Au cinquième jour du soulèvement révolutionnaire de la jeunesse égyptienne, un seul mot d'ordre : "Le départ de Moubarak, son jugement et celui de tous les corrompus de son parti".
Par dizaines, les corrompus et autres "hommes d'affaires", pilleurs des biens du peuple d'Egypte, quittent le pays comme les rats quittent le navire.
La rue qu'occupent des millions d'Egyptiens, refuse de déléguer à qui que se soit, le droit de parler en son nom, encore moins de négocier.
Plus rien n'est négociable, reprennent les centaines de milliers de jeunes qui occupent l'immense place de la Libération, située au centre du Caire.
Le régime de Moubarak doit "dégager". Tout le régime et pas uniquement le despote croulant.
Mais partir, disent les jeunes, ne signifie nullement quitter le pays, car Moubarak, répètent ils à l'unisson, doit être jugé équitablement, n'en déplaise aux USA et à Isarel, pour le pillage du pays et la répression des forces démocratiques et progressistes.
Les artistes, toutes disciplines confondues, se trouvent parmi les centaines de milliers de manifestants et crient au départ du dictateur.
Mais au delà de ce qui se déroule sur le terrain, il faut se rendre à l'évidence: ce à quoi l'on assiste en Tunisie, en Egypte, en Algérie au Yemen et ailleurs dans le monde arabe, s'inscrit dans la révolte de la jeunesse contre les effets néfastes des mesures et lois imposées par les Etats Unis d'Amérique à la suite des "attentats " du 11 septembre 2001.
Les pays arabes et tous les alliés des USA de par le monde, en cela compris les Etats de l'UE, se sont exécutés comme des soldats de plomb aux injonctions des Néo conservateurs américains lorsque les Bush, Rumsfeeld et autres Cheney ont intimé à leurs vassaux de par le monde, l'injonction d'appliquer chez eux les lois restreignant les libertés publiques et incriminant les opinions qui divergent avec le diktat américain.
Ainsi, du Maroc, en Algérie, en passant par la Tunisie, l'Egypte, la Jordanie, l'Arabie Seoudite ou les Etats fantoches du Golfe arabe, la police de la pensée unique américaine, s'est installée et le mot d'ordre fut : "Tous ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous"
Au Maroc, des dizaines d'activistes islamistes n'ayant commis aucun délit physique ou aidé à accomplir des atteintes à la sûreté de l'Etat, se sont vus réprimés au nom de cette injonction américaine.
S'il fut sans doute établi que certaines cellules terroristes dormantes ou actives furent démantelées et traduites devant les tribunaux marocains, de nombreux militants politiques islamiques, à l'instar des dirigeants d'Al Badil Al Hadari ( Altrenatuve civilisationnelle ) furent injustement condamnés à de lourdes peines de prison, dans la foulée de l'affaire Belliraj.
Partout dans le monde arabe, ce genre de dépassements et d'exactions furent commis au nom du" Patriote act à l'arabe ".
La révolution tunisienne et celle qui balaiera les régimes pourris de Moubarak, de Bouteflika et de Ali Saleh du Yemen, sonne le glas de cet alignement désastreux des politiques arabes sur les options de la CIA et de la "lutte contre le terrorisme".
Les régimes arabes qui proclament leur attachement à la démocratie et au respect des droits de l'Homme doivent rompre avec cette logique mortelle dictée par les faucons américains.
Les jeunes égyptiens qui manifestent au Caire, en Alexandrie, au Suez et dans toutes les villes d'Egypte ne réclament pas uniquement le départ du système Moubarak mais également celui des vieux partis politiques qui ont toujours légitimé ce système en participant à des élections truquées ou louvoyé face à ce régime pour espérer obtenir quelques miettes tombées de la cuillère en or dont se servent les nantis du parti national égyptien.
Au Maroc, et sans poujadisme aucun, tous les partis politiques, de la gauche à l'extrême droite, en passant par les islamistes modérés et la droite " zaama" libérale, ont été fabriqués ou remodelés dans les bureaux sombres de feu Driss Basri, l'ex ministre de l'intérieur de feu le roi Hassan II.
Ces partis ne savent faire qu'une chose: placer des pléthores de leurs clients et autres créatures poltiques au sein des rouages du pouvoir dès leur arrivée aux affaires.
Ainsi, le parti de l'istiqlal est passé champion toutes catégories, en matière de nominations de ministres faisant partie peu ou prou de la famille Fassi, celle du premier ministre.
A l'USFP, au PPS "zaama communiste", la pratique du clientélisme et du népotisme constitue la règle.
Il savent, une fois au pouvoir, qu'ils n'ont que 4 ans pour "se servir". Et ils se servent..
Les masses populaires arabes n'ont aucune confiance en ces "voleurs".
Au Maroc, seul le roi Mohammed VI continue de bénéficier d'un large soutien populaire.
Il lui faut agir vite dans le sens d'un profond assainissement politique et d'un non moins profond nettoyage au sein des classes affairistes qui détruisent l'économie marocaine.
La jeunesse d'aujourd'hui, chauffée à blanc par la misère, les brimades et la mainmise de certains clans mafieux sur les richesses du pays, ne veut pas attendre.
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