jeudi 13 mars 2014

Attentisme et tiraillements au sein de l'ADMB

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Les membres de l'Alternative démocratique des Musulmans de Belgique ne savent plus à quel Marabout se vouer

Hier, j'ai reçu un message venant de Fathallah Mohamed, qui anime un temps d'antenne sur  radio Arabelle, m'invitant à participer à une émission relative au 40 ème anniversaire de la reconnaissance de l'Islam par la Belgique.

Cette émission est programmée pour ce vendredi 14 mars à 17 h.

Pour moult raisons, je décline cette invitation.

La première raison réside dans le fait que Fathallah Mohamed n'est pas neutre dans le débat autour de la représentation des Musulmans de Belgique, puisqu'il fait partie de l'exécutif sortant, duquel il a été éjecté par d'autres membres de ce même exécutif et il figure comme membre fondateur de l'ADMB, avec Isabelle Praile, autre membre exclue du même exécutif sortant.

La seconde raison réside dans le fait que Fathallah se trouve lié comme Mouride à la Zaouya ( confrérie) Boudchichiya, très influente au Maroc. 

De nombreuses sources, dont le chercheur Dharif, spécialisé en cette matière, indiquent que le ministre des Affaires religieuses, lui même se trouve être un Mouride du Cheikh Hamza Al Boudchichi, le chef spirituel de cette très puissante Zaouya.

La troisième raison de ma non participation à cette émission réside dans le fait que radio Arabelle, ex Al Manar, pour la quelle la Communauté française de Belgique a délivré la fréquence dite arabe (106.8), excluant de cette reconnaissance d'autres radios, a été "vendue" à un très riche et étrange businessman maghrébin. 

Lequel homme d'affaires se trouve être à la tête d'un "empire" commercial, comprenant agences de voyages dont le Hajj constitue la principale activité, Bricos, salons de thés etc...

Il s'apprête d'ailleurs à lancer prochainement une chaîne de télévision, émettant à partir de la Belgique.

Comme la fréquence de radio Al Manar (ASBL), propriété des pouvoirs publics francophones et destinée aux communautés maghrébines, ne pouvait être cédée à cet étrange acquéreur, il a été procédé, par ceux qui ont empoché quelques centaines de milliers d'€ à l'occasion de cette opération douteuse, à l'octroi d'une majorité des voix à l'acheteur au sein de la société qui chapeaute la radio 

Les animateurs incompétents de cette radio, vivant de prébendes et de miettes ont vite prêté allégeance au nouveau propriétaire, ceci au moment où le PS majoritaire au sein du CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) se tait dans toutes les langues.

Pour ne pas s'égarer du sujet du jour, à savoir l'attitude de l'ADMB, face à l'émergence du nouvel exécutif des Musulmans, il faut savoir que cette association qui a été fondée au départ, suite à l'exclusion de certains membres de l'actuel exécutif sortant, s'est élargie pour englober d'autres acteurs du terrain islamique belge.

Dès l'annonce par le Rassemblement des Musulmans (Marocains et masculins) de Belgique, du projet visant à renouveler l'organe chef du culte islamique, l'ADMB a manifesté son opposition radicale à ce projet qu'elle estimait faire la part belle aux seules mosquées et favorisait les éléments considérés par l'ADMB comme des sous marins d'Etats étrangers.

Cette affirmation mettait très mal à l'aise Mohamed Fathallah qui par son appartenance à la confrérie Boudchichiya, n'était pas loin de cet Etat étranger, dont il dénonçait l'immixtion dans les affaires des musulmans de Belgique.

En 2011, suite à la décision du vieux pensionnaire de Madagh (village situé au nord de Berkane), le cheikh Hamza Al Boudchichi, d'appeler ses fidèles à manifester en faveur du projet de révision de la constitution marocaine, Fathallah Mohamed, qui estima que cette Zaouya ne devait pas se mêler de politique, annonça son "retrait" de la confrérie Boudchichiya 

Aujourd'hui, les membres de l'ADMB se trouvent très divisés quant à l'attitude à adopter face à la nouvelle donne que constitue l'émergence d'un nouvel exécutif.

Si certains de ces membres - les radicaux - parient sur l'échec de cette nouvelle expérience et pensent que les événements en cours - report de la date d'investiture et mainmise de la commission du renouvellement sur le destin de ce nouvel organe - leur donnent raison, d'autres, plus réalistes, comme Isabelle Praile, plaident plutôt pour un rapprochement avec certains membres du nouvel exécutif en vue de créer des passerelles et de lancer des collaborations.

Actuellement, c'est la tendance radicale qui semble avoir les choses en main. Elle parie sur le pourrissement de la situation et l'échec de la nouvelle expérience.

Les événements en cours et la mollesse dont font preuve les membres de l'actuel exécutif face à l'agressivité du groupe Echallaoui, versent dans le sens de cette stratégie d'attentisme et de pourrissement qui constitue la ligne de conduite des radicaux de l'ADMB.



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