mardi 27 avril 2021

Comment se sont formés les ghettos ethniques à Bruxelles ...(3ème et dernière partie)

 ...

Et est il (encore) possible de les démanteler ?


Malgré des aménagements apportées  a la physionomie de ces quartiers schaerbeekois, 
Le ghetto demeure inchangé (Pavillon et Stephenson)



Première condition:


https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://www.lesoir.be/art/carte-blanche-les-ghettos-de-bruxelles_t-20091006-00Q7PU.html&ved=2ahUKEwjuvLb75J7wAhVHMewKHQE-AmEQFjAAegQIBBAC&usg=AOvVaw2wHNpVyshrrAccPDttcUcH


Dans le précédent article consacré à la problématique des concentrations ethniques et particulièrement celle de l'importante communauté marocaine dans des zones bien definies du centre bruxellois, j'avais évoqué les retours des Espagnols, Portugais et Grecs vers leurs pays d'origine suite à la chute des dictateurs qui y régnaient


Et j'avais indiqué que les changements politiques intervenus dans ces pays et l'avènement de systèmes démocratiques y étaient pour beaucoup dans la dynamique des retours définitifs.


Il en sera sans aucun doute de même pour les Marocains de Belgique et plus généralement d'Europe si d'aventure le régime monarchique dictatorial et despotique sévissant sans partage dans ce pays، venait à disparaître pour céder la place à un système politiquement ouvert, économiquement libéral et socialement juste.


Un régime qui permettrait la répartition des immenses richesses du pays au profit du plus grand nombre et un démarrage optimal de l'activité économique du Maroc


A cette condition, des dizaines de milliers de jeunes européens issus du Maroc  voire  bien davantage n'hésiteront point à s'installer au Maroc pour tenter de faire profiter ce pays aux énormes potentialités, de  leur savoir faire et des économies substantielles qu'ils auront engrangées en occident.


 Car le Maroc d'aujourd'hui est totalement démuni de compétences dans les domaines de pointe et ceux liés à l'innovation dans de nombreux secteurs de production industrielle ou technologique.


A telle enseigne que dans le secteur du bâtiment,  les entrepreneurs, pour sortir du bricolage, sont acculés aujourd'hui, à faire appel à une main d'œuvre espagnole,  voire même subsaharienne, plus ou moins qualifiées.




https://amp.rfi.fr/fr/afrique/20130719-maroc-sont-ces-nouveaux-migrants-espagnols-pousses-crise


Comme chacun sait, les causes ayant conduit les Marocains de la première génération à quitter leur pays durant les années soixante du siècle dernier, à savoir la misère et l'injustice, prévalent toujours lorsqu'elles ne se sont pas accentuées de par l'avidité d'une classe dirigeante au service des intérêts étrangers. 


Ce changement ne sera pas aisé tant les puissances de l'argent qui soutiennent le régime marocain et le portent à bout de bras, ne se décideront pas à modifier leurs approches liées au développement du Maroc.


Sans soutien occidental aux aspirations du peuple marocain à une vie digne et prospère, non seulement aucun mouvement des euro-marocains ne pourrait se faire mais de plus en plus de nouveaux migrants en provenance du Maroc tenteront au péril de leur vie de débarquer  sur les cotes ibériques avant de s'enfoncer vers les pays européens qu'ils estiment pouvoir répondre à leurs attentes.


Si elle veut inverser les tendances migratoires en pleine expansion et stimuler le retour des binationaux dans leur pays d'origine, l'Europe se doit de soutenir les forces de progrès qui militent pour le changement au Maroc. Sans quoi, l'intégration citoyenne ne pourra jamais se réaliser 



Seconde condition: 


https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://3millions7.cfjlab.fr/2015/02/09/meme-sans-banlieues-il-existe-un-forme-de-ghettoisation-en-belgique/&ved=2ahUKEwjuvLb75J7wAhVHMewKHQE-AmEQFjANegQIBxAC&usg=AOvVaw05cULqoQnafnqN23ECYwwv&cshid=1619539134121


Lorsque le propriétaire d'un immeuble situé dans une zone ghéttoisée se trouve totalement intégré dans son élément culturel et cultuel, il est inutile d'agir par la sensibilisation pour le décider à opter pour un déplacement  vers un coin plus verdoyant de la capitale pour s'y établir.


De la mosquée située à un jet d'arbalète de sa maison, il n'a que 100 mètres à arpenter pour se trouver devant son verre de thé au café ou au salon de thé marocain, entouré d'amis s'exprimant en darija ou en amazigh.


L'école du quartier dont le corps enseignant issu du Maroc a supplanté les Hélène, Marie Cécile ou Joffroy dans des classes où les têtes des enfants ont cessé d'être blondes, est à proximité de la maison familiale.


Quant au dentiste, à l'ophtalmologue ou à L'ORL qui se sont établis dans ces zones, ils sont, à l'exception de l'un ou l'autre praticien iranien ou Libanais, quasi tous d'origine marocaine. 


Ce qui ne nécessite évidemment aucun apprentissage du Français ou du Néerlandais pour émarger aux soins prodigués par ces praticiens. 


Au delà de ce personnel médical, nombre de Marocaines résidant dans ces quartiers ont recours pour chasser le mauvais œil ou envoûter leur moitié aux nombreux,  "sorciers", envoûteurs,  maîtres saigneurs ou aux dispenseurs de la Rokya qui guérit l'angoisse et fait fuir jins et autres serviteurs de Satan.


