mardi 23 août 2022

Le Patron marocain des services de lutte contre ...

 .

...le terrorisme et le crime organisé est mort aujourd'hui.


Nous ne sommes pas ici aux studios Paramount ou Cécile B. DEMIL pour le tournage d'un film

Mais bien au Maroc de Khayyam






Abdelhak Al Khayyam avait 64 ans. Ce super flic avait été placé par le roi Mohammed VI en 2015, à la tête du Bueau central des enquêtes judiciaires (BCIJ).


En 2020, sans que personne ne sache pourquoi, Al Khayyam présente sa démission au roi. Chose qu'aucun haut fonctionnaire désigné par Dahir chérifien (Décret royal) n'ose faire au Maroc.


D'après certaines informations ayant circulé à l'époque, Al Khayyam aurait refusé de fusionner sa direction avec la très puissante Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), dirigée par Abdellatif Hammouchi, l'homme des missions difficiles du monarque marocain.


Or, pour Abdelhak Al Khayyam, fusionner avec la direction d'Abdellatif Hammouchi équivalait à perdre beaucoup d'indépendance au sein de son bureau central des enquêtes judiciaires.


Mais le roi voulait cette fusion et partant, a accepté la démission d'Al Khayyam qui est parti cultiver ses chrysanthèmes.


Un remplaçant lui fut désigné en la personne d'un officier de police très effacé.  Il s'agissait de Habboub Charkaoui dont les Marocains, pour ainsi dire, n'ont jamais entendu parler.


Or, dans l'esprit des sujets de sa Majesté,  c'est toujours et jusqu'à sa mort, Al Khayyam, l'homme qui démantèle plus vite que son ombre, les cellules terroristes, qui demeure le patron du Bureau central des Affaires judiciaires. 


Ainsi, avec la démission en 2020 d'Al Khayyam, Hammouchi, l'homme du logiciel espion Pegasus, des écoutes téléphoniques illégales et des caméras placés dans les chambres d'hôtels accueillant les opposants du roi, prit en main l'ensemble des dispositifs sécuritaires du royaume.


Al Khayyam s'était rendu célèbre depuis son arrivé à la tête du BCIJ (Bureau central des investigations judiciaires), par son imagination débordante et sa mise en scène grossière qui accompagnait les irruptions de ses flics dans les locaux et les maisons abritant les membres des cellules terroristes dormantes.


Il se vantait sans cesse du nombre phénoménale (174 cellules terroristes) qu'il a réussi à démanteler depuis son arrivée à la direction du BCIJ


Comme il répétait à tous ceux qui voulaient l'entendre, que c'est sa direction qui a permis l'arrestation en Europe d'individus actifs dans le terrorisme international.


Abaoud, le terroriste belge du Bataclan fut arrêté grâce aux informations obtenues chez son frère détenu depuis des mois dans une prison marocaine.


Ce que Khayyam oublie de dire, réside dans le fait que les informations concernant Abaoud livrées aux policiers français et belges, sont parvenues à ces services plusieurs jours après les attentats du Bataclan et du Stade de France.


Si ces informations avaient été communiquées avant les forfaits commis par les terroristes ayant endeuillé la France, beaucoup de vies auraient été épargnées. 


Sauf qu'on était dans une conjoncture très tendue entre la France et le Maroc suite à la convocation de Hammouchi par la justice francaise suite à l'affaire Zakarya Moumni et Mohammed VI.


Dans son rapport final, la Commission parlementaire fédérale belge avait pointé ce manquement de loyauté de la part des services marocains de la lutte contre le  terrorisme.


Khayyam adorait entourer les prétendues démantèlements des cellules terroristes d'un halo cinématographique digne des grandes productions hollywoodiennes (flics ultra armés et encagoulés, invitation de certains organes de presse, exhibitions de prétendues armes trouvées chez les terroristes)  


Sauf que sur 174 démantélement avancés par Khayyam, jamais au grand jamais, les membres de ces cellules n'ont été présentés à un juge d'instruction, encore moins à un tribunal pour jugement. Comme par enchantement, ils disparaissaient toujours après leur arrestation


Or, quelques uns de ces "redoutables" terroristes se sont retrouvés en Europe où ils ont commis des attentats, à l'instar de l'imam Abdelbaki Essati, qui s'est fait exploser dans un quartier de la petite ville catalane de Cambrils.


Khayyam fut une sorte de pompier pyromane qui accourait pour éteindre les incendies qu'il avait lui même allumés


Cette politique de l'exportation du terrorisme vers l'Europe a constitué pendant longtemps une source très importante de revenus provenant de l'Europe et notamment de l'Espagne. 


Elle était devenue une sorte de rente 


Dieu ait pitié de l'âme de Abdelhak Khayyam



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