dimanche 10 mai 2020

Rapatriement des binationaux: Le ministre belge des affaires étrangères..

.
...n'aurait pas dû accepter le chantage de l'Etat marocain



Un pouvoir absolu de droit divin

En cédant facilement aux conditions fixées par l'Etat marocain dans le dossier des binationaux bloqués au Maroc, monsieur Philippe Goffin a commis une faute politique et morale très grave.

Notre éminence n'avait pas à négocier avec les autorités marocaines qui ont l'habitude de se soucier comme de l'an quarante des intérêts de leurs citoyens.

J'en veux pour preuve qu'aujourd'hui et apres deux mois de fermeture de l'espace aérien marocain, plus de 20 000 citoyens marocains dont le Maroc refuse le retour parmi les leurs, restent à ce jour bloqués dans divers coins de la planète.

Parmi ces citoyens marocains, partis de leur pays pour passer de courts séjours en Europe et ailleurs avant l'instauration de l'etat de siège au Maroc, nombre d'entre eux se trouvent avec un visa dont la date est échu et d'autres, quand ce ne sont pas les mêmes, sans ressources financières leur permettant de subsister.

Sans compter que parmi ces milliers de Marocains, des centaines sont privés de soins médicaux dans des pays où la population dans son ensemble se trouve contrainte au confinement.

Négocier comme l'a fait le ministre Goffin avec des politiciens rentiers, habitués à faire chanter l'UE dans le dossier épineux du terrorisme islamiste ou la non moins épineuse question de l'emigration clandestine, relève de l'amateurisme de la part d'un jeune ministre, manifestement inexpérimenté en cette matière.


Disparu des radars depuis le début de la propagation du Coronavirus, la ministre islamiste du gouvernement marocain



Aux abonnés absents dans ce même dossier, l'ambassadeur du Maroc en poste à Bruxelles


On ne négocie pas le sort de ses nationaux avec un autre état, quand bien même ces citoyens belges détiendraient la nationalité de ce pays. Et surtout pas avec des roublards marchands de tapis que sont les ministres marocains

C'est un principe de souveraineté.

D'autant qu'au début de cette crise, la Belgique a procédé de manière complète et massive aux rapatriementx de ses ressortissants "de souche" bloqués notamment à Agadir et à Marrakech. 

Se soumettre à l'exigence marocaine de n'autoriser le rapatriement par la Belgique que des cas dits humanitaires - malades, parents séparés de leurs enfants …- et donner aux autorités marocaines le droit de valider la liste des candidats binationaux au départ arrêtée par l'ambassade de Belgique à Rabat, fut de la part du ministre Goffin l'erreur qu'il ne fallait pas commettre.

Car, laisser au Maroc le droit de décider de ceux qui sont éligibles pour un départ pour la Belgique et ceux qui ne le sont pas, revient à céder un droit souverain à un pays peu regardant et nullement respectueux des droits élémentaires de ses citoyens considérés à ce jour comme des "sujets" du roi du Maroc.




Toutes les organisations internationales de défense des droits de l'homme n'ont eu de cesse de dénoncer les atteintes à ces droits au Maroc

Et ce qui devait arriver se produisit: des 4000 binationaux ayant formulé une demande de rapatriement, seuls 1400 personnes ont été retenus par le Maroc, alors que l'ensemble des frais inhérents aux rapatriements sont pris en charge par la Belgique.

La question que le ministre Goffin ne se pose pas est celle du pourquoi de cette exigence marocaine d'avoir la haute main sur une opération d'évacuation entièrement prise en charge par la Belgique?

Une autre question que le ministre belge ne se pose pas est celle relative au comportement des autorités marocaines qui prive des milliers de citoyens belges ou des immigrés marocains légalement installés en Belgique de rejoindre leurs familles ou leur travail dans ce pays.

Aidons le ministre Goffin à comprendre cette exigence marocaine. 

1 - La majeure partie des binationaux bloqués au Maroc sont originaires de la région du nord du pays et celle du Rif en particulier. 

Or, comme chacun sait et monsieur Goffin ne doit pas l'ignorer: depuis 2016, cette région se trouve être soumise à une répression implacable de la part du régime marocain. 

Et ce, depuis l'apparition du Hirak du Rif sous la direction de Nasser Zefzafi. 

Lequel Zefzafi fut condamné en 2018 à une peine de 20 ans de détention, uniquement pour avoir revendiqué avec les leaders de ce mouvement et la population de cette région, soumise depuis 1959 à un statut militaire, plus de justice sociale pour leur région enclavée et oubliée des programmes de développement du pays.

2 - L'exigence des autorités marocaines de valider les propositions belges en matière de rapatriements des binationaux a sans doute aucun, permis à l'état marocain, de refuser le départ de nombre de personnes issues du Rif, que les services policiers marocains doivent considérer comme sympathisant avec la cause du Hirak de cette région du Maroc

Face au diktat marocain, notre ministre des affaires étrangères et notre gouvernement auraient dû adopter une attitude de principe ferme et sans concessions, à savoir: un refus de se soumettre aux conditions humiliantes imposées à la Belgique dans ce dossier.

Un Niet catégorique aurait dû être opposée à l'exigence marocaine, quitte à refuser tout rapatriement dans ces conditions. "TOUS OU PERSONNE" aurait dû être la position que devait adopter notre pays

Sauf que du point de vue de notre gouvernement, la défense des binationaux ne valait pas une crise ouverte avec l'état marocain. Ainsi ces Belges "de papier", furent sacrifiés par Goffin et consorts sur l'autel de la real politik qui caractérise les relations belgo - marocaines.

Il est certain que ces binationaux se souviendront pendant longtemps et surtout lors de futures élections fédérales et régionales de la lâcheté d'un ministre MR très mal conseillé par des taupes au service du régime marocain.


   

Après avoir été mené en bateau par Erroukhou, le MR est occupé à faire la même erreur avec Latifa Ait Baala: tous deux fidèles serviteurs du régime despotique marocain (la double allégeance dans toute sa splendeur)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire