Un homme juste et un ami....

 .

....nous a quittés: Bruno Ducoli.

https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://www.ieb.be/Le-regard-d-une-ecole-de-devoirs-le-CASI-UO-Centre-d-Action-Social-Italien&ved=2ahUKEwjw0cTU5vvvAhX7hv0HHXOfCC8QFjANegQIDhAC&usg=AOvVaw3q3TuAZ2y2STX4VO-maiNb

Un pull bleu comme la mer

Avec son départ, disparait une part non négligeable de notre histoire d'anciens immigrés, de militants anti racistes... 

C'est Silvana Panciera, co-fondatrice au début des années septante du CASI-UO, qui vient de m'informer du décès de Bruno, par la lettre suivante: 

"A partir d'aujourd'hui, les statistiques de décès de Covid auront une résonance très différente pour nous, car même notre Bruno a été importé par le virus implacable la nuit dernière alors qu'il était à l'hôpital d'Esine (BS).  Nous ne pouvons pas naivement croire que "cela n'arrive qu'aux autres ".  Cette fois, c'est arrivé à nous, et peut-etre déjà à vous dans d'autres occasions.  Aujourd'hui, nous sommes submergés par la douleur, mais nous ne pouvons que l'accueillir et la laver avec nos larmes.  Nous pleurons le départ de Bruno, même si nous savons qu'il sera toujours avec nous car son héritage d'amour et d'engagement sera toujours le phare qui éclaire même les nuits les plus sombres. Merci Bruno et A-Dieu. "Bruno, ami, frère, compagnon, maître penseur. Toi dont le regard nous a sauvé(e)s de l'insignifiance, toi dont la parole nous a préservé(e)s de la banalité, toi dont le courage moral nous a libéré(e)s des peurs, toi dont l'amour nous a rendu(e)s libres " Si vous voulez écrire un témoignage sur Bruno, merci de l'envoyer  à pancierasilvana@gmail.com  endéans fin avril. Nous rassemblerons les textes en un livret. De retour à Gargano, dans les Pouilles italiennes,  Bruno et ses amis ont restauré un magnifique couvent et l'ont transformé en un Havre de paix et de ressourcement. La vidéo ci dessus va vous ravir Temoignage:  Avant de connaître Silvana, Roberto et Bruno, ce fut le regretté Antonio Mazzioti, qui guida mes pas vers les modestes locaux du CASI, situés à cette époque à Anderlecht, non loin du canal, derrière les Abattoirs de cette commune.  Ma rencontre avec Antonio fut au dépôt des trams de l'avenue du Roi, situé sur la commune de Forest. Lui et moi, étions wattmans (conducteurs de trams). A cette époque, nous étions 2 voire 3 agents à nous trouver dans des véhicules d'un autre âge : 1 conducteur et 1 ou 2 receveurs. Antonio, lui, avait opté pour une fonction de conducteur. Et quand notre tram perdait sa flèche, souvent à la Barrière de Saint-Gilles, la remise de cette flèche à sa place, m'incombait. En revanche, lorsque l'aiguille s'entêtait à se déplacer, c'était à Antonio que revenait la tâche de descendre avec sa grosse pince pour le faire bouger Plus tard, vers 1974, naquit le Centre culturel des immigrés de Bruxelles sous l'impulsion de la FGTB (Régionale de Bruxelles Halle-Vilvorde) et de nombreux intellectuels et anti-racistes bruxellois. Son premier directeur était Abderrahman Cherradi et son premier permanent fut notre regretté ami Abdelouahid Fargaoui Les cadres du CASI furent associés à cette naissance. Quelques années plus tard, le Centre culturel des Immigrés change de dénomination, de lieu et de directeur: Ce fut Bruno Ducoli qui prit la barre de ce Centre. Il alla transformer ce modeste outil dédié à l'intégration des immigrés pour lui donner un aura et une présence importante dans la Capitale du plat pays et lui apporter des moyens en personnel et en matériel qui le placeront comme interlocuteur privilégié des pouvoirs publics bruxellois. Plusieurs départements seront inaugurés au sein de centre : documentation, espaces de formation à l'intercuturel, bibliothèque,  salles de conférences...etc Bruno était devenu à Bruxelles la référence en matière de promotion de l'interculturel.  Le CASI-UO était de toutes les manifestations progressistes à Bruxelles. Son groupe musical animait quasi toutes les marches contre le racisme, celles pour le droit des femmes à l'avortement, les défilés de soutien aux luttes contre les dictatures en Grèce, au Portugal, en Espagne, au Maroc, au Chili et pour le soutien aux peuples sous occupation comme le peuple de Palestine ou celui du Vietnam En tant que jeunes progressistes marocains de Bruxelles, nous avons énormément appris de par notre fréquentation des cadres et des militants du CASI-UO Repose en paix, cher camarade et ami Bruno!