...la Belgique se caractérise par une stricte pilarisation
Aujourd'hui, nous présentons les piliers socialiste (PS) et libéral (MR) et leur influence à Bruxelles
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C'est quoi un Pilier?
Extraits d'une étude réalisée par le CRISP au sujet des piliers
C'est un réseau ou ensemble d'organisations spécialisées réunies par une base idéologique commune dont elles soutiennent l'influence dans la société, notamment par le biais d'un parti politique.
Un pilier peut se composer d'une fédération de mutualités, d'une confédération syndicale, d'organisations professionnelles patronales, de classes moyennes et ou d'agriculteurs, de coopératives diverses, de mouvements féminins, de mouvements de jeunesse, ou d'éducation permanente, d'écoles ou d'institutions de soins privées, d'associations culturelles, sociales, philosophiques ou cultuelles, sportives, récréatives etc...
Au sein de chaque pilier, il existe en outre un parti politique.
Mais ce sont les forces à l'œuvre dans la société qui sont à l'origine des piliers et non les partis.
D'un cas à l'autre et d'une époque à l'autre, l'influence du parti sur les autres composantes du pilier varie fortement.
Historiquement, ce sont plutôt les piliers qui ont influencé, pénétré ou créé les partis dans lesquels ils voyaient une courroie de transmission efficace pour la défense de leurs priorités.
Dans bien des cas toutefois, les partis politiques apparaissent comme les composantes les plus visibles ou les plus influentes des piliers.
En Belgique, les principaux piliers correspondent aux trois partis politiques traditionnels (chrétien, socialiste et libéral), qui sont linguistiquement dédoublés depuis les années 1968-1978 – à la différence des syndicats ou des mutuelles, qui ne se sont pas scindés sur une base linguistique.
Dans certains cas, il convient plutôt de distinguer deux piliers : l'un chrétien, l'autre laïque, le second comptant des organisations socialistes, des organisations libérales et des organisations apolitiques
Dans cette conception duale, les institutions publiques de soins de santé ou d'enseignement sont parfois considérées comme relevant du pilier laïque face aux institutions libres du réseau catholique.
Un parti politique traditionnel, quand il est au pouvoir, tend à promouvoir les intérêts défendus par les organisations de son pilier et à consolider les positions institutionnelles de celles-ci.
En retour, ces organisations peuvent inciter leurs membres à soutenir le parti frère lors des échéances électorales.
Dépilarisation
Depuis les années 1960, un mouvement de dépilarisation est à l'œuvre en Belgique, sans pour autant que la pilarisation y ait complètement disparu.
Il existe désormais de nombreux partis sans pilier (les partis d'extrême droite, d'extrême gauche par exemple), et des partis qui récusent la constitution d'un pilier alors qu'ils sont nés d'une nébuleuse d'associations diverses (tels les partis écologistes).
Enfin, on a assisté depuis les années 1970 à la multiplication d'organisations pluralistes, rassemblant des membres sans rapport avec un pilier ou appartenant à des piliers différents.
Ces phénomènes ont contribué peu ou prou à la perte d'influence des piliers
Les partis politiques et leurs sections locales
Etat des lieux actuel à Bruxelles
Les principales formations politiques de notre pays comptent en période électorale essentiellement sur leurs sections politiques locales dont elles mobilisent les militants et les adhérents pour porter leurs messages dans les divers coins des communes, des villes et des campagnes du pays
Le PS
Indéniablement, la formation politique qui compte aujourd'hui dans quasi toutes les communes bruxelloises, des sections particulièrement fournies et actives n'est autre que le parti socialiste.
Les sections du PS sont plus dynamiques dans les communes situées à l'intérieur de la deuxième couronne de la Région de Bruxelles - Capitale.
Ces communes sont notamment: Anderlecht, Molenbeek, Auderghem, Berchem Sainte Agathe, Laeken Nord, Neder - Over Humbeek, Evere, Ganshoren, Koerkelbrrg, Ixelles, Jette et Schaerbeek
Les Nouveaux Belges
Les populations bruxelloises de récente naturalisation et notamment les Belgo - marocains et les Belgo - turcs qui se sont regroupées dans des quartiers des communes du centre bruxellois (Bruxelles - ville, Saint Josse, Schaerbeek, Etterbeek, Ixelles, Forest, Saint Gilles, Molenbeek, Koekelberg, Jette, Ganshoren et dans une moindre mesure Evere) constituent un réservoir électoral très important pour le PS.
Les sections du PS de ces communes sont largement constituées de Belgo - marocains et dans une mesure moindre de Belgo - Turcs (ils sont bourgmestres, échevins, présidents de CPAS, présidents de sections locales, députés fédéraux ou régionaux).
L'investissement de la Fédération du PS dans ces deux "nationalités" et plus particulièrement dans la communauté issue du Maroc, s'est réalisé ces dernières années au détriment de l'intérêt que ce parti se devait de porter aux autres composantes ethniques issues de l'immigration, comme les subsahariens ou d'autres minorités allochtones.
Le peu d'attention que porte l'actuel président de la Fédération bruxelloise du PS aux minorités autres que marocaines, a crée des frustrations et un sentiment de révolte chez les Subsahariens de Bruxelles et risque de pousser un nombre important de ces citoyens à donner leurs voix à d'autres partis, notamment au MR aux Engagés, voire même au PTB
Une hirondelle ne fait pas le printemps: Lydia Mutyebele exprime tout haut ce que de très nombreux Subsahariens pensent du PS bruxellois
Ceci étant, le PS peut toujours espérer compter sur les composantes classiques de son pilier malgré le recul de l'activité industrielle de la capitale
Les responsables de la Fédération du PS pensent - à tort -? que l'électorat issu de l'immigration répondra présent à leur appel lors du scrutin du 9 juin 2024.
Prochain article: Ecolo et le PTB
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