lundi 25 mars 2024

Comme la Suisse, les Pays bas et l'Autriche...

 

...la Belgique se caractérise par une stricte pilarisation 

 

Aujourd'hui, nous présentons les piliers socialiste (PS) et libéral (MR) et leur influence à Bruxelles

 

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 C'est quoi un Pilier? 


Extraits d'une étude réalisée par le CRISP au sujet des piliers

 

C'est un réseau ou ensemble d'organisations spécialisées réunies par une base idéologique commune dont elles soutiennent l'influence dans la société, notamment par le biais d'un parti politique.

 

 Un pilier peut se composer d'une fédération de mutualités, d'une confédération syndicale, d'organisations professionnelles patronales, de classes moyennes et ou d'agriculteurs, de coopératives diverses, de mouvements féminins, de mouvements de jeunesse, ou d'éducation permanente, d'écoles ou d'institutions de soins privées, d'associations culturelles, sociales, philosophiques ou cultuelles, sportives, récréatives etc...

 

Au sein de chaque pilier, il existe en outre un parti politique.

Mais ce sont les forces à l'œuvre dans la société qui sont à l'origine des piliers et non les partis. 

D'un cas à l'autre et d'une époque à l'autre, l'influence du parti sur les autres composantes du pilier varie fortement. 

Historiquement, ce sont plutôt les piliers qui ont influencé, pénétré ou créé les partis dans lesquels ils voyaient une courroie de transmission efficace pour la défense de leurs priorités. 

Dans bien des cas toutefois, les partis politiques apparaissent comme les composantes les plus visibles ou les plus influentes des piliers.

En Belgique, les principaux piliers correspondent aux trois partis politiques traditionnels (chrétien, socialiste et libéral), qui sont linguistiquement dédoublés depuis les années 1968-1978 – à la différence des syndicats ou des mutuelles, qui ne se sont pas scindés sur une base linguistique.

Dans certains cas, il convient plutôt de distinguer deux piliers : l'un chrétien, l'autre laïque, le second comptant des organisations socialistes, des organisations libérales et des organisations apolitiques

Dans cette conception duale, les institutions publiques de soins de santé ou d'enseignement sont parfois considérées comme relevant du pilier laïque face aux institutions libres du réseau catholique.

Un parti politique traditionnel, quand il est au pouvoir, tend à promouvoir les intérêts défendus par les organisations de son pilier et à consolider les positions institutionnelles de celles-ci.

En retour, ces organisations peuvent inciter leurs membres à soutenir le parti frère lors des échéances électorales. 

 

Dépilarisation


Depuis les années 1960, un mouvement de dépilarisation est à l'œuvre en Belgique, sans pour autant que la pilarisation y ait complètement disparu. 

Il existe désormais de nombreux partis sans pilier (les partis d'extrême droite, d'extrême gauche par exemple), et des partis qui récusent la constitution d'un pilier alors qu'ils sont nés d'une nébuleuse d'associations diverses (tels les partis écologistes). 

Enfin, on a assisté depuis les années 1970 à la multiplication d'organisations pluralistes, rassemblant des membres sans rapport avec un pilier ou appartenant à des piliers différents.

Ces phénomènes ont contribué peu ou prou à la perte d'influence des piliers

 

Les partis politiques et leurs sections locales

 

 Etat des lieux actuel à Bruxelles

 

Les principales formations politiques de notre pays comptent en période électorale essentiellement sur leurs sections politiques locales dont elles mobilisent les militants et les adhérents pour porter leurs messages dans les divers coins des communes, des  villes et des campagnes du pays

 

Le PS

 

Indéniablement, la formation politique qui compte aujourd'hui dans quasi toutes les communes bruxelloises, des sections particulièrement fournies et actives n'est autre que le parti socialiste.

Les sections du PS sont plus dynamiques dans les communes situées à l'intérieur de la deuxième couronne de la Région de Bruxelles - Capitale. 

