le désert des tartares....marocains.be
Si les animateurs de l'asbl Marocains.be, ou ceux tournant dans le giron des officiels marocains; connaissaient un tant soit peu, l'histoire ayant régi les relations du pouvoir marocain avec les marocains résidant à l'étranger, ils auraient en mémoire la triste fin qu'ont connue les Amicales de Travailleurs et des commerçants marocains à l'étranger.
La constitution en Belgique, en grandes pompes en 1974, en présence de l'ambassadeur marocain de l'époque et des consuls marocains en poste en Belgique, de la structure des Amicales, conçue et fabriquée dans les bureaux des renseignements marocains, sous la houlette de Driss Basri, âme damnée de feu le roi Hassan II, se devait d'être le bras armé des renseignements marocains à l'étranger.
Un peu comme l'est aujourd'hui, l'asbl Marocains.be.
En 1974, des centaines de travailleurs marocains furent appelés à adhérer aux Amicales soit sous la contrainte ou la pression, soit pour des raisons économiques ou parce que l'un ou l'autre dirigeant de cette officine de supplétifs makhzéniens, était alors issu du même village marocain d'origine, que les quidams de 2ème 'Hallouf" enrôlés au sein des Amicales.
Ceux qui prirent la tête de cette structure auxiliaire de l'Intérieur marocain, étaient choisis de manière professionnelle, par les services de Driss Basri, après de longues concertations avec les services consulaires marocains à l'étranger.
Sitôt créées, les milices amicalistes reçurent pour instructions, de briser les manifestations organisées en Europe par les opposants d'alors au régime de Hassan II.
Les plus aguerris de ces larbins makhzéniens, dressaient des listes de militants particulièrement actifs, au sein de l'immigration marocaine d'Europe et les transmettaient, avec force détails, aux services de renseignements installés dans les ambassades marocains.
Nombreux étaient alors les militants de gauche et autres démocrates et syndicalistes qui furent interpellés, arrêtés ou qui disparaissaient à leur entrée au Maroc.
Le cas du militant bruxellois Houssine El Manouzi, dont la famille réclame à ce jour des informations susceptibles d'indiquer le sort depuis 1974, date de son entrée au Maroc, transitant par Tunis, est celui le plus emblématique.
Les choses ont changé au Maroc. Du moins en apparence. Puisque le nouveau régime marocain a accordé l'amnistie à tous les anciens opposants et a décidé de tourner la page de l'époque des années de plomb, de triste mémoire.
Mais certains baltagistes continuent de penser qu'il leur est encore demandé de jouer un rôle de mouchard
En créant, à quelques années de sa mort, l'Instance Equité et réconciliation (IER), le défunt roi Hassan II, voulait léguer à son fils, l'actuel souverain, une situation assainie, au niveau des droits de l'homme au pays.
Il a alors passé un contrat avec les anciens opposants ayant fait les frais de cette époque noire, marquée par des atteintes très graves aux droits de l'homme au royaume.
En confiant aux anciens gauchistes amnistiés, la gestion du passif des années de plomb, le roi Hassan II a, à la demande des ces ex détenus, barré les amicales du lexique de sa politique en cette matière et octroyé les principales fonctions dans ce domaine, à ses anciens opposants.
C'est ainsi que tant l'ex Conseil consultatif des droits de l'homme que son appendice, l'IER ( Instance Equité et réconciliation ), furent placés sous la houlette du défunt Driss Ben Zekri, célèbre détenu politique de ces années atroces.
Homme à tout faire de la monarchie marocaine, Driss El Yazami, l'actuel président du CCME et du Conseil national des droits de l'homme, compte parmi les "opposants" de cette époque, avec lequel le régime marocain a passé ce contrat : celui consistant à indemniser les anciens victimes de la répression au Maroc.
En contrepartie, les nouveaux promus droits de l'hommistes prenaient l'engagement de tout faire pour évacuer publiquement, les responsabilités de l'état marocain et en particulier celle du défunt roi dans ce que fut la période la plus terrible des atteintes aux droits humains au "plus beau pays du monde"
Ce contrat hautement politique, conclu entre les rescapés de l'extrême gauche marocaine et le pouvoir monarchique, dispense Driss El Yazami de tout résultat et de toute évaluation de l'action du CCME.
Car, là n'est pas l'objectif de cet organe très coûteux au trésor marocain et monstrueusement dispendieux des deniers publics.
En d'autres termes, il n'est nullement demandé au CCME de produire un quelconque résultat quant à l'objet de son travail.
Sa mission principale et son rendement étant de se concentrer sur l'évacuation du débat, des responsabilités du régime marocain, quant aux graves atteintes des droits de l'homme au Maroc durant les années de plomb.
Quant au menu fretin tournant aujourd'hui dans le giron des officiels marocains à l'étranger et dont la mission essentielle est d'applaudir les discours du ministre Ameur, ils peuvent toujours attendre une reconnaissance de la part des autorités marocaines.
Comme l'attendent les anciens soldats qui furent prisonniers des camps du Polisario.
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