samedi 27 décembre 2014

Manifestement, Mohamed VI a d'autres chats à fouetter

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Mafia de l’immobilier : Shalom Abdelhak et son épouse expulsés de leur appartement à Casablanca 

 



 


















Suite à la décision d’un tribunal de Casablanca, Shalom Abdelhak et son épouse, deux Marocains de confession juive, ont été expulsés de leur logement, situé rue Dijla (ex-Jackman) à Casablanca, entre les boulevards Anfa et Ziraoui. 

Le couple occupait l’appartement depuis plus de 46 ans.

La mafia de l’immobilier opérant dans la capitale économique du royaume a eu raison de la détermination de Shalom, l’octogénaire très affaibli par la maladie, et son épouse, Viessmann Mobidy, également très malade. 

Ils ne pourront pas finir leurs jours dans leurs maisons comme ils l’auraient tant espéré.

Deux ans de problèmes et d’actes d’intimidations

Le couple avait sollicité, dans un enregistrement vidéo posté sur YouTube en novembre dernier, la protection du roi Mohammed VI pour qu’il ne soit pas mis à la rue. 

Pour mémoire, Shalom affirmait, dans son message, qu’il louait son domicile depuis plus de quatre décennies. 

Une période durant laquelle, il n’avait eu aucun problème avec les propriétaires de l’immeuble, ajoutant qu’il payait régulièrement le loyer.

Les ennuis de la famille Shalom commencent en 2012 lorsqu’ une personne se présentant comme étant la « propriétaire » de l’immeuble a voulu les expulser de leur appartement. 

Après plus de deux années de pressions, marquées par des actes d’intimidations opérées sous le silence absolu des autorités de la ville, Shalom est contraint de quitter son logement.

Celui-ci est situé dans une zone, réputée pour être inaccessible aux petites et moyennes bourses vivant dans la capitale du royaume. 

C’est l’une des raisons qui incitent la mafia de l’immobilier, grâce à quelques complicités dans l’administration pour la falsification de documents, à mettre la main sur des biens très chers sur le marché. 

Et ils y arrivent à des coûts très dérisoires.


Commentaire de Bruxellois surement

C'est devenu une culture au Maroc, la manie généralisée de s'adresser au roi pour tout. Ne tenons pas grief à ces personnes très âgées et sans défense d'agir de la sorte, mais ce qui est remarquable au Maroc du "droit et de la justice" réside dans cette mode qui prend de plus en plus d'ampleur: celle de solliciter la bonté et la bienveillance du roi pour tout et en toute chose.

Un ministre, responsable du scandale de la Karrata qui refuse de démissionner et voilà le public du stade de Marrakech qui scande: Toi roi des pauvres, délivre nous des voleurs (Nta malik el Fouqara, hannina mechecheffara). 

Un dirigeant d'un club de foot, le Raja pour ne pas le nommer (et Bassir pour ne pas le nommer non plus), conduit son club vers un exploit à Marrakech l'année passée et demande au roi de lui donner un appartement.

Toutes les couches sociales ont pris l'habitude de s'adresser au roi pour lui demander de résoudre tel ou tel problème ou d'obtenir tel ou telle faveur.

Récemment, une manifestation a eu lieu dans une ville marocaine pour demander l'intervention du roi en vue de restituer une Grima (agrément pour exploitation d'un véhicule), gracieusement offert par l'une des soeurs du roi mais dont certaines personnes influentes se sont accaparées au passage.

Il ne se passe pas de jour sans que la plupart des quotidiens marocains, (il existe même une rubrique à cet effet) fassent écho de plaintes ou doléances adressées au roi pour diverses injustices ou sollicitations de faveur

Ce phénomène dénote une grave carence dans le fonctionnement des institutions d'un pays qui ne cesse de se proclamer comme un état de droit, en ce sens que quasi personne au Maroc n'est convaincu de cette réalité, qui apparait comme virtuelle à la plupart des Marocains

Et de ce fait, le Marocain ne se donne plus la peine de se battre pour arracher son droit mais préfère agir comme on le faisait au moyen âge en se prosternant pour demander ce droit qui du coup devient une faveur.

Cette culture du recours à l'intercesseur et à l'intermédiaire va chercher ses origines dans la très lointaine histoire de ce peuple. Elle a été à l'origine de la prolifération de marabouts, de Chrifs et de Zaouiya dont le rôle d'intermédiaire entre le musulman et son dieu n'a fait que se renforcer tout au long de l'histoire du pays, pour se transformer en une dynamique incluant aujourd'hui la Rechoua, la Qahwa, la Rkiza et la Wassita ( formes multiples de corruption)

L'entourage du roi semble se complaire dans cette situation puisque de telles faveurs accordées par le souverain à ses sujets ne font que renforcer sa notoriété auprès du peuple quémandeur mais occasionnent une grande désaffectation des Marocains à l'égard des institutions démocratiques et un déficit de plus en plus croissant de l'Etat de droit.

Même parmi les Marocains de la diaspora, cette dynamique négative prolifère et ce ne sont pas que les braves immigrés de première génération qui recourent à la pratique de la sollicitation des faveurs royales.

De nombreux pseudo acteurs associatifs, sans même se cacher (comme Tijjini, Chelbat et d'autres) font tout pour tenter d'émarger aux faveurs du Palais royal marocain, via leur proximité avec des officiels marocains.

Il serait temps de promouvoir l'éducation des Marocains à une nouvelle culture: celle de la lutte et de la revendication du droit. 

Cette culture de la main tendue a été transplantée en Belgique par les Marocains qui y résident, car le rapport de beaucoup de Marocains à la citoyenneté prend souvent la forme de sollicitations qu'ils adressent au monde politique.

La plupart des élus marocains (échevins et députés) ont tout fait pour habituer leur électorat arabo musulman à cette pratique de la quémanderie et de la main tendue, une pratique qui a remplacé l'apprentissage de la citoyenneté et de l'Etat de droit.

Durant les périodes de campagnes électorales (communales et régionales), tous les élus et les candidats promettent à leurs électeurs potentiels, qui l'octroi d'un logement social, qui un emploi pour le fiston ou des heures de salles sportives pour des petits clubs de quartiers

Les champions toutes catégories à Bruxelles pour ce genre de pratiques sont El Khannouss, Mampaka, Fassi Fihri, Özkara, Sfia Bouarfa, Fouad Ahidar et autres Jabbour et Azzouzi.  

Il faut dire que cette pratique n'est pas le seul apanage des élus issus de l'immigration mais concerne quasi l'ensemble des mandataires politiques de notre pays dont les permanences "sociales" ne désemplissent pas de citoyens désireux d'obtenir ce que le droit leur refuse ou victimes d'injustices dont les solutions les dépassent

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