Ces communes sont notamment: Anderlecht, Molenbeek, Auderghem, Berchem Sainte Agathe, Laeken Nord, Neder - Over Humbeek, Evere, Ganshoren, Koerkelbrrg, Ixelles, Jette et Schaerbeek  

 

 Les Nouveaux Belges 

 

Les populations bruxelloises de récente naturalisation et notamment les Belgo - marocains et les Belgo - turcs qui se sont regroupées dans des quartiers des communes du centre bruxellois (Bruxelles - ville, Saint Josse, Schaerbeek, Etterbeek, Ixelles, Forest, Saint Gilles, Molenbeek, Koekelberg, Jette, Ganshoren et dans une moindre mesure Evere) constituent un réservoir électoral très important pour le PS.

Les sections du PS de ces communes sont largement constituées de Belgo - marocains et dans une mesure moindre de Belgo - Turcs (ils sont bourgmestres, échevins, présidents de CPAS, présidents de sections locales, députés fédéraux ou régionaux). 

L'investissement de la Fédération du PS dans ces deux "nationalités" et plus particulièrement dans la communauté issue du Maroc, s'est réalisé ces dernières années au détriment de l'intérêt que ce parti se devait de porter aux autres composantes ethniques issues de l'immigration, comme les subsahariens ou d'autres minorités allochtones.

Le peu d'attention que porte l'actuel président de la Fédération bruxelloise du PS aux minorités autres que marocaines, a crée des frustrations et un sentiment de révolte chez les Subsahariens de Bruxelles et risque de pousser un nombre important de ces citoyens à donner leurs voix à d'autres partis, notamment au MR aux Engagés, voire même au PTB

 


 Une hirondelle ne fait pas le printemps: Lydia Mutyebele exprime tout haut ce que de très nombreux Subsahariens pensent du PS bruxellois

 

Ceci étant, le PS peut toujours espérer compter sur les composantes classiques de son pilier malgré le recul de l'activité industrielle de la capitale

Les responsables de la Fédération du PS pensent - à tort -? que l'électorat issu de l'immigration répondra présent à leur appel lors du scrutin du 9 juin 2024.

Le PS bruxellois est un parti qui a démontré qu'il dispose d'une grande capacité de mobilisation de ses troupes, surtout à la dernière ligne droite des campagnes électorales
 
Sections à problèmes
 
Le recul ou le tassement de nombreuses sections du PS à Bruxelles pèsera sans doute sur ses résultats lors des prochaines régionales: 
 
la section de Molenbeek est malade des divisions apparues en son sein. Catherine Moureaux est actuellement juste tolérée par les élus allochtones du PS,
 
L'on se souvient de la mise à l'écart de Jamal Ikazbane par la fille de Philippe Moureaux et de l'empoignade entre cette même Catherine et l'échevin Achaoui
 
Cette section n'aura pas le même rendement en terme de mobilisation à l'occasion des élections du 9 juin prochain. Et ce ne sera pas la bourgmestresse en place qui bougera le petit doigt pour contribuer au succès du PS après la gifle de sa mise à l'écart de la liste régionale.
 
Ahmed Laaouej a joué à l'homme invisible lors des difficultés qu'a rencontrées Catherine Moureaux. Pire, il a même été jusqu'à convoquer la commission de vigilance du parti pour lancer un avertissement à la maïeure moralement atteinte
 
Celle de Saint Josse qui a fait scission de la liste du bourgmestre Emir Kir se trouve dans une situation léthargique et ne sera d'aucun secours au parti pour le scrutin régional. D'autant que ses cadres en vue n'ont pas été valorisés lors de l'élaboration de la liste PS pour les régionales.
 
On ne le dira jamais assez: les voix d'Emir Kir, exclu sur ordre de Laaouej (près de 4000 suffrages aux communales et 18500 aux dernières fédérales) vont se faire sentir au PS lors des prochaines élections tant Fédérales que Régionales)
 
Quant à la section Shaerbeekoise du PS, il est loin le temps où ses dirigeants imposaient les lignes de leur programme à Claerfayt lors de l'élaboration des majorités
 
Son déclin a commencé avec l'arrivée de Laurette Onkelinx à sa tête et s'est poursuivi avec des départs successifs de ses faiseurs de voix. Le dernier en date est celui de Emin Ozkara
 
A Etterbeek, il ne faut point compter sur Madrane qui attend avec impatience l'échec de Laoouej pour revenir sur le devant de la scène de la Fédération du parti à Bruxelles. 
 
