samedi 31 mai 2014

La nature ne tolère pas le vide

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La politique, non plus


Lors de l'affaire dite du monstre Galvan, du nom de ce pédophile irako - espagnol, grâcié par le roi du Maroc, il ne s'est trouvé aucun homme ou parti politique, pour faire éviter au monarque marocain,  de vivre la crise très aigûe, que le souverain a traversée en raison de cette grâce.

Tous, des islamistes aux socialistes en passant par les communistes du sérail et les PAMistes inconditionnels de la monarchie, se sont tus dans toutes les langues, au moment où les associations de la défense des droits de l'enfant et une bonne partie de l'opinion marocaine, n'hésitaient pas à condamner cette libération.

Il s'est même trouvé un ministre, celui de la Justice (islamiste), pour annoncer que si le roi avait procédé à cette libération inadmissible, c'était pour préserver les intérêts supérieurs du pays. 

Il fallait comprendre dans cette sortie ministérielle, que le roi ne pouvait pas ne pas répondre positivement à la demande visant à grâcier le monstre de Kenitra, que lui avait faite son illustre hôte Juan Carlos, roi d'Espagne.

En interprétant ainsi le sens du geste royal en faveur de Galvan, le ministre barbu,Ramid, au lieu de voler au secours du roi, l'a davantage perturbé. 

Puisque l'entourage du palais royal était occupé à chercher le moyen de faire supporter l'erreur par l'un ou l'autre haut fonctionnaire de l'état.

Cette épisode qui ébranla un temps l'autorité du roi du Maroc auprès de larges couches du peuple marocain, démontra si besoin en était, qu'aucun homme politique marocain, n'est en mesure d'agir en amont, pour "aider" le roi à rattraper pareilles bourdes.

Par peur, lâcheté ou aspiration à une reconnaissance royale, l'ensemble des dirigeants des partis politiques marocains ont appris depuis très longtemps à s'abstenir de se mêler de ce qui "ne les regarde pas" et qui est réservé depuis toujours au champ Makhzanien.

Il en va de même pour ce qui concerne l'affaire du Sahara marocain, considéré depuis toujours comme un champ relevant strictement du ressort de la monarchie.

Il s'est même trouvé durant les années 70 du siècle écoulé, qu'un roi, Hassan II pour ne pas le nommer, avait jeté en prison, comme un vulgaire délinquant casablnacais, le très brillant avocat et secrétaire général de l'Union socialiste des Forces populaires (USFP), l'un des plus grands partis du Maroc, pour le punir d'avoir manifesté sa mauvaise humeur face à la décision ayant consisté à adhérer au principe de l'autodétermination du peuple sahraoui, imposé au Maroc par l'ONU

Des lignes rouges à ne pas franchir sont légion au Maroc. Ce sont des prérogatives que s'est toujours réservées la monarchie marocaine

Et constitution nouvelle ou pas, les moeurs anciennes imposées par le Makhzen à la classe politique se révèlent toujours plus fortes que les concessions constitutionnelles ayant accordé au gouvernement nombre de prérogatives émargeant jadis au pouvoir de la monarchie

La peur du Makhzen s'est installée au Maroc derpuis très longtemps. Cette peur tétanise les plus "vaillants" des dirigeants politiques marocains de gauche comme de droite

Et quand bien même, la loi, le droit ou la constitution reconnaissent sans ambages désormais au gouvernement et aux institutions élues, un nombre non négligeable de prérogatives , jadis détenues par la monarchie, les formations politiques marocaines, s'infligent de manière permanente et pitoyable, une censure stricte et une soumission sans faille

Ces structures politiques ne cessent d'envoyer au palais des signaux non équivoques de leur non volonté d'assumer ce que leur accorde désormais la nouvelle constitution du pays. Renvoyant au roi, le soin de prendre les décisions à leur place.

La monarchie s'accomode de cette situation et trouve dans cette démission et cette renonciation permanente, une justification de son "cavalier seul" dans la gestion des affaires du pays.

La peur du Makhzen va au delà de la classe politique marocaine puisqu' à force de répression et d'atteintes aux doits fondamentaux des cotoyens, elle s'est enracinée depuis très longtemps dans le subconscvient populaire marocain

Comme dans l'histoire du "berger qui criait sans cesse au loup", l'écrasante majorité du peuple marocain n'arrive pas à se libérer de cette peur viscérale de cet appareil tentaculaire qu'est le Makhzen

A tel point que lorsque le roi mohamed VI, en appelle au peuple et aux intellectuels pour le seconder dans ses efforts visant à faire valoir auprès de l'opinion étrangère, la cause sacrée du Maroc - celle du Sahara - rares sont ceux qui se hasardent à croire qu'enfin, ils peuvent se mêler de ce qui ne les a jamais regardé 

Mais la nature, comme on le sait, ne tolère pas le vide
  

 





 

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