lundi 11 janvier 2016

Réforme de l'islam : Mission impossible ? (Partie 2)

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...Contextualistes et métaphoristes


Aujourd'hui : les contextualistes



Au delà des tenants de l'orthodoxie pure et dure (les littéralistes - salafistes, wahabites ...), qui tiennent le haut du pavé au sein du monde musulman et disposent des principaux leviers et tribunes officielles comme Al Azhar, Zaytouna, Al Qaraouyine et autres universités islamiques liées aux régimes politiques rétrogrades et obscurantistes régnant sur le monde arabo musulman, il existe au sein de ce monde et au delà, divers courants, peu ou prou structurés, qui prônent, chacun à sa manière et selon le courage et l'audace dont ils peuvent faire preuve, une certaine réforme de l'islam.

Quelles que soient leurs approches en cette matière, la plupart de ces courants, constitués de groupes ou d'individus, éprouvent les plus grandes difficultés à trouver l'un ou autre espace de communication, susceptible de leur permettre de faire parvenir leurs messages au grand public musulman.

Les vecteurs officiels de communication (radios, télés, journaux ou éditions) leur sont quasi totalement fermés et ils doivent se "débrouiller" avec les moyens qu'ils peuvent glaner de ci de là (youtube, Dailymotion etc), pour tenter de briser le carcan de la censure ou de marginalisation dont ils sont l'objet.



Les contextualistes:

Les groupes ou individus émargeant à ce courant guère structuré, mais qui essaie de s'insérer dans les espaces des débats liés à l'interprétation des textes coraniques, estiment que les textes fondateurs de l'islam (Coran et Hadith) ne doivent souffrir aucune modification quant à leur orthographe ou l'ordre dans lequel ils sont présentés dans les pages du Mis'haf  (le livre coranique) 

Ce courant est formé de plusieurs sensibilités:

- La première et la plus puissante, émarge à l'école Frèriste qui tente de vendre, surtout en Occident, son discours au public occidental, lorsqu'elle sent que le monde académique et politique, l'accule à clarifier ses positions quant à certains principes jugés ici, incompatibles avec la vie au sein d'une société moderne, où les valeurs démocratiques, humanistes et laïques priment.





Tarik Ramadan, qui fut invité au JT de la RTBF durant plus de 40 minutes et qui fut invité récemment aux Beaux Arts par le professeur Johan Leman, est passé maître dans la tenue de ce discours qui tente d'expliquer, que le contenu coranique, doit être lu à l'aune du fonctionnement des sociétés modernes d'occident et que les  versets coraniques et les citations du prophète, que beaucoup en occident estiment problématiques et en opposition au mode de pensée occidental, doivent être appréhendés en tenant compte du contexte et des réalités qui prévalaient au moment de leur événement.

Disant cela, Ramadan et ceux qui émargent à son club frèriste refusent de réaliser à ce jour, le recueil de ces versets et autres citations équivoques contenus dans le coran et les hadith. 

Encore moins de produire le résultat d'un travail lié à cette contextualisation. 

Lorsqu'il s'adresse aux jeunes musulmans de France ou de Belgique en arabe, le théologien suisse et néanmoins petit fils (spirituel) du fondateur de la confrérie des frères musulmans, dit: 

"Les projets de lois soumis au débat public doivent être soutenus et appuyés dès lors qu'ils n'entrent pas en conflit avec les fondamentaux de l'islam"


- La seconde sensibilité est formée d'imams et de théologiens qui, sans remettre en question les contenus ex cathédra de sourates et de versets coraniques suscitant polémiques en occident, tentent de faire croire à leurs ouailles que ce qui est rapporté dans ces textes, n'est pas à lire au premier degré, mais qu'une lecture, dont eux seuls détiendraient la grille, est nécessaire pour "bien" comprendre" les contenus de ces textes.

Disant cela, les promoteurs de ce discours peinent à convaincre leurs détracteurs lorsqu'ils doivent expliquer avec leur "grille de lecture", des versets qui ne souffrent aucune ambiguïté ou confusion, quant à leur hostilité à l'égalité des droits entre hommes et femmes (témoignage d'un homme égale celui de deux femmes, héritage, polygamie autorisée sous conditions pour les hommes etc...).




C'est ce même Traik Ramadan qui avait prôné un moratoire de six mois pour la lapidation des femmes en Arabie saoudite qui est l'invité et rédacteur du JT de la RTBF


Leurs "explications", fournies à un public  averti, critique et sans a priori, finissent par paraître enfantines à ceux des personnes qui les écoutent.

Tarik Oubrou et Ghaleb Bencheikh sont les principaux promoteurs en occident de ce discours, présenté comme soluble dans la démocratie et l'état de droit.

- La troisième catégorie est celle qui est constituée d'islamologues laïques ou laïcisants, à l'image de Benzine et Meddeb.

Leur approche se situe à mi chemin entre celle des frères musulmans et celle des imams et théologiens occidentalisés.

Elle consiste à encourager les praticiens du terrain (imams et personnels d'encadrement musulman) à se démarquer des interprétations des textes, fournies par les les littéralistes et les propagateurs des discours figés, rétrogrades et obscurantistes.

Mais contrairement à ces derniers, ces islamologues ne disposent d'aucun accès au public qu'ils tentent de toucher afin de lui communiquer leur vision réformiste de l'islam.

Ils disposent encore moins de la formation nécessaire à leur intrusion au sein de ce débat

Les clés des portes des mosquées et des locaux des associations qui accueillent les larges masses musulmanes sont détenues aujourd'hui, par la catégorie des cadres émargeant à la branche rétrograde de l'islam.          

       

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