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Pour les Marocains du monde, le Maroc est devenu un chouette pays de vacances.
Même s'ils ne veulent pas le reconnaitre ouvertement, Les "Marocains" vivant à l'étranger considèrent aujourd'hui, le Maroc, comme un pays de vacances...et rien d'autre.
Parce que tout d'abord, les premiers MRE de la génération des années soixante, ont fini par abandonner leur rêve, consistant à retourner vivre définitivement dans leur pays d'origine.
Le déboulement dans l'espace urbain, économique et citoyen des générations, générées par les couples immigrés des années soixante, a porté un coup fatal, à ce rêve, devenu illusion.
L'évolution du Maroc, tant sur le plan économique que sur celui des droits de l'homme, a fini par dissiper les illusions des Marocains résidant à l'étranger: L'état marocain les a toujours considérés comme des pourvoyeurs de devises...et rien d'autre.
La succession des ministres, désignés pour prendre en charge les attentes des Marocains résidant à l'étranger, n'a rien modifié à ce sentiment de délaissement et d'abandon, ressenti par les MRE.
Ironie du sort, les MRE qui s'attendaient à une prise en compte, davantage respectueuse de leurs aspirations, viennent d'apprendre que le ministre désigné pour s'occuper de leurs "affaires", est un technocrate bourgeois, Istiqalien, non MRE et ...- coup dur -, ex ministre du commerce extérieur du gouvernement démissionaire d'Abbas El Fassi.
Autrement dit, un ministre qui sait bien écouler les agrumes, le lait, les vaches à lait et les huiles marocaines à l'étranger. Les MRE ont depuis longtemps, ressenti que les gouvernements du Maroc, les ont toujours considérés comme l'une de ces denrées...périssables.
Les anciens acteurs associatifs marocains qui s'étaient engagés, durant les années septante, quatre vingt et nonante, dans les combats contre le racisme, pour l'insertion des MRE dans les divers secteurs d'activité des sociétés européennes, ont tous abandonné ce combat.
Depuis l'arrivée du roi Mohammed VI à la tête de l'état marocain, ces acteurs associatifs, jadis promoteurs de l'intégration et de la participation citoyenne, ont estimé que le moment était venu, pour eux, de "trouver" l'un ou l'autre débouché, au sein des structures étatiques du "Maroc nouveau".
Sauf que le Maroc ne veut pas de ces acteurs, vieillissants, fatigués et usés.
Ils restent aujourd'hui, assis entre deux chaises et perdent leur temps dans des associations sans objectifs et sans âme.
De très nombreux jeunes Marocains d'Europe ont cru aux discours enthousiastes et aguichants des décideurs marocains et ont pris l'option de rentrer "au pays" pour investir leurs économies et leur savoir.
Ceux là aussi durent déchanter, lorsqu'ils ont fini par être confrontés à la très grande lourdeur de l'administration, aux exigences exorbitantes des sociétés bancaires et à la corruption devenue institution.
Alors, ils ont abandonné leurs projets de "retour"...Eux aussi
Aujourd'hui, la grande masse des Marocains du monde, considèrent que leurs liens avec leurs pays d'origine ou celui de l'origine de leurs parents ou de leur grands parents, sont d'ordre affectif, vaguement culturels, mais assurément touristiques.
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