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...Le prénom de scène est Sam...mais le vrai, c'est quoi ?
Ou le très riche parcours d'un "intégré", qui retourne au ghetto
Vous pouvez chercher partout sur la toile, vous ne trouverez pas le vrai prénom de Sam, à savoir Mohamed
Même la rubrique concernant sa biographie ne fournit pas ce prénom.
De parents marocains d'origine rifaine, Mohamed est natif de Belgique.
Avant d'arriver dans le plat pays, la famille Touzani habitait le quartier jadis espagnol de Casabarata au sud de Tanger.
Comme tous les Marocains arrivés en Belgique durant les années soixante, les parents de Sam-Mohamed étaient des immigrés classiques et conservateurs.
L'un de ses frères est actuellement imam dans une mosquée wallonne.
L'objectif visé par le père comme du reste celui nourri par tous les Marocains de la première génération: épargner un pactole pour concrétiser un projet de nature commercial ou agricole, une fois de retour définitif au Maroc.
Ses tout premiers pas publics
Lors d'une interview accordée récemment à un site de la CSC, Sam - Mohamed évoque une conscience politique très, trop précoce: Il raconte qu'à l'âge de 4 ans, alors qu'il était en compagnie de sa maman et de sa sœur au consulat du Maroc à Bruxelles, des employés de cette représentation diplomatique ont roué de coups aussi bien la mère de Mohamed que sa sœur.
Et c'est là, dit il, qu'il se mit à détester le régime marocain et le roi Mohamed VI par la même occasion.
Dans une autre interview évoquant les mêmes faits, accordée il y a quelques années au magazine 02 de la poste belge, Mohamed - Sam parlait plutôt d'insultes et violences verbales subies par la mère et sa soeur au consulat du Maroc à Bruxelles.
Sans conteste, Mohamed - Sam est un artiste né.
Adolescent déjà, il adorait en classe amuser la galerie en chantant, tchachant, faisant rire et surtout dansant.
Fin des années 1980, ce garçon séduisant adopte Sam comme nom ou plutôt prénom de scène et décide de quitter le petit monde des copains pour se lancer dans la vie artistique en créant le groupe Sam et Definition (Définition sonnant anglais).
1990, entouré de ses jeunes amis, il sort son premier disque "Comment"
On est encore loin, bien loin de cette prise de conscience politique aiguë, acquise à l'âge de 4 ans par Sam - Mohamed au contact des gorilles du consulat du Maroc
Sam continue sur sa lancée et se sert de son corps agile et de son extraordinaire talent à l'expression, à la tchache et à l'humour pour se se produire avec son groupe sur les planches des salles de quartiers.
Je me souviens avec des amis de Démocratie Plus et de Miroir Jeunes, l'avoir invité en 1992, au festival des Jeunes urbains contre la violence qui s'était déroulé durant deux jours mémorables au théâtre Botanique et aux Halles de Schaerbeek.
Il y éxecuta avec sa troupe un numéro de danse époustouflant agrémenté d'une musique tout ce qu'il y avait de plus entraînant. Le public présent lui réserva un accueil phénoménal.
La même année, Sam, toujours aux antipodes de l'opposition au roi du Maroc, est découvert par la RTBF qui lui confie la réalisation et la présentation de l'émission pour Jeunes Luna Park.
Il brillera de 1000 feux lors de cette émission consacrée aux nouveautés électroniques dont les ados étaient férus à cette époque.
Mes enfants adoraient cette tranche horaire hebdomadaire de la RTBF.
Sa notoriété est désormais faite sur les 2 années durant lesquelles il anime Luna Park. Ce qui ne l'empêchait nullement de se produire un peu partout à Bruxelles et en Communauté française
Ces années furent fastes, rayon productions culturelles et artistiques pour enfants
Les succès des émissions de la RTBF Lolipop et Téléchat, animées notamment par Philippe Geluck furent des rendez vous immanquables par le jeune public.
Malvira y fit des ravages aussi bien chez les petits que chez les parents.