Après les attentats du 22 mars 2016, des journalistes de la RTBF qui souhaitaient interviewer l'imam Toujghani de la mosquée Molenbeekoise Al Khalil et président du Conseil des théologiens près l'exécutif des Musulmans de Belgique, avaient dû faire appel un interprète fraco-arabe pour recueillir les propos de cet imam, qui soit dit en passant, est présent en Belgique depuis plus de 45 ans.



Un plan Marchal pour une intégration citoyenne


Tous les dispositifs imaginés depuis 30 ans par les Pouvoirs publics locaux et régional bruxellois en faveur des zones ghéttoisées ont constitué des emplàtres sur des jambes de bois.


Il est indéniable que la Région et nombre de communes bruxelloises ont entrepris, via des contrats de quartiers et d'autres initiatives urbanistiques, de nombreux chantiers de rénovation et d'embellissement de ces zones.


L'effort dans ce domaine n'a pas laissé le secteur du logement en marge des politiques régionales en cette matière 


sauf qu'à l'arrivée, les ghettos ethniques n'ont connu aucun mouvement tendant à leur démantèlement.


Bien au contraire, les efforts consentis par les politiciens bruxellois ont rendu le ghetto plus confortable et davantage attrayant.


Le clientélisme politique poussé à son extrême a constitué un obstacle majeur sur la voie du nécessaire essaimage et de l'indispensable accueil de nouveaux habitants venant de la périphérie brabançonne tant flamande que francophone.


Pour espérer démanteler ces ghettos hermétiquement fermés à tout échange avec les autres, il faut...


 "FRAPPER FORT"


1, Les plans communaux et régionaux de rénovations des quartiers ghettos, à l'instar de ce que la commune de Saint Gilles a réussi dans le quartier jouxtant la gare du Midi, doivent se multiplier avec avis d'expropriations des habitants moyennant compensations financières à octroyer aux propriétaires des immeubles faisant partie du bâti destiné à la démolition.


Le quartier situé entre la chaussée de Wavre et la gare de Luxembourg a fait lui aussi, l'objet en son temps, en vue d'y ériger les bâtiments au profit du parlement européen, d'intenses tractations entre les riverains et la commune d'Etterbeek et donné lieu à des expropriations pour motifs d'intérêt public.


 A Anderlecht et à Schaerbeek, de nombreuses rénovations et embellissements ont donné lieu à de belles mixités culturelles.


En revanche, de nombreuses réalisations  se sont faites de manière unilatérale et sans aucune concertation entre les pouvoirs locaux dirigeant ces entités.  


En conséquence, aucun plan concerté visant à une répartition des populations ghéttoisées n'a pu être élaboré. 


Sur d'autres dossiers, comme celui relatif à la concertation au niveau des mesures Covid19, les pouvoirs communaux ont su montrer qu'il y avait moyen de se parler et se coordonner


De l'argent public et privé, il en faudra pour raser les vieux immeubles vétustes et datant de Mathusalem qu'il va falloir de toutes les façons éradiquer à moyen terme.


Pour les jeunes couples issus de l'immigration qui se trouvent en attente d'un logement social, la région bruxelloise doit affronter les réticences que manifestent les communes périphériques pour bloquer l'accueil de jeunes couples provenant des zones où se concentrent les familles issues du Maghreb et du Maroc en particulier.


Ce sera à ce prix (fort) -, n'en déplaise aux belles âmes "antiracistes qui pour bon nombre d' entre elles résident à Tervuren, Auderghem, Jette, Ganshoren voire même Rixensart et autre  Neder", qu'un repeuplement intelligent et favorisant une réelle mixité sociale et culturelle, une répartition bénéfique pour l'émergence progressive d'une réalité interculturelle où les échanges pourront permettre aux générations montantes de se familiariser avec la richesse culturelle de notre capitale.


Sans cette audace et cette vision du long terme, le repli sur soit aujourd'hui en plein essor, nous conduira à coup sûr à des situations où le séparatisme régnera en maître avec des risques d'affrontements.


Les pouvoirs publics qui ont su imposer des mesures visant à etourdir l'animal avant égorgement ou l'interdiction du port du hujab au sein des établissements scolaires, pourraient, si les élus issus de l'immigration marocaine devaient ne pas les gêner aux entournures, entreprendre des politiques volontaristes pour viser à démanteler les ghettos ethniques.










1 commentaire:

  1. Cher Khalil,
    La notion même de ghetto est chargée négativement, le politiquement correct parlerait d'un manque de mixité économico-socio-culturelle. Les communes pauvres ont toujours travaillé pour attirer la classe moyenne avec une faculté contributive à l’impôt significative et son pouvoir d'achat. Les Contrats de Quartier ont eu cet effet d'augmenter l'attractivité de ces communes populaires en améliorant le cadre de vie et corolairement en contribuant à augmenter le loyer. Ainsi la commune de Saint-Gille qui a été l'une des premières à se lancer dans cette stratégie de gentrification à contribué selon certaines études à pousser les populations pauvres à se tourner vers les communes encore accessibles à leur budget, c'est à dire Anderlecht, Molenbeek, Saint-Josse et Schaerbeek accentuant ainsi la pression sur ces communes. cette dernière se targue dans ses divers rapports de gestion d'avoir su attirer sur son territoire une partie de plus en plus importante de la classe moyenne. Que deviennent ces ménages à faibles revenus dans une ville où le prix du logement est exorbitant? Ils se cantonnent dans les logements les moins confortables (pour ne pas dire insalubres) ou quittent la Capitale pour d'autres ville plus accessibles dans le Brabant Wallon ou dans le Hainaut, voir même dans les Ardennes.
    Au plaisir de te lire
    Cordialement
    Mustapha

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