jeudi 23 mai 2024

D'un vote militant à un vote ethnico régional..

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..pour aboutir a un vote tribal.


Abdelilah Eddial, Bruxellois pur jus. Il fut étudiant à l'ULB dans les années 1970 et membre actif de la section belge de l'Union Nationale des Etudiants du Maroc (UNEM). Il se recyclera plus tard  dans l'entrepreuneriat "agro - alimentaire" et fondera la première entreprise de pâtisseries marocaines en Belgique, à Saint - Josse

  "LE PALAIS DES DELICES"


La participation politique Haram


Durant les années 1970 et une bonne partie des années 1980, les immigrés marocains, toutes générations confondues, étaient hostiles à l'implication politique.

Il y avait ceux des militants de gauche, restés fidèles à leur engagement du départ consistant à tout mettre en œuvre pour préparer le retour de leur compatriotes au Maroc, en Tunisie et en Algérie dans le but d'abattre les régimes politiques en place.

De leur côté,  les éléments fidèles au roi Hassan II faisaient tout pour empêcher cette participation de leurs compatriotes marocains afin de les maintenir sous la tutelle étouffante des ambassades marocaines en Europe.

Certaines mosquées - elles étaient encore peu nombreuses à cette époque - déconseillaient aux musulmans tout accès à la nationalité belge, la présentant comme Haram ou illicite par la Charia


Premières tendances timides et premières participations


Que cela soit côté turc ou chez les Marocains de Belgique, nous sommes passés depuis le début des années 1990 du vote dicté par le"patronyme" des candidats (vote pour un nom à consonance arabe ou turc) à un vote pour un candidat issu de la région d'origine pour in fine arriver à un vote tribal.

Les premiers candidats sur les listes des partis démocratiques ont montré le bout de leur nez à la fin des années 1980.

La majeure partie d'entre eux ne s'intéressaient pas avant ces années, à une implication politique citoyenne et privilégiaient le combat pour le droit de vote des Non belges et la lutte contre le racisme.

Avant ce combat, ces mêmes militants associatifs, pour la plupart exilés politiques volontaires ou étudiants ayant opté pour le prolongement de leur sejour en Belgique, à l'instar de l'ancien communiste tunisien Mahfoud Rhomdani ou du syndicaliste FGTB Abdellah Dougna, d'Abdelilah Edial qui se présenta, sans succès sur la liste PSC en 1991 déjà pour la Chambre, d'Aziz Benothmane, s'étaient intéressés durant les années septante du siècle dernier, à l'expérience des Conseils consultatifs des Bruxellois non belges.



Des conseils consultatifs comme leur nom ne l'indique pas, sans pouvoirs ni prérogatives, élus au niveau communal par les Non Belges, pour débattre avec les "vrais" mandataires, des projets et initiatives relatifs aux questions intéressant les étrangers établis en Belgique.


Premier paquet de candidats 

Les premiers candidats ayant pris part de manière significative à une réelle implication politique ont fait leur apparition lors du scrutin communal bruxellois de 1994.

Cette année là, à Schaerbeek, Ecolo, le Fdf et le PS alignèrent nombre de ces candidats nouveaux belges sur leurs listes.

Trois d'entre eux (Sfia Bouarfa (PS), Mohamed El Arnouki (Ecolo) et Khalil Zeguendi (FDF) opéreront une entree remarquée au sein du conseil communal de la commune des ânes et feront partie de la majorité du progrès ayant terrassé le bourgmestre xénophobe Roger Nols.

A Saint Josse, un élu issu du Maroc (Abdeslam Smahi), placé en queue de la liste PS, put, à la surprise générale, décrocher un siège au sein du conseil communal.


L'analpha-bète Smahi, fut en 1994, le candidat allochtone de feu Guy Cudell

A Bruxelles 1000, Mohamed Ouriaghli et la Belgo - algérienne Faouzia Hariche sont élus en 1994 également 

Au PRL, parti de droite, les dirigeants bruxellois qui avaient combattu les revendications des démocrates favorables au vote des Non belges au niveau communal, s'étaient montrés allergiques à l'implication politiques des nouveaux belges.

La plupart des premiers élus provenaient soit de structures syndicales ou des rangs de l'opposition aux régimes marocain ou  tunisien. 

Certains d'entre eux avaient fréquenté des universités francophones belges mais opté aux termes de leurs études pour le prolongement de leur séjour en Belgique.

Une bonne partie d'entre eux avaient fait leurs premières armes militantes auprès des progressistes espagnols, grecs, italiens ou portugais, qui s'étaient exilés en Belgique pour échapper à la répression des régimes dictatoriaux ou totalitaires, sévissant dans leurs pays respectifs.


Aujourd'hui, triomphe du vote tribal

Il ne s'agit désormais plus d'accorder sa voix à un Mohamed, Ahmed, Latifa ou un gusse portant un patronyme arabe. Comme il ne s'agit non plus pas de voter pour un type ou une nana uniquement parce qu'ils  proviennent du Maroc.

Aujourd'hui, on en est à filtrer tribalement pour  soutenir un Nadori, un  Berkani, un Tafesitti, un Oujdi ou un originaire de la tribu de Zaiou ou de Béni Ouriaghel

Toutes etiquettes confondues, les chefs blancs des partis démocratiques suivent la tendance jusqu'à effectuer avec leurs candidats allochtones, des virées au village marocain d'origine.



PS 
et 
MR 
Au resto Tetouan



Le Dorum, le Tacos ou la Harira s'invitent aux campagnes


Le Ramadan ou la pause - campagne furent l'occasion pour certains candidats de "voter" pour leur snack ou leur resto préféré. Le PS a désigné Tetik tandis que les Engagés ont choisi Friteko.

Quant au MR, ce fut le restaurant Tetouan du bd Lemonnier qui fut désigné par Reynders, Leistert et consorts comme le lieu où l'on s'empiffre le mieux



Il est musulman, Ahmed...


Prochain article, lundi prochain : Qu'est ce qui pousse Benhichou à entrer dans le jeu politique ?


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