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...par des hommes qui ne lui veulent que du bien
Samedi 12 septembre 2015, les Femen ont perturbé la tenue d’un Salon musulman organisé à Pontoise (Val-d’Oise), pour dénoncer la misogynie des propos tenus par les religieux présents.
Mais si ce salon faisait l’objet de critiques pour avoir invité des imams considérés comme radicaux, la version des militantes féministes est également mise en doute.
1. Qu’est-ce que ce Salon ?
Contrairement à ce qu’on a pu lire ça ou là, il ne s’agissait pas d’un « Salon de la femme musulmane », mais bien d’un « Salon musulman », consacré plus particulièrement cette année à « la femme musulmane ».
Il se tient à Pontoise (Val-d’Oise) depuis trois ans, et c’est une entreprise, Isla Event, dirigée par Farouk Benzerroug, qui l’organise.
D’une durée de deux jours (pour un prix de 7 euros l’entrée), le Salon alternait cours de cuisine, présentés par la célébrité marocaine Choumicha Chafay, et conférences autour de la femme et de l’éducation : « La femme, l’éducatrice au grand mérite », « L’Islam traite-t-il la femme et l’homme de la même manière », « La valorisation de la femme en islam », « Les solutions pour un couple harmonieux », etc.
Le Salon proposait également un défilé de mode musulmane, une conférence sur la finance éthique et participative et une autre sur l’éducation des enfants.
2. Y avait-il des raisons d’interdire la tenue de ce Salon ?
Dès avant sa tenue, le Salon était sous le feu de la polémique : des élus locaux FN critiquaient le fait que s’y trouve une partie « non mixte », réservée aux femmes, et comprenant des stands avec esthéticiennes, coiffeuses, maquilleuses…
Mais une autre partie du Salon, mixte, proposait également d’autres activités : restauration, prêt-à-porter, etc.
Les critiques avaient donc été nombreuses et rapides autour de cet événement, accusé également par des associations féministes de véhiculer misogynie et soumission de la femme à l’homme.
Une pétition, lancée sur la plateforme Change.org, appelait même à interdire cet événement. Elle comptait 9 000 signataires lundi 14 septembre.
Mais en réalité, interdire l’événement aurait été quasiment impossible : il s’agit d’un Salon privé, dont on ne peut pas estimer a priori qu’il présente des risques de trouble à l’ordre public, le seul motif qui peut conduire les autorités à interdire un événement avant qu’il ait lieu.
3. Qui était présent ?
Principale cible des détracteurs du Salon, la présence parmi les conférenciers de plusieurs imams proches de la mouvance salafiste aux positions – dans un passé récent – particulièrement virulentes sur la question des femmes et du voile : Nader Abou Anas et Mehdi Kabir, invités à débattre autour de la « valorisation de la femme dans l’islam » ou encore l’imam brestois Abou Houdeyfa (« La femme, l’éducatrice au grand mérite » ; « Les solutions pour un couple harmonieux »).
Grand amateur des réseaux sociaux et déjà invité en 2013, Abou Houdeyfa, qui bien que se défendant d’être salafiste, préconise un retour aux sources et au modèle de vie des compagnons du prophète, est connu pour ses diatribes en faveur du voile dans lesquelles il enjoint les femmes musulmanes à respecter ce « commandement divin et prophétique ».
En 2012, il n’hésite pas à qualifier les musulmanes non voilées de « femmes sans honneur », dont le visage sera peut-être « tourné et retourné dans les feux dans l’enfer ». Tout en s’interdisant de l’imposer.
Un pas que Mehdi Kabir, imam à Villetaneuse, en Seine-Saint-Denis, n’est pas loin de franchir quand il clame « Comment est-ce que le mari peut se permettre de laisser sa femme sortir ainsi [sans voile], comment le frère peut se permettre de laisser sa sœur sortir ainsi ? Le père laisser sa fille sortir ainsi ? » En qualifiant au passage les femmes qui se parfument de « fornicatrices ».
Pas en reste sur la question du voile, Nader Abou Anas, directeur de l’association religieuse et culturelle D’CLIC à Bobigny (Seine-Saint-Denis), assénait entre autres l’an dernier que les anges « maudissent toute la nuit » les femmes « qui se refusent à leur mari ».
4. Quels propos ont été tenus ?
Difficile, faute de vidéos de l’intégralité du Salon, d’établir l’exactitude de ce qui a été dit lors de celui-ci.
Plusieurs témoignages, cependant, tendent à montrer que si les religieux présents sont connus pour des propos radicaux, ils n’ont pas, durant ce Salon, prononcé de prêche au contenu scandaleux.
L’intervention des Femen a été interrompue brutalement par le service d’ordre. Selon leur leader, Inna Shevchenko, « deux imams étaient en train de parler de la question de savoir s’il faut battre ou non sa femme » au moment où elles les ont interrompu.
Mais cette version est fausse, comme l’a prouvé, enregistrement à l’appui, le site Buzzfeed, qui avait un reporter sur place.
La phrase exacte prononcée par l’orateur en tribune était « Nous voulons des musulmans et des musulmanes qui se comportent comme s’est comporté le prophète… »
En l’occurrence, toujours selon Buzzfeed, l’orateur avait précédemment rappelé que Mahomet « ne tapait jamais sa femme et ne se faisait pas servir ».
Commentaires de Bruxellois
Au delà des messages salafistes sur l'obligation de porter le voile, les appels de Rachid Abou Hudeyfa et surtout celui de Mehdi Kabir est adressé aux hommes (maris, frères et pères) pour qu'ils "prennent leur responsabilités" en empêchant au nom de la "jalousie"et par la violence et la contrainte, leur soeur, fille ou femme à sortir munie d'un voile et non parfumée.
Ce message est dangereux car il reconnait à l'homme le droit "dicté par dieu" de recourir à la force pour s'exécuter.
Les femmes ainsi vêtues et parfumées sont "toutes des tentatrices et des fornicatrices" et donc des putes en puissance , selon ces deux pseudo ulémas.
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