.
...voire du monde, 37 ans plus tard
De son exil, d'abord irakien chez Saddam Hussein, puis français durant les derniers mois ayant précédé la chute de l'aigle de Persepolis, Mohammad Reza Pahlavi, connu sous le patronyme de Chah de Perse, l'Ayatollah Khomeyni a très largement contribué à façonner le monde arabo musulman et très largement affaibli la puissance sunnite dominante, monopolisée par la théocratie saoudienne.
L'Iran fête ces jours ci, le 37 ème anniversaire de la chute du Chah et de la victoire du Khomeynisme.
Cette victoire le doit essentiellement au charisme de l'ayatollah Khomeyni et à sa très grande capacité à structurer les rangs de la puissante Wilayat Al Faqih, à partir de son exil
Peu de temps avant la victoire des Mollahs, très peu d'observateurs avaient connaissance de la grande influence qu'exerçait cet ayatollah sur le mouvement révolutionnaire religieux de son pays.
Ce ne sera qu'après son arrivée à Paris, en 1978, à l'invitation du président Giscard d'Estaing et de la très grande affluence journalistique et politique que connut sa résidence de Neauphle Le Château, que le monde fit connaissance avec ce patriarche calme, pondéré et d'une grande piété.
Et ce fut par télévisions européennes interposées que l'Ayatollah Khomeyni transmettait en direct ses instructions aux dirigeants enturbannés de la révolution iranienne qui encadraient durant des mois, les défilés de millions d'iraniens, qui défiaient les mains nus, la puissante armée du Chah et sa redoutable Savak (police secrète)
Trente sept années plus tard, le régime théocratique iranien est parvenu à s'imposer sur l'échiquier international et à menacer directement son grand rival sunnite saoudien.
De fait, il a réussi à faire plier Israel en réduisant à néant la stratégie de l'état hébreux quant à la possession de Téhéran de la puissance nucléaire.
Il est devenu un acteur prépondérant dans les transformations proche et moyen orientales, voulues et initiées par Washington
Il est le vrai maître des destinées de l'Irak par dirigeants chiites interposés.
Il est en passe de rééditer le même exploit en Syrie et s'apprête à récolter les fruits de son soutien au clan Assad.
Au Bahrein comme au Yémen, les héritiers de Khomeyni avancent leurs pions et n'auront de répit que lorsqu'ils arriveront à leurs fins comme ils l'ont fait au Liban via le Hezboàllah
Leur influence dépasse aujourd'hui les frontières du Proche Orient pour toucher les millions de ressortissants musulmans installés en Europe
Il n y a guère, les Marocains de Belgique se trouvaient placés sous la seule houlette saoudienne. Aujourd'hui, plusieurs dizaines de milliers de ces Marocains, jeunes pour la plupart ont rejoint les rangs du chiisme iranien dans le plat pays
Il en va de même en Allemagne, en Hollande et en France...
En Espagne le nouveau parti révolutionnaire Podemos, vient de reconnaître à demi mots avoir reçu des fonds iraniens. Au Maroc même, les autorités de ce pays suivent avec une certaine inquiétude la montée du chiisme local, d'inspiration iranienne.
Aujourd'hui, si les diverses tendances et sensibilités sunnites se trouvent très largement dispersées et s'affrontent les armés à la main, dans de nombreuses contrées islamiques, il est inconcevable d'imaginer l'existence d'une force chiite, soustraite à la mainmise iranienne.
Il va sans dire que les actuels tenants de l'orthodoxie chiite persane nourrissent plus que jamais la volonté de venger le martyr de l'imam Hussein, fils d'Ali et de Fatima et petit fils du prophète Muhammad, jadis atrocement assassiné et mutile par les sunnites Omeyades.
Ce désir de vengeance constitue chez les iraniens, au delà des calculs stratégiques et politiques, la principale force qui les anime contre le monde sunnite.
L'exemple irakien où les sunnites sont soumis à une terrible répression de la part des escadrons de la mort chiites (les fameux groupements de défense populaire), est là pour montrer la bestialité avec laquelle agissent les revanchards chiites à l'encontre de ceux qui osent se revendiquer du sunnisme dans ce pays.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire