation, et qu’elle présente des recommandations pratiques pour son amélioration.
 
Et pour que le rapport final ne reste pas lettre morte, ou seulement une matière pour consommation médiatique, Nous avons décidé que la plus large diffusion possible lui soit assurée. 

Nous appelons le gouvernement, le parlement, toutes les institutions concernées et les forces vives de la nation, à se pencher sur les recommandations constructives figurant dans le rapport, et à œuvrer pour en assurer la mise en œuvre.
 
Dans la mesure où l’évaluation de la richesse immatérielle est considérée comme un outil d’appui à la prise de décision, Nous tenons à ce que le Recensement général de la population, prévu cette année, fasse état des indicateurs relatifs au capital immatériel du Maroc, dans ses différentes composantes.



Commentaires de Bruxellois surement

Est il vraiment nécessaire de recourir à de nouvelles études et autres enquêtes, confiées à des banques, pour découvrir les graves disparités sociales qui caractérisent le fonctionnement économique du Maroc ?

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