...pour les peuples et les aspirations à la démocratie
Le grand et l'incontestable gagnant du dernier sommet de la Ligue arabe - corps sans âme - est indéniablement le président félon égyptien Abedelafattah Al Sissi.
Non seulement, il renforce considérablement sa pénétration au sein du club réactionnaire, despotique et dictatorial des régimes arabes, mais réussit à imposer son "idée" israelienne, de détourner les armées arabes de leurs principales missions naturelles: celle de la défense des frontières extérieures des états et surtout celle, aujourd'hui évacuée, de libérer les lieux saints de Palestine.
En rencontrant l'islamiste marocain du Palais, Abdelilah Benkirane, il scelle sa réconciliation avec la monarchie marocaine - qui soit dit au passage vient de prendre le parti de l'Arabie saoudite contre les critiques suédoises d'atteintes graves au droits de l'homme- et a fait adopter son projet américano sioniste, de créer une force de frappe militaire arabe dirigée "contre le terrorisme".
Et par conséquent contre tous ceux qui, en Egypte et ailleurs dans le monde arabe, contestent le coup d'état militaire du même Al Sissi
C'est ce qu'on appelle en Egypte : Darbat Mou3allim" (coup de maître).
Si toute la planète et Aljazeera avec, applaudit aujourd'hui, les raids effectués par la coalition des dictatures arabes contre les Houtis pro iraniens, demain, il en sera autrement lorsque cette force commune, chère à Al Sissi, interviendra au Soudan, en Tunisie, en Jordanie, en Algérie ou en Arabie saoudite, pour écraser les volontés pacifiques et les soulèvements démocratiques dans ces pays.
Mais il sera trop tard pour verser les larmes de crocodiles sur les victimes civiles qui tomberont sous les bombardements des bédouins saoudiens ou qataris de l'armée commune arabe.
Al Sissi sera désormais inondé de dollars arabes puisque son armée constituera le fer de lance de cette force réactionnaire et dictatoriale
Les états "démocratiques" d'Europe se frottent déjà les mains en pensant à toutes ces commandes militaires massives que ne tardera pas de passer, l'état major de cette force commune arabe aux industries d'armement occidentaux.
En livrant récemment 24 Rafales au dictateur égyptien, la France a déjà choisi son camp: celui des putschistes contre la révolution de Place Attahrir.
C'en est fini aujourd'hui des Frères musulmans d'Egypte puisque le blanc seing obtenu par Al Sissi, tant des régimes arabes que de l'ensemble des états occidentaux -Etats unis en tête - lui fournit la totale légitimité de condamner à mort, à tour de bras et d'écraser dans le sang toute velléité de manifestation de rue.
Ceci sans compter les projets US de placer Assad au centre de toute solution d'avenir en Syrie.
Cette position a été entérinée par l'ensemble des états arabes réunis au Caire.
Emboitant le pas à Al Sissi, le débris de la résistance palestinienne, Mahmoud Abbas, a appelé de toutes ses forces (quelles forces ?), à appliquer la doctrine Al Sissi à ce qui reste de la Palestine, en imposant la réconciliation au Hamas (entendez la capitulation), par le même biais que celui pratiqué au Yemen: c'est à dire par une intervention militaire de la coalition des coupeurs de mains et des flagelleurs en public.
Les Israeliens sont au delà des réjouissances puisqu'ils sont parvenus à coaliser les arabes rétrogrades contre l'ennemi intérieur au détriment du combat pour la libération de la Palestine.
Le siège de la Syrie étant resté vide lors de cette conférence, gageons que ce sera le régime sanguinaire d'Assad qui le réoccupera dans un délai plus ou moins proche.
La boucle est donc bouclée au sein de ce monde dit musulman et les révoltes du Printemps arabe appartiennent désormais à un passé dont plus personne ne se souvient.
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