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... N'est pas si mystérieux que cela !
Jadis amis jusqu'à la complicité, Ben Barka et Hassan II
Rares, même très rares sont les Marocains qui n'ont pas entendu parler de l'affaire Ben Barka.
Et peu nombreux sont ceux qui, tout en sachant que la disparition de l'Istiqlali - Ittihadi qui fut professeur d'appoint de mathématiques de feu roi Hassan II, fut commanditée par le souverain marocain et exécuté par ses deux hommes de main, les généraux Oufkir et Dlimi.
Deux généraux qui connurent sur ordre de leur roi, le même sort que Ben Barka.
Le premier fut abattu de plus de 5 balles des mains mêmes du despote de droit divin et l'autre broyé sous les roues d'un camion qu'on ne retrouva jamais
Des films, des livres et des enquêtes à gogo se sont succédés depuis le jour où Ben Barka fut enlevé devant la brasserie parisienne LIPP en octobre 1965, quelques mois après la boucherie du 23 mars de la même année qui eut lieu à Casablanca et dans laquelle le roi Hassan II avait mis la main à la pâte, arrosant de balles réelles, du haut de son hélicoptère des gosses de Casablanca descendus dans les rues de la ville pour protester contre un édit royal qui les bloquait dans l'accès aux études secondaires
Ben Barka, un drôle d'oiseau !
Le natif de janvier 1920 fut très proche du sultan Mohammed V et de son successeur Hassan II, tant avant l'indépendance du Maroc accordée par la France, qu'après le départ en trompe l'oeil du protectorat hexagonal.
Le même Mehdi Ben Berka fut l'artisan au début des années en 1945, de l'intégration de ce sultan très discret, dans la mouvance nationaliste, conformément au voeu des Français qui préparaient leur retrait tactique du Maroc.
Promotion royale
Répondant favorablement au voeu de Ben Barka dès les premières années de l'indépendance, Mohammed V, accéda à la demande du leader istiqlalien, par ailleurs secrétaire général de de la Trilatérale tiers - mondiste, en lui offrant en 1958, un gouvernement fait sur mesure, constitué entièrement de ministres émargeant au parti de l'istiqlal.
Après les tueries du Rif s'étant étalées sur les deux années 1958 et 1959, Ben Barka qui demeurait très influent au sein de l'Istiqlal, provoqua la chute de l'Exécutif Ben Brahim et lança la création de l'Union Nationale des Forces populaires (UNFP) en 1959.
Reprochant au prince Hassan, qui succédera en 1961 au roi Mohammed V à la tête du pays, d'avoir été à l'origine des boucheries du Rif avec le soutien de l'aile droite de l'Istiqlal dominé par Allal Al Fassi, Ben Barka prit l'option de s'opposer au nouveau roi, en s'appuyant sur des compagnons de route tels que Mohamed El Basri, appelé le Fqih
Dès son arrivée au pouvoir en 1961, Hassan II décida de se débarrasser de l'aile violente de l'UNFP, accusant Ben Barka et ses camarades de fomenter un complot contre sa personne
La lune de miel inaugurée jadis par Ben Barka avec la monarchie se clôtura par un affrontement sans concession entre les anciens amis.
Le leader de l'UNFP de même que des dizaines de ses camarades sont alors condamnés à de lourdes peines de prison. Ben Barka, lui est condamné à la peine capitale
Il rejoint l'Algérie d'où il prend position en 1963 en faveur du pays de Boumedienne dans le conflit de la guerre des sables, qui l'opposait au roi Hassan II.
Les choses ne s'arrangeront guère et en octobre 1965, le Mossad entra en scène pour attirer Ben Barka, à la demande de Hassan II, dans un traquenard auquel il n'échappera pas.
Tels des tombes, ses amis de l'UNFP devenu USFP, se taisent
A de nombreuses reprises, les anciens camarades de Ben Barka participèrent aux gouvernements de sa majesté sans qu'à aucun moment, ils ne se décident à faire la lumière sur la disparition de leur leader oublié.
En 2002, le très réputé avocat Meknassi (USFP) Mohammed Bouzoubaa devient ministre de la Justice du gouvernement Jettou.
Beaucoup de défenseurs des droits de l'homme au Maroc tablèrent sur sa présence à la tête de ce département, nourrissant l'espoir de voir l'affaire Ben Barka enfin élucidée
Ils furent décus.
En 2007, un autre compagnon de route de Mehdi Ben Barka deviendra ministre de la Justice au sein du gouvernement Abbas El Fassi.
Il s'agit de Abdelaouahed Radi, à qui on accola au Maroc le sobriquet de Abdeluahed Al Aradi (Abdelouahed des terres), tant sa boulimie pour les terres du Gharb fit de lui le propriétaire terrien le plus riche du Maroc. Pour un socialiste !!
Là également, rien ne se passa pour ce qui se rapportait au dossier relatif à la disparition de Mehdi Ben Barka
Avant cet épisode, appelé en 1996, à la rescousse par Hassan II, Abderrahman Youssoufi, jadis condamné à mort et réfugié en France, occupera la fonction de premier ministre du gouvernement marocain.
Là encore, tous les espoirs de voir cette affaire définitivement résolue, s'envolèrent en fumée
L'Affaire Ben Barka connaitra son épilogue après la chute de la dynastie alaouite
C'est un secret de polichinelle, mais tous au Maroc sont convaincus que le poids de la monarchie est décisif dans l'étouffement de cette affaire, en raison du rôle de premier plan que joua Hassan II dans la disparition de Mehdi Behdi Ben Barka.
Son successeur, l'actuel souverain alaouite qui rend hommage au terme de tous ses discours à son défunt père et commémore son souvenir à chaque jour anniversaire de sa mort, ne permettra jamais, de son vivant du moins, de voir cette affaire connaître son dénouement définitif
Récemment, une bande dessinée liée à l'affaire Ben Barka vient d'être promue en France.
Un énième coup d'épée dans l'eau !
Sous l'impulsion de Ben Barka, une véritable lune de miel est alors inaugurée entre la monarchie et l'USFP à telle enseigne que l'ont vit cote à cote, Mohammed V et son fils, lancer avec Ben Barka, le vaste chantier de la Route de l'Unité qui devait opérer la soudure entre le nord et le reste du pays.
Ben Barka, initiateur du chantier Route de l'Unité, en compagnie du roi Mohammed V







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