vendredi 3 juillet 2020

Comment ré impliquer les belgo-maghrebins dans la vie citoyenne

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..Les 20 glorieuses

- Lorsque notre pays décida d'importer de la main d'oeuvre marocaine et de signer la fameuse convention du 17 février 1964 avec le gouvernement marocain, il n'était nullement question pour aucune des parties signataires, d'envoyer ou d'accueillir une main d'oeuvre musulmane.

De leur côté, les travailleurs fraîchement arrivés dans les entreprises qui les accueillirent à cette époque n'ont à aucun moment intégré dans leurs rapports avec la société d'accueil, ou émis des demandes se rapportant à leur croyance religieuse ou leur foi.

Cette croyance, le culte ainsi que les rites qui en découlaient, ils tinrent à les pratiquer dans leur sphère intime et domestique.

Ainsi, ils commencèrent par se réunir en petits groupes dans la plus grande pièce de l'immeuble qui les abritait pour prier ou échanger les éléments constitutifs de leur religion.

Ces travailleurs des mines, des entreprises sidérurgiques ou du bâtiment s'intéressent rapidement à l'activité syndicale auprès  de leurs collègues tant belges que d'autres nationalités.

 L'histoire de cette immigration est riche en luttes ouvrières auxquelles ces travailleurs marocains prirent part (mines du Limbourg, Usine Henricot à Court Saint Etienne, Citroën à Forest, Ford à Genk, docks d'Anvers ...). On pouvait également remarquer leur présence dans les rues bruxelloises aux côtés des opposants espagnols luttant contre la dictature franquiste, des democrates portugais vilipendant le fascisme salazariste, les militants grecs criant sus au régime totalitaire des colonels ou en soutien aux centaines de réfugiés chiliens ayant fui leur pays après le putsch ponochiste...

Par la suite, certains de ces ouvriers entreprirent de se retrouver discrètement dans des garages ou des sous-sols qu'ils louaient et aménageant pour prier.

A aucun moment durant cette époque, les travailleurs marocains ne crurent utile ou justifié d'émettre à l'attention des pouvoirs publics des revendications ou des exigences à caractère religieux

Lorsqu'on se réfère aux archives photographiques de cette période, force est de relever que peu de femmes portaient le hijab, encore moins le Niqab afghan comme nous le voyons aujourd'hui envahir les rues et les écoles de nos quartiers populaires.

Les premières associations des travailleurs marocains, soutenues par les syndicats et des organisations humanitaires et démocratiques produisaient toutes sortes de réalisations culturelles dans les domaines du théâtre populaire, de la musique, de la danse traditionnelle...

De nombreuses fêtes de quartiers étaient organisées par des femmes ou des associations mixtes.

- L'intrusion des groupes étrangers
(orientaux) prônant le "retour aux sources" du salafisme tel que vécu du temps du prophète Muhammad.

* Le premier de ces groupes fut le mouvement Attabligh (transmission) d'obédience pakistanaise mais soutenu par le wahhabisme saoudien.

Si ce groupe qui installa sa première antenne à Schaerbeek (mosquée Annour) se défendait d'avoir un agenda politique, son action soutenue par le centre islamique saoudien du Cinquantenaire visait l'endoctrinement des jeunes garçons  marocains de Bruxelles en direction desquels ils prêchait un discours hostile à la mixité hommes-femmes et appelant le mâle musulman à occuper la place de chef au sein du foyer familial.

Les activistes de ce mouvement descendaient dans les rues pour se mêler aux rassemblement et autres rencontres des jeunes marocains afin de distiller leurs discours intégriste et fondamentaliste.

Leur point fort: l'engagement des jeunes ainsi recrutés à participer à des voyages vers le Pakistan, l'Afghanistan et d'autres pays islamiques comme l'Indonésie.

Le mouvement Attabligh joua un rôle décisif dans l'imposition du foulard aux femmes en Belgique à travers l'exigence faite à ses disciples de contraindre leur milieu familial féminin a porter le voile.


* Le second mouvement à investir la Belgique fut celui des prêcheurs iraniens

En effet, dès la victoire des Mollahs dans ce pays en 1979 et pour contrer l'influence du Wahabisme présent en Belgique dès 1967, avec la bénédiction  de nos autorités politiques, l'Iran octroie des dizaines de bourses d'études à des étudiants qui prirent la direction de la Belgique, de l'Allemagne et de la GB.

Des études. souvent courtes,  soutenues par ces bourses étaient celles liées à la dentisterie, l'ophtalmologie ou à la pharmacie.

Ces étudiants avaient pour directive de résider dans des quartiers populaires bruxellois à forte densité"musulmane".

Dès leurs études achevées, les diplômés iraniens recevaient des moyens conséquents transitant par la représentation diplomatique de leur pays, pour ouvrir des cabinets spécialisés dans les zones de leur résidence.

Imitant la médecine du peuple, ces dentaires, ophtalmologues et autres pharmaciens engageaient comme collaboratrices de cabinets, des jeunes femmes marocaines susceptibles de leur ramener une clientèle issue de cette origine.

