mercredi 17 juillet 2013

L'Islam politique est stratégiquement incompatible avec la démocratie

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Les Frères musulmans sont fondamentalement contre la démocratie et l'Etat nation

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Lorsqu'on étudie un tant soit peu le parcours du principal fondateur des Frères Musulmans, l'Egyptien Hassan Al Banna, grand père de Tarik Ramadan, l'on est tout de suite étonné de relever que dès son très jeune âge ( 8 ans ), il est élu comme président d'une association locale de bonnes moeurs, au sein de sa région.

Devenu muezzen plus tard,  puis instituteur, il s'engage dans le combat anti colonialiste britannique. 

Sur le plan philosophique et politique, son objectif, comme celui des érudits qui l'ont inspiré, est de refonder la Oumma avec à sa tête, un Califat sur l'ensemble du monde musulman.

Cette idée est obsessionnelle chez  les Frères Musulmans de quelque continent qu'ils soient.

Pour les Turcs de l'AKP, les Tunisiens d'Annahda, les Palestiniens du Hamas,  les "modérés" du PJD marocain et toutes les organisations, peu ou prou, liées au Mouvement des Frères Musulmans,  il n y a pas, à long terme, place pour un quelconque état national.

La proclamation de foi démocratique, brandie aujourd'hui par les Frères musulmans, à la face des militaires égyptiens, n'est qu'illusion et tactique.

Comme les marxistes communistes, les Frères musulmans ont appris à composer avec la réalité du moment, avec la politique des étapes. 

Ils ont compris que les rapports de forces sur le terrain ne leur est pas ( encore ) favorable pour proclamer la (re) naissance de la Oumma.

A leur manière, Ben Laden, le Mollah Omar ou Al Zawahiri issus tous de cette école hégémonique, plaidant pour la réinstauration du Califat et la Oumma, se nourrissaient des mêmes référents religieux et politiques.

Car en islam, la politique et la religion sont totalement indissociables. L'une se nourrit et alimente l'autre.

Et donc, l'acharnement des Frères Musulmans à crier à la face du monde qu'ils sont pour la démocratie et contre le coup de force, intenté contre eux, par l'armée égyptienne, fait partie de la TACTIQUE et des positionnements à l'intérieur du contexte actuel, qui ne permet pas aux Frères de tenter, par la violence, l'instauration de leur système politique, basé sur l'intolérance et le non respect du pluralisme et de la véritable démocratie.

Les promoteurs de l'islam politique sont les ennemis de la démocratie et des droits de l'Homme.

Comme les Soviétiques ne pouvaient pas souffrir l'existence d'états nationaux, à l'Est de l'Europe, les Frères Musulmans ne peuvent pas être, à long terme, Egyptiens, Marocains, Yémenites ou Tunisiens. 

La Oumma, si ardemment espérée par eux, transcende les frontières nationales et les particularismes culturels.

Les combattre par la force des baïonnettes, comme cela est le cas en Egypte, c'est leur rendre un immense service.

Les Frères Musulmans doivent être contrés sur le terrain de la justice sociale, de la liberté individuelle et collective, par  la pratique d'une véritable démocratie pluraliste et d'alternance.

Cela est très malheureusement loin d'être les cas dans la plupart des pays arabes.

Le Maroc et la Tunisie semblent timidement, se distinguer dans ce domaine.



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