Ce qui est excessif devient insignfiant

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Les Belges issus du Maghreb sont ils antisémites ?

Soumis jadis à la domination coloniale, les Maghrébins (Marocains, Tunisiens et Algériens), n'ont eu qu'une vague idée de ce qui se déroulait en Europe, durant la première moitié du 20 siècle

D'autant que, coupés du monde et privés des moyens les plus élémentaires, liés à la circulation de l'information,  les peuples du Maghreb, dans leur immense majorité, étaient très loin d'imaginer les graves événements qui déchiraient l'Europe à cette époque.

Seules de petites "élites", liées au colonisateurs ou opposées à la présence européenne en Afrique du nord, avaient accès à des informations provenant du vieux continent

Le génocide des Juifs, pensé et exécuté par les nazis, avec de fortes collaborations tant populaires qu'institutionnelles européennes, était à cette époque totalement ignoré des populations maghrébines, incultes et largement analphabètes.

De la même manière que les génocides arménien, cambodgien ou burundais, n'ont jamais mobilisé dans l'indignation permanente, les peuples européens, l'extermination des juifs par le régime nazi, dont les principales péripéties se déroulèrent en Europe, n'a pour ainsi dire, jamais fait partie des préoccupations premières des peuples du Maghreb

Le génocide des Juifs d'Europe constitue une tache noire et honteuse sur le front de l'Europe, dans la mesure où ce furent des institutions officielles européennes, qui procédèrent des années durant, à la chasse à leurs citoyens juifs et à leur déportations vers les camps d'extermination nazie

L'implication active et la collaboration soutenue à ces autorités avec le régime hitlérien, demeurent à ce jour et constitueront pour de longues années encore, un véritable traumatisme dans la conscience collective des Européens.

Nous, nouveaux citoyens européens, issus du Maghreb, qui n'avons ni de près ni de loin, été témoins directs de ces atrocités sans nom, vécues dans la douleur, par des citoyens d'Europe, dont le seul tort était d'avoir été Juifs, ne portons pas le même fardeau de culpabilité et de révulsion intérieure, avec la charge émotionnelle correspondant à l'ampleur de ce génocide, comme doivent le porter les descendants des européens ayant d'une manière ou d'une autre, assisté à ce drame humain.

Notre prise de conscience de ce que fut le massacre des Juifs d'Europe est très récente. 

C'est surtout au travers de notre présence, somme toute récente en Europe, que nous avons pu de manière progressive, prendre la mesure, non seulement de ce que fut l'ampleur de ce génocide, mais surtout de mesurer les effets psychologiques de cette extermination planifiée, sur le vécu des héritiers des victimes de la Shoah.

Ce bref rappel historique, s'il ne doit pas nous dispenser d'éprouver un sentiment de révolte à l'égard de la barbarie qui fut fatale à six millions de Juifs européens et de ressentir un devoir de solidarité envers les survivants de l'holocauste et de leurs descendants, explique l'approche qui est la nôtre de ce drame, une approche qui fatalement, diffère de celle des Européens de souche ancienne, en rapport à cette question.

Par ailleurs, les Nouveaux citoyens d'Europe que sont les personnes issues du Maghreb, rejettent avec la plus grande vigueur les amalgames faciles, orientés et démagogiques, tendant à les assimiler aux planificateurs institutionnels nazis du génocide juif, dès lors qu'une agression est commise par un ou plusieurs jeunes issus du Maghreb, contre la personne d'un citoyen de confession juive ou un bien appartenant à un membre de la communauté juive de notre pays.

Cette attitude est inacceptable lorsqu'on sait que les citoyens issus du Maghreb, ne disposent ni du pouvoir, ni de l'infrastructure administrative, politique, économique ou militaire, qui permirent jadis aux nazis de mettre en pratique leur solution finale

Elle est d'autre part inacceptable dans la mesure où les actes inadmissibles commis contre des citoyens juifs par des citoyens  belges issus du Maghreb, constituent des agressions isolées et ne constituent en aucun cas, des crimes faisant partie d'un plan pré établi visant l'extermination des Juifs européens.

Emanant de certaines personnalités et associations juives de notre pays, cette attitude d'assimilation injuste, démagogique, éhontée et sans fondement scientifique, révolte les européens issus du Maghreb et déforce par la même occasion, la nécessaire solidarité que nous, Belges issus du Maghreb, souhaitons renforcer envers nos concitoyens de confession juive.

En vérité, et pour appeler un chat un chat et éviter en permanence de chercher à se cacher derrière son petit doigt, ce comportement, qui cherche en permanence à faire porter aux Belges issus du Maghreb, la responsabilité des atrocités commises par les nazis et à imputer chaque agression isolée, commise par un jeune issu du Maghreb, à l'encontre d'un Belge de confession juive, en la mettant de manière excessive et démagogique sur le compte d'un plan visant à exterminer les Juifs d'Europe, s'inscrit dans les adhésions inconditionnelles des uns et des autres aux thèses défendues par les protagonistes israelien et palestinien

Protagonistes qui peinent à parvenir à une paix juste, équitable et durable.

Je suis intimement convaincu que seule une solution satisfaisante, reconnaissant les droits des Palestiniens à une patrie indépendante et viable, est de nature à nous permettre, ici en Europe, de sortir largement de ces tensions qui empoisonnent les relations entre Belges de confession juive et Belges issus du Maghreb.   

En attendant, il serait temps que l'on cesse de faire dans l'excessif et de chercher à faire supporter par les citoyens issus du Maghreb, les responsabilités des crimes commis par d'autres.
    
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