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...à la structuration de l'Exécutif des Musulmans de Belgique ?
Les dirigeants de cette officine religieuse financièrement et organiquement inféodée au ministère turc des affaires religieuses, ont introduit auprès du Conseil d'état, un recours en annulation de l'arrêté royal du 1er février 2016.
Cet arrêté donne au ministre de la Justice compétent en matières des cultes, la prérogative de reconnaître l'organe chef du culte islamique et point celle des 17 membres composant cet organe, comme ce fut le cas depuis 1999, date de la mise en place du premier Exécutif des Musulmans de Belgique.
C'est d'ailleurs grâce à cet arrêté ministériel que Salah Echallaoui a "réussi" à devenir président de cet organe...
Il l'est devenu en écrivant au ministre un courrier dans lequel il informe Koen Geens de son élection à cette fonction par les membres de l'Exécutif des Musulmans de Belgique
En réalité, il n'en est rien car seuls quelques membres de cet Exécutif ont signé la lettre adressée au ministre par Echallaoui.
Un mystère règne quant aux autres signatures ayant été apposées au bas du "PV" accompagnant la lettre adressée par Echallaoui au ministre Geens
Sans chercher à s'informer au sujet de ce processus, le ministre qui voulait Echallaoui à la présidence de l'EMB, s'empresse de promulguer un arrêté reconnaissant le "nouveau président"
La boucle est ainsi bouclée et le forcing commença par une audience d'Echallaoui chez le roi Philippe...
La presse qui n'a eu accès à aucun des courriers échangés entre Ecahllaoui et le ministre de la justice, entérine l'affaire sans trop chercher à comprendre le déroulement de cette drôle de manoeuvre
Accusés de faire partie des la confrérie des Frères musulmans, les membres de l'EMB opposés à cette tricherie, cèdent face aux intimidations ...
Les Diyanet turques rejettent ce processus en s'alignant sur la position officielle de la Turquie qui ne veut en aucun cas de reconnaissances des mosquées turques en Belgique
Car pour Erdogan, la reconnaissance des Imams turcs par l'Etat belge et leur défraiement par le ministère des cultes de notre pays équivaut à extraire ces imams, jusqu'ici payés par la Turquie, de l'influence du parti isalmiste l'AKP, dirigé d'une main de fer par Recep Tayib Erdogan
Le ministre de la justice Koen Geens s'incline ostentatoirement face à l'imam salafiste Mohamed Toujgani de la mosquée Al Khalil de Molenbeek
De nombreux imams turcs de Belgique ont constitué récemment un front pour résister aux pressions des Diyanet turques de Belgique qui refuse d'introduire les demandes de reconnaissance en faveur des mosquées turques de notre pays
La rébellion de ces imams est motivée par le fait que leur reconnaissance par la Belgique équivaut à l'obtention d'un séjour de longue durée en Belgique, contrairement au statut qui leur est offert par l'Etat turc, statut qui indique qu'après 4 années de séjour en Belgique, ces imams sont dans l'obligation de plier bagage et de retourner à la mère patrie, avec leurs enfants qui sont souvent inscrits dans des écoles belges
Si les Dyanet turques de Belgique contestent le processus qui a mené Echallaoui à la présidence de l'Exécutif des Musulmans de Belgique, c'est surtout pour mettre la pression sur l'organe chef du culte islamique, afin qu'il n'accepte pas de son coté, d'introduire auprès de l'état belge, les demandes de reconnaissance que lui remettent de plus en plus d'imams turcs
En conclusion, si l'Etat turc, par le truchement des diyanet, ne veut en aucun cas, d'une reconnaissance par l'état belge des imams et des lieux de culte turcs de Belgique, c'est pour disposer de ce personnel sous sa houlette afin de pouvoir l'utiliser dans d'éventuels bras de fer avec les autorités de notre pays .
Cette même pratique de chantage est utilisée par la Turquie dans le dossier des réfugiés syriens
Il en va de même en Allemagne, où les Diyanet turques de ce pays, exercent de solides pressions sur les responsables des mosquées et les imams turcs, afin de les maintenir dans le giron d'Ankara et de les utiliser pour mobiliser les fidèles en faveur des positions politiques prônées par le gouvernement turc
La mobilisation de la communauté turque de notre pays lors des visites d'Erdogan est largement prise en charge par les Diyanet de Belgique
Dans leur écrasante majorité, les femmes et les hommes politiques turcs élus aux divers niveaux du pouvoir en Belgique, sont très largement obéissants aux injonctions provenant de Turquie
Nous l'avons enregistré lors de la question liée à la reconnaissance du génocide arménien
Des partis politiques de chez nous ont joué depuis longtemps aux apprentis sorciers afin de récolter les suffrages émanant de cette communauté
A Shaerbeek, les mêmes voix se portant sur le nom d'Erdogan bénéficeient lors de scrutins locaux à Laurette Onkellinx.
On le voit, la Turquie qui claironne vouloir adhérer à l'Union européenne, fait tout pour empêcher ses Imams et ses ressortissants à défendre les valeurs des états où ces ressortissants tentent de prendre racine et de s'intégrer.
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