mercredi 19 juin 2019

Le meurtre de Mohamed Morsi...

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président légitime élu démocratiquement par le peuple égyptien



Technicien de haut vol à la NASA, Morsi fut le plus américain des présidents egyptiens




Tout d'abord, je veux être très clair: j'ai en horreur le mouvement des Frères musulmans et l'islam politique en général.

Leur projet visant la restauration du Califat sur l'ensemble de la planète avec instauration de la Charia dans sa version Taymiyiste la plus rigide et la plus rétrograde constitue pour moi une voie que je ne cesserai jamais de combattre.

La confrérie des Frères musulmans se trouve indirectement à l'origine de ce meurtre programmé et exécuté avec méthode par les militaires fascistes d'Égypte.

Jamais ce Docteur, homme d'affaires et professeur tranquille et affable n'avait imaginé se trouver au devant d'une scène politique agitée et dangereuse à quelques encablures de consultations presidentielles à haut risque.

Forts de leurs succès aux législatives qui suivirent la chute du président Hosni Moubarak, les Frères musulmans qui avaient mis sur pied en 2011, une nouvelle formation politique (Le Parti de la Liberté et de la Justice - PLJ), annoncent publiquement ne pas être intéressés par le scrutin présidentiel prévu en mars 2012.

Cette option fut prise pour ne pas effaroucher les formations laïcisantes dont la méfiance à l'encontre des Frères remonte à l'époque du règne de Nasser.

Mais rapidement, se parjurant, ils opèrent un virage de 180 degrés et proclament leur volonté de concourir pour le scrutin présidentiel.

Bien qu'assumant la présidence du PLJ, morsi annonce sa volonté de se tenir à l'écart de cette bataille.

Les Frères se tournent alors vers un autre candidat, lui même cadre très en vue au sein de la direction du mouvement freriste. Il s'agissait du théologien Khaïrat Achater.

La commission électorale décide vite d'invalider cette candidature pour des antécédents judiciaires reprochés au candidat frériste. 

Le temps presse : en désespoir de cause, les instances dirigeantes du parti décident de forcer la main à Mohamed Morsi.

Ainsi, l'ingénieur qui avait travaillé pour le compte de la NASA,  cet aristocrate éternellement en costume cravate  et dont les enfants très cultivés, natifs des States possèdent la nationalité du pays du grand Sam, se retrouve à son corps défendant, porte drapeau de la Confrérie des Frerots pour la présidence du pays. 

Mais le mal était fait: les autres forces de l'opposition au régime de Moubarak qui avaient dans un premier temps cru en la parole des Frères de passer leur tour à l'occasion de ce scrutin, prirent peur et accusent les planificateurs de la restauration du Califat sur l'ensemble de la planète, de velléités totalitaires.

Ce seront ces forces partisanes et ces personnalités de la société civile égyptienne qui fourniront aux militaires putschistes le carburant populaire nécessaire à l'allumage de la contre révolution.

Morsi tomba rapidement dans le piège tendu par Al Sissi: il limogea le vieux général Tantaoui qui s'était comporté en homme responsable lors des manifestations monstres du Printemps arabe, et nomma à sa place Abdelfattah Al Sissi. Ce qui allait lui être fatal.

Le reste de l'histoire est connu.



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