Où sont les mandataires ?

.

.

Brossage chez les élus

Par expérience, je sais que durant la dernière année d'une législature politique, les cabinets ministériels s'occupent essentiellement de deux ou trois choses:

1- Racler les fonds des caisses du département ministériel et malmener au passage les administrations pour sucrer un maximum d'associations et d'organisations proches du ministre ou de son parti. 

Sans même qu'elles l'aient demandé, des dizaines d'associations clientes du cabinet ministériel ou susceptibles de se mobiliser pour appuyer la campagne du ministre sur le départ, reçoivent à la hâte et par la bande, des informations leur suggérant de formuler rapidement des demandes de soutien financier au cabinet.

2- Durant cette année électorale, quasi toute l'énergie et les efforts du ministre, de ses directeurs de cabinets ou de ses collaborateurs est orientée vers la recherche de points de chute, ou de fonctions susceptibles de les "récupérer" après le scrutin et le changement du ministre.

Car, comme vous le savez, chaque nouveau ministre qui se substitue au ministre partant, amène avec lui, ses colleurs d'affiches et ses propagandistes électoralistes. 

Cela va du chef du comité de soutien à l'élection du ministre au trésorier de campagne, sans oublier, les membres de la famille du vizir, son chauffeur, et même le coursier "homme à tout faire".

Le cabinet est alors rempli de créatures parmi lesquelles, rares sont ceux qui savent de quoi cela retourne.

3- De ce fait, le travail de cabinet est laissé à l'abandon durant cette dernière année de législature qui devient une année d'investissement électoral.

Et lorsque le ministre apprend par son président de parti, qu'il ne sera plus reconduit à la tête du département qu'il occupe (certains ministres l'apprennent par voie de presse), il s'empresse de mobiliser tous ses collaborateurs, pour vider tous les placards et autres tiroirs des bureaux de son cabinet pour éviter que son successeur - surtout si ce successeur est d'une couleur politique différente-, ne découvre des cadavres puants ou des dossiers compromettants.

Durant cette période, c'est le chacun pour soi et aucun membre du cabinet ne songe à renvoyer l'ascenseur à l'un ou l'autre de ses collègues de cabinets

Les plus malins et expérimentés parmi les ministres et les hauts fonctionnaires des cabinets s'arrangent bien durant la législature pour assurer leurs arrières, en s'approchant des milieux influents des grandes entreprises ou des structures de l'Etat. 

De ce fait, ils savent que leur "recyclage" au sein des administrations est garanti.

Ainsi va la "petite politique" dans notre pays, et ceux qui viennent vous jurer, la main sur le coeur, que leur engagement politique constitue une vocation, sont des fieffés menteurs    





.