Les chanteurs pour enfants comme le groupe Mamemo, Christian Merveille, Henri Des ou Pierre Chemin remplissaient les salles de spectacle les week end
Bien évidemment, les machines électroniques et les consoles pour enfants style Sega et Nintendo n'étaient qu'à leurs balbutiements et Luna Park contribua largement à banaliser leur utilisation par les gosses francophones
Prise de conscience politique de Sam
La réalité de la prise de conscience politique de Sam et de son hostilité à la monarchie marocaine fut bien tardive lorsque Mohamed fit la rencontre de son beau frère, le défunt Mohammed El Baroudi, opposant notoire à la monarchie marocaine
En 1975, des opposants radicaux au régime de Hassan II, exilés politiques et étudiants notamment, fondèrent le RDM (Regroupement démocratique marocain) dont l'axe principal de l'action fut l'accueil des travailleurs immigrés marocains et de leur progéniture dans des ateliers de l'enseignement de l'arabe.
Feu Mohammed El Baroudi, qui fut sans conteste à cette époque, le principal dirigeant du RDM, recevait dans ses classes tant des enfants que les parents Touzani.
Je faisais à cette époque partie du staff enseignant.
Ce fut par ce biais que le défunt militant se lia d'amitié avec le papa de Sam - Mohamed.
Les relations entre les deux hommes allaient évoluer de manière très intense.
Mohammed El Baroudi rendait visite régulièrement à la famille Touzani jusqu'à en devenir l'un de ses membres.
En effet, vers le milieu des années 1970 Mohamed El Baroudi épousa la sœur de Sam, qui jadis, fréquentait ses cours d'arabe.
Plus tard, cette amitié avec la famille Touzani évolua vers une adhésion de certains membres de cette famille aux idées révolutionnaires portées et promues par feu Mohammed El Baroudi
L'adhesion du jeune Sam aux convictions révolutionnaires et anti monarchiques d'El Baroudi interviendra bien plus tard; Sam étant absorbé par son intense activité artistique ne retournait qu'èpisodiquement chez les siens.
Le retour aux "sources"
A ces débuts dans le monde artistique, Sam fréquentait très peu le milieu marocain de Bruxelles et accordait peu d'intérêt aux problèmes rencontrés par sa communauté d'origine.
Ce sera beaucoup plus tard et dans la foulée de sa conversion aux idées et discours de son beau frère, que Sam - Mohamed s'ouvrira à ces réalités.
Mais sous l'angle de son hostilité intellectuelle et guère matérielle à la monarchie marocaine.
Progressivement, il opère un virage thématique qui le conduira à s'intéresser de plus en plus aux productions artistiques communautaristes et anti racistes.
Il quittera son monde belgo - belge pour s'investir dans le milieu artistique marocain de Bruxelles. Avec notamment Ben Hamidou, Nacer Nafti et d'autres jeunes artistes dont la quête identitaire et l'opposition aux discriminations raciales occupent l'essentiel des productions
Il s'intéressera aux tirailleurs marocains morts à Gembloux durant la première guerre mondiale, fera l'éloge des goumiers français issus du Maroc et rendra hommage au terme d'une pièce intitulée Gembloux, à son père qui, rapporta t - il, participa à la bataille de Monte Cassino en Italie durant la seconde guerre mondiale.
Énorme mensonge puisque le père de Sam n'a quitté le Maroc qu'une fois pour s'installer dans les années soixante en Belgique.
Son adhésion à la laïcité fut aussi tardive. Une laïcité agressive, guère différente de celle de Zineb El Ghazoui qui appela la police française à tirer à balles réelles sur la Caira des banlieues françaises ou de Fadela Amara, ministre sous Sarkozy qui trouva géniale l'idée sarkozienne du nettoyage des cités au Karcher.
Il animera d'ailleurs une émission avec la même Zineb où les deux intervenants amalgamèrent sans nuances islam, islamisme et terrorisme.
Il s'intéressera à Allah qu'il qualifiera de Super Star et à d'autres sujets peu ou prou liés à ses origines.
Présentement, Sam se produit un peu partout avec son nouveau spectacle qui le ramène vers le ghetto ethnique et communautariste
Je n'ai jamais vraiment compris la franche hostilité affichée par Sam à l'encontre de Jamel Debbouze et de Gad El Maleh. J'ose mettre cela sur le compte de la grande proximité de ces deux comiques avec le roi Mohammed VI.
N'est pas Mohamed qui veut ?
RépondreSupprimerLe salut d'Allah soit sur lui
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