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Seuls les Marocains sont convaincus de la marocanité du Sahara occidental
Votée en 1991, la résolution émanant du Conseil de sécurité de l'ONU, invite les parties se disputant le territoire du Sahara occidental, jadis colonie espagnole, à organiser un referendum, devant permettre aux populations de ce territoire de choisir entre l'indépendance et l'attachement au Maroc.
Depuis la promulgation de cette résolution à laquelle le Maroc et le Front Polisario ont adhéré, aucune autre décision émanant tant du conseil de sécurité que de l'Assemblée générale de l'ONU, n'est venue modifier le contenu du texte arrêté en 1991.
Tout le monde sait aujourd'hui que le Maroc et le Polisario, soutenu par l'Algérie, ne sont pas parvenues à se mettre d'accord sur les modalités pratiques, devant permettre la réalisation de cette consultation populaire.
Les deux parties ayant leur interprétation de la liste des habitants originaires de ce territoire.
Pour éviter tout affrontement armé entre le Maroc et le Front Polisario, affrontement susceptible de conduire à une guerre ouverte entre l'Algérie et le royaume chérifien, l'ONU a voté une seconde résolution créant une force d'interposition, la MINURSO ( Mission des Nations unies pour la Sahara occidental ); laquelle mission est chargée de maintenir le statu quo militaire, jusqu'à l'avènement d'une solution définitive de ce conflit qui dure depuis une quarantaine d'années.
Aujourd'hui, la situation est figée et aucune solution n'est en vue.
Le Maroc a entre temps lancé une initiative politique susceptible selon lui, de mettre un terme à cette longue situation conflictuelle: il s'agit pour le royaume d'accorder aux populations sahraouies, une autonomie avancée, sous souveraineté marocaine
Cette proposition est rejetée par le Front Polisario qui, malgré des négociations directes avec le Maroc à New York, négociations qui ont duré de nombreuses années, continue de militer pour l'indépendance du Sahara occidental
Cette situation de ni guerre ni paix énerve les Marocains qui reprochent à tous les pays et à toutes les organisations internationales, qui présentent des cartes du Maroc, amputées de sa partie saharienne, d'ouvrer contre les intérêts du royaume.
Le dernier discours du roi Mohamed VI, prononcé le 06 novembre de cette année, à l'occasion du 39 ème anniversaire de la Marche Verte, dénote un réel énervement dans le chef du souverain marocain.
Car, c'est la première fois que le roi du Maroc dénonce avec une telle véhémence les "traîtres à la cause nationale" - entendez celle du Sahara occidental -, accusés par le monarque d'oeuvrer, soit pour des agendas ennemis, soit pour l'utilisation de cette cause à des fins d'enrichissement.
Du coup, beaucoup de Marocains s'attendent à ce que ce discours soit suivi d'actes concrets visant à démasquer ceux que le roi qualifie de traîtres à la mère des causes du pays et à les sanctionner pour leur "trahison".
Mais à ce jour, rien ne vient perturber le train train habituel de ceux que le roi a dénoncés comme traîtres à la nation.
Le roi a également insisté sur l'importance de la participation de tous les Marocains à la défense de cette cause qu'il a qualifiée de sacrée.
A ce niveau et hormis les fanfaronnades habituelles et les qualificatifs pompeux accolés aux discours royaux, auxquels nous ont habitués les élus de la Nation marocaine et hormis les professions de foi relevant du café du commerce, auxquels s'adonnent volontiers les grandes gueules marocaines tant à l'intérieur du pays qu'à l'étranger, à l'instar de la nullité Tijjiniste" Tak - Tak", rien de bien neuf ni d'original ne sera entrepris par les partis politiques ou les groupes socio culturels marocains dans le sens d'une dynamique novatrice et audacieuse.
A cela il y a bien sûr une explication: Depuis le lancement de la Marche Verte par feu le roi Hassan II et jusqu'aujourd'hui, l'ensemble de ce compte le Maroc comme forces politiques ou groupements émargeant à la société civile, n'a été autorisé à se mêler de près ou de loin à ce que le Palais à toujours considéré comme son champ privé et sa chasse gardée, interdisant à quiconque de s'en approcher, au risque de se voir privé de liberté.
Feu Abderrahim Bouabid, grand leader de l'Union socialiste des forces populaires, a payé de sa liberté d'avoir osé critiquer l'acceptation par le Maroc - et donc par le roi Hassan II - du fameux réferendum d'autodétermination au Sahara occidental.
Aujourd'hui encore, tous les leaders politiques marocains et les responsables des organisations de la société civile marocaine demeurent tétanisés par rapport à ce dossier.
On n'efface pas des décennies de terreur et de tortures avec une politique plus que timide de la promotion des droits de l'homme.
Ce qui signifie qu'aujourd'hui, aucune initiative volontariste n'est à attendre dans ce dossier si ce n'est le déversement des éloges en direction des initiatives et des discours du roi, chaque fois qualifiés d'historiques, à tel point que ce qualificatif a perdu toute sa teneur et son sens.
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