Le Maroc cessera t il, un jour, d'être un état policier ?

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Le Maroc nouveau n'est pas arrivé

Une ambiance lourde et bizarre

La plupart, si pas tous les Marocains vivant à l'étranger, toutes générations confondues, perdent une partie de leur liberté profonde, dès lors qu'ils posent la première semelle de leur chaussure sur le sol dallé d'un tarmac d'aérorport ou d'un quai humide de l'un ou de l'autre port marocains.

Une sorte de stress confus les prend à la gorge, sitôt alignés dans l'une ou l'autre file menant de l'avion ou du bateau vers les guichets des contrôles des passeports.

Même les plus contestataires d'entre eux, se sentent dans l'obligation de garder le silence face au rythme très lent , trop lent, du contrôle effectué par les policiers de faction dans leurs miniscules guérites.

Lors de l'un de mes séjours au Maroc, à l'invitation du CCME, je suis descendu à Casablanca du même avion que le sénateur Hassan Boucetta, qui était également invité à cette manifestation.

Dans la file qui s'éternisait, le sénateur belge qui attendait son tour comme tout le monde, n'a émis aucune remarque quant à la manière dont se déroulaient les très lentes procédures.

Il lui fut réclamé, malgré son passeport belge, sa carte nationale marocaine ( carte d'identité de Marocain résidant à l'étranger ), et il obtempéra sans relever l'anomalie manifeste de cette exigence.

Il est Belge et sénateur et il doit exhiber, non sa carte d'identité belge, mais la marocaine...Il le fit, avec le sourire et une bonne grace.

En avançant également la fiche de police, dument complétée à bord de l'avion.

Puis, une fois le guichet passé, il dut, comme moi, exhiber son passeport, à un second contrôle....qui doit contrôler si le premier contrôle a bien estampillé le passeport du passager.

La confiance entre services de police ...règne ...

Le Maroc est l'un des très rares pays où les nationaux, résidant à l'étranger, même les élus fédéraux comme Boucetta, doivent exhiber leur passeport, à leur arrivée dans leur pays, alors qu'ils sont sur le sol marocain.

Là où seule l'exhibition de sa carte d'identité nationale ( il est sur le sol marocain ), devrait suffire, le Marocain résidant à l'étranger se doit d'exhiber et son son passeport et sa carte de résident à l'étranger.

Au delà de cet aspect, d'apparence administratif, l'ambiance règnant dans les halls de contrôle est on ne peut plus poignante, pesante et étouffante.

On est dévisagé et scruté comme un suspect en puissance. Même si une amélioration manifeste et indéniable a été introduite dans le bâti de l'accueil frontalier, le contact entre le citoyen et la première autorité est glacial.

Ces pratiques ne sont pas nouvelles et n'ont pas attendu que le Maroc soit touché par le terrorisme islamiste pour être érigées en système relationnel entre les Marocains résidant à l'étranger et les autorités policières. Ils ont de tout temps existé.

Le fait que le Maroc soit rentré dans une ère de pseudo démocratie et d'ouverture politique, n'a en rien aboli ce genre de pratiques dont le but est de faire senitir au Marocain, rentrant dans son pays d'origine, que la terre dont il foule le sol, n'a strictement rien à voir avec celle où il réside régulièrement.

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