dimanche 23 novembre 2014

La cage ...

.
.
... UN PEUPLE DANS UNE CAGE


J'ai opté pour ce titre en me remémorant un vieux film, en noir et blanc d'Alfred Hitchkock, tourné dans les années 60 du siècle dernier. 

Ce film, "UNE FEMME DANS UNE CAGE", passé largement inaperçu à l'époque, raconte l'histoire d'une vieille femme, enfermée dans un ascenseur en bois d'un immeuble déserté par ses habitants, durant la période des chaleurs estivales.

La petite ville où se déroule cette histoire est elle même désertée par la plupart de ses habitants et seuls, de temps à autre, l'on voit passer une voiture ou un rare piéton, dans la rue où est situé l'immeuble.

L'ascenseur dans lequel la vieille femme est enfermée, s'était arrêté entre le quatrième et le cinquième étage, suite à une panne d'électricité.

Malgré ses cris qui durent, personne ne semble s'intéresser ou prêter attention à cette vieille, encore moins venir à son secours. 

Même le facteur qui pénètre dans le hall de l'immeuble pour déposer du courrier, deux jours après le début de l'enfermement de la vieille femme, ne s'aperçoit pas de la présence de cette résidente, qui, fatiguée d'avoir tant appelé au secours, n'a quasi plus de forces pour attirer l'attention du postier.

Celui-ci quitte l'immeuble après sa livraison, laissant la femme dans sa cage.

Cette histoire ne diffère guère de celle des peuples arabes, qui, largués par le monde moderne et techniquement avancé, tentent de crier pour attirer l'attention sur leur situation d'arriération et de refoulement en tous genres.

Il y a quelques années, j'avais assisté à Rabat, à un exposé sur la situation des jeunes marocains, donné par le célèbre sociologue Benjamin Stora.

Spécialiste des situations maghrébines, le penseur présentait le drame de cette jeunesse de la manière suivante: 

"Ces millions de jeunes, disait il, vivent dans un pays hermétiquement fermé. 

A l'Ouest, l'océan Atlantique, au nord, la mer Meditérranée, à l'Est, la frontière algérienne verrouillée et au sud, le sable et la caillasse du Sahara occidental.

Cet enfermement inextricable rend fous les jeunes marocains qui, grâce ou à cause de l'existence et du développement des technologies de l'information (internet, face book, skype, ...), transcendent virtuellement ces frontières, mais se réveillent avec la gueule de bois, sur la dure réalité de ces obstacles frontaliers infranchissables.

Certains tentent alors de brûler (traverser la mer à bord de radeaux de fortune) en y laissant pour nombre d'entre eux, la vie.

D'autres, partent pour se venger du "facteur" occidental qui n'a pas voulu les écouter et leur venir en aide, pour les aider à sortir de l'ascenseur. 

Leur vengeance, c'est en Syrie, en Irak ou dans un autre état qu'ils pensent pouvoir la prendre sur le facteur.

Ils ne veulent plus rester enfermés dans la cage - ascenseur

      

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire