jeudi 2 mai 2024

Commémoration de la bataille de...

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Gembloux, le dimanche 12 mai 2024
 



 
 A Chastre, dans la nécropole française, les croix blanches des soldats français côtoient les stèles gravées en langue arabe. 
 
 Elles rappellent le sacrifice de jeunes Algériens, Tunisiens, Sénégalais et Marocains qui ont donné leur vie en mai 1940 pour défendre nos territoires 
 
 Dans le cimetière français de Chastre, 218 tirailleurs marocains reposent aux côtés des soldats français. Ils sont originaires de Kenitra, de Fès, de Meknès ou de Marrakech.
 
La mission qui leur fut dévolue par l'état major de l'armée française est de barrer - sans esprit de recul, ce qui signifie que ces hommes doivent combattre sur place sans possibilité de se retirer, quelques soient leurs pertes - la trouée de Gembloux afin d' empêcher les Allemands de contourner la place forte de Namur et d’atteindre Charleroi par la Sambre. (Hervé Legros, historien)

Pendant deux jours, les 14 et 15 mai, la 1ère Division marocaine, composée de 4500 tirailleurs va supporter le poids de la poussée allemande et résister, parfois au corps à corps, jusqu'au repli des troupes allemandes . 

400  soldats vont laisser leur vie dans des combats féroces.

Ces combattants ne sont pas tombés en vain: leur courage a permis à l'armée française de remporter l'une de ses rares victoires sur le sol belge pendant cette campagne.

 

 Le Maroc officiel n'a jamais contribué
à la reconnaissance des soldats marocains morts en mai 1940 à Gembloux

 

 Vers le milieu des années 1980 du siècle dernier, Rachida Attar, étudiante à l'ULB, qui cherchait un sujet de mémoire pour ses fins d'études, avait été informée par son professeur, Anne Morelli, de l'existence près de Gembloux, d'un cimetière abritant des tombes de soldats de l'armée française, issus du Maroc, tombés en 1940 lors de la bataille dite de Gembloux.

Le défunt père de Rachida, Si Mohamed, alors très actif au sein du vivier associatif marocain de Belgique informa quelques uns de ses amis de l'existence de ce cimetière.

 
Il n'en fallait pas plus pour qu'une poignée de Marocains de Belgique, entourant monsieur Attar, ( je cite de mémoire Mohamed Zennoune, Abdeslam Kaouas, Hamid Oukassi ...) prennent la direction de Chastre pour s'enquérir de visu de l'existence de ce cimetière où reposent des centaines de soldats marocains de l'armée française.

La découverte de ce cimetière par ce groupe d'amis alla donner lieu à la naissance de nombreux mythes et autres mouvements de foules marocaines, en lien avec l'histoire de la bataille de Gembloux

 

Feu Ahmed El Karoouti

 


 Bien que n'ayant pas été parmi ceux des marocains qui avaient effectué la première visite au cimetière de Chastre, le travailleur immigré marocain Ahmed El Karrouti s'investira corps et âme, depuis le début des années 1990,  pour contribuer à "instituer" en quelque sorte, un pèlerinage annuel à ce cimetière.

Les deux ou trois premières participations des Marocains de Belgique au pèlerinage au cimetière de Chastre, n'avaient réuni qu'une dizaine de personnes

 Ce ne sera que quelques années plus tard, qu'informé de ces visites Ahmed El Karrouti qui allait devenir le principal organisateur de la participation marocaine à ces pèlerinages, créa une association (La Sacomab) et prit en main la mobilisation du tissu associatif marocain de Belgique, dans le cadre de ces visites.

 

Les officiels marocains ne voulaient rien entendre


El Karrouti s'adressera alors aux officiels marocains en poste à Bruxelles, pour plaider la reconnaissance par le Maroc des sacrifices des soldats marocains morts à Gembloux

Deux ambassadeurs lui avaient ri au nez et le prendront pour un illuminé;  se contentant des années durant, de lui refiler en toute discrétion, quelques milliers de francs belges comme contribution pour l'impression d'affiches invitant dans les mosquées et les cafés marocains, ceux qu'Ahmed pensait pouvoir mobiliser.

El Karrouti ne déposera pour ainsi dire jamais les armes et continuera à donner le meilleur de lui même pour mobiliser ses compatriotes dans le cadre de ce pèlerinage.

Mais seuls les associatifs, en grande partie anciens membres des Amicales marocaines, feront partie de la centaine de Marocains qui rallièrent chaque année le cimetière de Chastre.


Le rejet d'El Karrouti par les officiers français 

 

Les officiers français n'avaient pas tort de considérer que les soldats qui se sont battus sous leur bannière à Gembloux, l'ont fait en tant que soldats de la France.
 
Car l'état français n'avait ni durant la première guerre mondiale ni pendant le second conflit, demandé à qui que soit au Maroc, encore moins à des sultans et des rois placés sous la tutelle du protectorat, d'autoriser des  volontaires ou des recrues par la contrainte, de se joindre à l'effort de guerre français.

Les officiels marocains considéraient que cette affaire était purement française et que les soldats originaires du Maroc avaient combattu sous bannière hexagonale.  

Les ambassadeurs successifs du royaume du Maroc en Belgique maintinrent leur position quant au brossage de cette manifestation 

Forçant le destin, drapeau marocain en main, Ahmed El Karrouti décida de faire dans la provocation en forçant le barrage militaire français qui barrait le chemin menant à la tribune des officiels à laquelle seuls les officiers et les officiels pouvaient accéder.

Il en fut chassé par le service d'ordre de manière peu avenante, humiliante et même brutale

A cette occasion, le boycott officiel marocain de cette cérémonie demeurait l'attitude officielle du royaume chérifien...

Nous sommes au milieu des années 2000. 

Outré par cette attitude, le ministre belge de la défense, André Flahaut, présent lors des cérémonies, prit fait et cause pour les Marocains présents à Chastre mais maintenus à distance  respectable par les services d'ordre de l'armée française.

Sa rencontre avec El Karrouti devant le portail du cimetière le poussera à défendre la présence de la bannière marocaine lors de ce pèlerinage.

Ce qui sera obtenu l'année qui suivra....

A la suite de cette "victoire" marocaine sur l'entêtement et un certain mépris de l'armée française, El Karrouti aura sa place chaque année sur le devant de la scène lors de cette commémoration, aux cotés des officiels ...Un imam est même accepté pour psalmodier quelques versets du Coran




Honteuses récupérations politiques khoubzistes marocains




 


 

Ce fut ainsi que d'année en année, et surtout lors des rendez vous électoraux, des dizaines de candidats prendront, toutes affaires cessantes, le chemin de Chastre pour "commémorer" le sacrifice des Marocains morts en 1940.

Les plus opportunistes furent Fatiha Saidi, Jamal Ikazbane, Sfia Bouarfa et surtout Fadila Laanan et Rachid Madrane

Petit à petit, la présence officielle marocaine qui avait fini par admettre l'identité marocaine des tirailleurs de Gembloux et celle de très nombreux politiciens khoubzistes escamotera le rôle joué par Ahmed El Karrouti et ceux qui avaient déterré le dossier "Gembloux"


Un certain Jamal Ikazbane utilisera les deniers de son échevinat et profitera de sa position politique pour marginaliser El Karrouti et ses amis dans le cadre de l'organisation de cette commémoration

Les élus khoubzistes mobiliseront des moyens de leurs cabinets ou de leurs secrétariats pour "voler" la vedette à ceux des Marocains, qui avaient déterré ce souvenir et hissé le drapeau marocain à Chastre.

En 2014 (année électorale) lors de la commémoration au cimetière de Chastre, quand j'ai vu Ahmed El Karrouti, tenu à distance des rangs officiels, j'ai eu un pincement au coeur de voir ses yeux humides ...

Les charognards sont passés par Gembloux 


 
 
Overdose de candidats khoubzistes le dimanche 12 mai 
2024
 
 
Ikazbane et Laanan sont les plus grands récupérateurs du pèlerinage de Chastre


Le dimanche 12 mai 2024, le comité franco - belge organisateur du pèlerinage commémorant la bataille de Gembloux invite à sa 84 ème cérémonie qui se déroulera au cimetière de Chastre
 
Il est certain, que la majeure partie des candidats khoubzistes au scrutin du 09 juin afflueront à Chastre pour booster leur campagne et inonder les réseaux sociaux de leurs photos de "recueillement"

   


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