Ils réussirent ainsi à promouvoir la doctrine chiite que les exploits anti israeluens du Hezbollah libanais rendaient attrayants auprès des jeunes marocains de la seconde generation

Coup sur coup, deux grandes mosquées chiites virent le jour à Bruxelles entre 1985 et 1995

L'action des militants iraniens auprès de la jeunesse marocaine de Belgique était ouvertement politique et dirigée vers l'animosité à l'égard d'Israël et des USA.


* Troisième groupe: Les jihadistes salafistes

Vers la fin des années 1980, outre la présence du Tabligh, des groupes wahhabites inféodés à l'Arabie saoudite et les autres pays du Golfe, l'intrusion d'éléments émergeant à Al Qaeda fit son apparition en Belgique.

Accueillis comme des héros par nos services sécuritaires, ces combattants de la "liberté", qui affrontaient les armes à la main, nos ennemis communistes en Afghanistan obtinrent leur droit de séjour via des mariages ou par des demandes de régularisation introduites par certaines mosquées bruxelloises. Ce qui leur permit de  prendre leurs quartiers au sein de nombreux lieux de culte islamique de Belgique.
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Analyse

Nous voilà vers le milieu des années 1990, face à une constellation de mouvements islamistes, possédant peu ou prou un agenda politique déclaré ou occulte.

Le public des générations montantes  belgeo-marocaines constituera pour ces groupes une cible et un réservoir de recrutement destiné à la formation  de prêcheurs et de leaders.

A partir de la fin des années 1980, les modestes mosquées initiées par les immigres marocains de la première génération sont soit rachetées par ces groupes via les fonds importants fournis par les organisations et les états étrangers, soit arrachées à ces immigrés par la force, l'intimidation et la violence.

Ainsi, la mosquée  Al Khalil de Molenbeek, sera prise à ses premiers propriétaires et transformée par une coalition Wahabite-Freres musulmans en un immense centre intégrant deux écoles, un institut de formation et des énormes salles de prières.

Des centaines de petites-filles fréquentant les classes de l'école coranique de cette mosquée sont obligées de porter le voile dit islamique.

Il en ira de même pour des lieux de culte anderlechtois comme Al Amal, qui tomberont dans l'escarcelle de cette même coalition.

Saint Josse avec le complexe Tablighi promu par l'imam Mustapha Nouhi et Schaerbeek via la présence de la mosquée Qouba, contrôlent le Nord bruxellois soumis à l'influence allant crescendo des Frères musulmans.

Les pouvoirs communaux, peu au fait de cet activisme souterrain, ne voient guère venir le danger. D'autant que les élus belgo-marocains qui  bénéficient de la part des responsables des mosquées, d'un soutien électoral conséquent des fidèles, égarent la réflexion et l'action des pouvoirs publics envers cette réalité complexe.

Face à la mainmise des groupes islamistes sur la vie des musulmans des zones où la présence de ces derniers est importante, les responsables communaux n'ont d'autre option que d'ouvrir des canaux de dialogue et de concertation avec les dirigeants religieux, reléguant les structures culturelles et citoyennes issues des communautés belgo-marocains, à l'arrière-plan.

Certaines situations pourraient prêter à rire si leur impact sur la vie des nouveaux belges ne représentait pas un danger pour le nécessaire vivre ensemble et l'implication citoyenne.

Structurées comme ASBL,  des mosquées parviennent à s'imposer à certains pouvoirs communaux, avec l'aide d'élus issus de l'immigration marocaine, comme interlocuteurs pour des thématiques relevant de l'aménagement urbanistique de certaines zones ou des dossiers émergeant aux Contrats de quartiers.

L'activisme débordant des dirigeants des lieux du culte islamique et leur chantage lié aux voix électorales de leurs fidèles, réussiront à les placer en position de partenaires des pouvoirs communaux pour tout ce qui concernait la relation de ces autorites avec les citoyens nouveaux belges.



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Pistes de réponse à ces situation

Communauté française, Cocof et pouvoirs locaux:

- Revitaliser le dialogue de ces entités avec le tissu associatif autre que religieux.

* Créer une cellule de réflexion en Communauté française avec comme objectif de répertorier et d'identifier toutes les structures culturelles et sportives agissant dans les zones populaires dans le domaine du théâtre, de la danse, de la musique, du chant, de l'écriture, du cinéma amateur, de la peinture etc,

* Cette cellule devra ďeterminer par la suite,  les besoins de ces structures en termes d'apports financiers; en matériel, en locaux et infrastructures ulturelles et sportives.

Sans omettre la mise à disposition cette entreprise d'un personnel susceptible d'optimiser les capacités d'action de ces entités.

* Elle devra également fournir aux acteurs associatifs agissant en première ligne, des modules de formation dans le domaine de la communication et de l'encadrement du jeune public.

Pour contrer et contrebalancer les capacités importantes des structures religieuses bénéficiant de moyens sans commune comparaison avec ceux dont dispose le tissu associatif citoyen agissant dans les zones phagocytées par les associations culturelles, ces actions de terrain se doivent d'être menées en totale coopération et coordination entre les pouvoirs locaux, les instances de la Cocof et celles de la Communauté française auxquelles s'associera une structure représentant le tissu associatif promouvant des activités culturelles.

Une fois adoptés par les pouvoirs publics concernés,  ces principes et autres orientations contenus dans cette note seront suivies de propositions concrètes destinées à rendre leur operationnalite effective













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