L'actuel président du parlement bruxellois suppute la déglingue du PS de la capitale et prépare son retour aux affaires du parti après le scrutin régional.
 
A Forest, la section du PS a perdu beaucoup de son dynamisme depuis l'éclipse de Magda de Galan. L'ombre noire de Marie Arena et des casseroles qu'elle traine derrière elle,  ne sont pas faits pour donner du dynamisme à cette section.

Le président de la Fédération bruxelloise du PS n'a que très rarement rendu visite à l'une ou l'autre des sections du parti sauf lorsqu'il s'était agi de s'adresser aux membres lors de sa campagne pour cette présidence.


Le MR
 
Ce parti qui constitue avec le PS la composante laïque du paysage politique belge, espère remporter les élections bruxelloises du 9 juin 2024 et prendre la tête de la RBC
 
Les sondages successifs le confortent dans cette croyance
 
Son absence prolongée de la gestion des affaires de la Région le mettent aujourd'hui à l'abri des critiques voire même de la colère des citoyens bruxellois outrés par les décisions prises par le PS et Ecolo en matière notamment de mobilité, de sécurité et de propreté
 
Sa campagne qui démarre sur les chapeaux de roue exprime très peu le contenu de son programme et se focalise davantage sur ce qui " ne marche pas à Bruxelles par la faute des autres "
 
Sections communales à problèmes
 
A Saint Josse, avec le départ de Geoffroy Clerckx, la section ten noodoise du MR a rendu récemment son dernier souffle.
 
En décembre 2023, le seul conseiller communal MR, Halit Akkas, est passé à Défi avec armes et bagages.
 
A Schaerbeek, l'éclipse des ténors de ce parti comme Bernard Guillaume se fait sentir. 
 
Beau hâbleur certes, mais peu populaire, Georges Verzin, est loin d'être un meneur de troupes
 
Sa section schaerbeekoise ne se réunit qu'occasionnellement et ne se manifeste guère sur le terrain.
  
A Molenbeek, la peu charismatique Françoise Schepmans qui a habitué les citoyens de cette commune à être la roue de secours des Moureaux, peine à donner à la section de sa commune, une visibilité et une dynamique aptes à la placer sur le devant de la scène
 
Après avoir occupé le maïorat molenbeekois suite à sa participation au putsch contre le Mollah Moureaux, elle s'est vite éclipsée devant l'offensive de ses adversaires regroupés autour de la fille du défunt bourgmestre
 
Sa position sur la liste régionale pour le scrutin de juin 2024 ne lui garantit pas un siège au parlement bruxellois
 
A Koekelberg,  l'erreur monumentale et stratégique commise par le MR réside dans la mise à l'écart de son représentant local, l'ancien bourgmestre Philippe Pivin
 
Est ce une sanction que les dirigeants du parti  et David Leistert en particulier, ont prise contre Pivin, pour le punir d'avoir échoué à battre Ahmed Laaouej en 2018 et permettre au défenseur des Ouighours de ravir un maïorat détenu de père en fils par un fidèle du parti libéral ?
 
Toujours est il que le signal envoyé aux libéraux de Koekelberg est des plus négatifs
 
Aucune activité de terrain n'a été notée dans le chef de la section MR de Koekelberg durant la législature qui s'achève
 
En conséquence, je suis convaincu que Pivin et ses amis iront voter avec les pieds de plomb le 9 juin prochain
 
A Ixelles, là ou le MR régnait jadis en maître, la section de cette formation se fait très discrète face à la coalition Ecolo - PS.
 
A Bruxelles - Ville, l'équipe entourant le MR de Brachène ne fait pas le poids face à la "forza Close". Il est loin le temps où le MR était incontournable pour la formation des majorités dans cette immense commune 

Prochain article:  Ecolo et le PTB









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