En baisse, en chute même par rapport aux élections de mai 2014, le PS se fait doubler par le MR en Wallonie : 25,8 % contre 26,1 % des intentions de vote. Alerte rouge à la veille du Premier mai ! Même si la donne à Bruxelles est tout autre, Elio Di Rupo peut s’interroger sérieusement sur le leadership et la stratégie du parti dont il détient les commandes. 

A Jodoigne, où ils se rassemblent traditionnellement autour du muguet, les bleus pourront, eux, pavoiser : un peu plus de six mois après s’être engagés, seuls francophones, dans une coalition fédérale ancrée à droite, où domine numériquement la N-VA, les libéraux-réformateurs restent plus ou moins stables dans les enquêtes d’opinion, ce qui s’apparente à un succès. 

Ajoutez que les syndicats refluent, renoncent à la grève générale... Un Premier mai 2015 inespéré pour eux. 




Derrière, le CDH vivote, Ecolo progresse très légèrement (le nouveau duo présidentiel s’attendait à mieux probablement), et le PTB, lui, avance.


A Bruxelles, le PS reprend le leadership au MR

Maigre consolation pour les socialistes : à Bruxelles, les rouges reprennent la tête. De justesse : 0,9 point (dans la marge d’erreur, donc) seulement les sépare des libéraux. 
Mais le leadership est ô combien symbolique, et revient cette fois aux troupes de Laurette Onkelinx alors qu’en janvier, c’était Didier Reynders qui menait la danse. 





A l’époque, le MR bruxellois surfait sans doute sur la bonne forme d’un MR salué pour sa gestion des dossiers sécuritaires. Depuis, l’actualité régionale a repris ses droits. Et force est de reconnaître que si, à Namur, le MR est très présent dans le débat, on ne peut en dire autant des libéraux de la capitale.
Derrière les deux ténors, la scène politique se recompose plus clairement qu’en janvier, lorsque trois partis (FDF, CDH, Ecolo) se tenaient dans un mouchoir de poche. Ici, le FDF s’empare de la troisième place (12,7 %, au-delà de son score au scrutin de 2014), devançant Ecolo de 2,1 point et le CDH de 5,1 point. 

Le parti amarante tire sans doute profit de la popularité de ses ténors, Olivier Maingain et Didier Gosuin, alors que les Verts bénéficieront peut-être de la visibilité de la nouvelle coprésidente, Zakia Khattabi. 

A l’inverse, les humanistes sont sans doute à la peine en raison d’une relative discrétion sur la scène bruxelloise.

Notons encore que le PTB et le Parti populaire enregistrent dans la capitale des scores inférieurs à ceux qu’ils réussissent en Wallonie.


La N-VA subit le recul le plus sévère en Flandre

Les trois partis flamands des majorités fédérales et régionales reculent. La N-VA, première formation du pays, subit la baisse la plus significative. 

En recueillant 28,3 % des intentions de vote, le score des nationalistes continue à s’éroder : la N-VA avait recueilli 32,4 % des voix aux dernières élections et était encore créditée de 30,2 % des intentions de vote dans notre sondage de janvier. 



La formation de Bart De Wever conserve toutefois largement l’avantage sur ses deux poursuivants, eux aussi en recul. Le CD&V ne dispose plus que de 15,8 % des intentions de vote, en baisse de 2,8 % par rapport au dernier scrutin. Quant au VLD, il est crédité de 14 % des intentions de vote, en recul de 1,5 % par rapport à son dernier score électoral.
Les partis de gauche profitent de ces ressacs. Les socialistes, avec 15,6 % des intentions de vote (une progression de 1,6 % par rapport au dernier scrutin ), talonnent désormais le CD&V. Groen, à gauche, réalise la meilleure progression (+2,1 %) par rapport au dernier scrutin. 

A l’extrême droite, le Vlaams Belang, moribond lors des dernières élections ( 5,8 %), retrouve des couleurs : il est crédité de 8 % des intentions de vote.


Méthodologie




Cette vague de 2.436 répondants, formant des échantillons représentatifs des Belges de 18 ans et plus à raison de 952 en Wallonie, 963 en Flandre et 521 dans les 19 communes de la Région Bruxelles-Capitale, a été réalisée du 20 au 24 avril 2015 (17 au 24 avril 2015 pour Bruxelles).Les interviews ont eu lieu via l’Ipsos On Line Panel. 

La marge d’erreur maximale, pour un pourcentage de 50 % et un taux de confiance de 95 %, est de +-3,2 en Wallonie, +-3,2 en Flandre et de +-4,3 à Bruxelles. (Affiliations : Esomar, Febelmar).