vendredi 9 septembre 2011

Les dessous de la nouvelle constitution marocaine

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Les dessous de la nouvelle constitution marocaine

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2 - Le déroulement de la campagne référendaire


Prenant la balle au bond, le roi répond à la jeunesse marocaine révoltée contre la corruption, les injustices et l'absence de perspectives d'avenir, par son discours prometteur, celui du 9 mars 2011.

S'engageant à aller le plus loin possible dans sa volonté de changement, Mohammed VI promet des réformes importantes par la voie d'une large révision de la constitution du pays.


Cet engagement s'appuie, annonce le roi, sur plusieurs piliers:

a) La concrétisation des recommandations contenues dans le rapport final de l'IER (Instance Equité et Réconciliation), recommandations demeurées lettre morte depuis la parution de ce rapport,

b) L'intégration dans la future constitution, des conclusions de la commission Azzimane, ancien ministre de la Justice; laquelle commission fut chargée par le souverain de formuler une vision très avancée de la régionalisation au Maroc,

c) La primauté des traités internationaux ratifiés par le Maroc, sur la législation du pays et

d) Last but not least, le transfert de larges compétences de la monarchie vers les institutions choisies démocratiquement par le peuple.


Une commission de la révision de la constitution fut chargée par le roi, de recueillir les avis et les propositions de partis politiques et des structures de la société civile dans le cadre de cette révision.


Un autre cadre, plus discret et davantage décisionnel fut installé par le roi au sein même de son cabinet (un peu à l'instar du gouvernement de l'ombre auquel le palais nous a habitués), lequel cabinet fut présidé par le premier conseiller du souverain, Mohammed Moaatassim, que le roi chargea de confectionner, en concertation avec les partis et les syndicats marocains, le texte du projet de la constitution.

Ce fut au sein de cette cellule ( dormante ? ) que furent prises les vraies décisions relatives au texte devant être présenté au peuple en vue de modifier la constitution.


Toujours est il que l'ensemble de l'opération fut, de bout en bout, pilotée par le palais et ce jusqu'à son aboutissement définitif.

Durant cette période située entre le discours du 9 mars et celui du 17 juin relatif à la présentation du projet de la constitution, les partis politiques, toutes tendances confondues, et à des degrés divers, se mobilisèrent pour tenter, chacun selon ses méthodes, de dénigrer le Mouvement du 20 février, ayant été à l'origine de la dynamique réformatrice.

Ils admettaient mal que ce mouvement, inconnu au bataillon il n y a guère, ait réussi à lancer un vaste chantier réformateur.

Chose que les partis politiques n'ont jamais jamais osé engager. Une campagne de dénigrement de ce mouvement fut alors engagée et n'a pas tardé à toucher les néo Makhzeniens en Europe.

Chez nous en Belgique, l'animateur Chater, de Radio Al Manar ou Radio Bouda, se présentant comme journaliste, fut le principal instigateur de cette campagne que les néo amicalistes de Marocains.be animèrent par le mensonge et l'agressivité gratuite.


Le champ religieux fut mis à contribution par le pouvoir marocain de manière ouverte en vue d'appuyer le projet de la constitution.

Ainsi, la plus grande zaouia (confrérie) du Maroc, celle du Chiekh Hamza el Boudchichi, soit disant souffie, engagea massivement ces troupes dans le soutien au projet de la constitution.

Elle ne fut pas la seule, puisque le ministère des Habous (affaires religieuses) mobilisa les imams du pays pour participer à des manifestations favorables au projet de la constitution et hostiles au Mouvement du 20 février.

Chez nous, en Belgique, les mosquées ne furent pas en reste. A telle enseigne que le déroulement des opérations référendaires eurent lieu dans les principales mosquées du pays.

Le recrutement du champ religieux dans cette opération ne fut pas des plus intelligents puisque la majeure partie de la population marocaine, à l'intérieur du Maroc et à l'étranger, était favorable au projet du roi Mohammed VI.

Nul ne saura en Europe, ce qu'il est advenu des voix des MRE (Marocains résidant à l'étranger), s'étant exprimées au sujet du projet constitutionnel.

Ces MRE furent mobilisés durant 3 jours pour émettre leur vote alors qu'au soir du premier jour, les carottes étaient cuites et les résultats définitifs, entérinés par le ministère marocain de l'intérieur.


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Prochain article : Analyse du texte de la constitution

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