mercredi 27 mai 2015

Marc Uytendaele raffraichit les mémoires de sa femme Laurette et de Kir. Et la messe est dite

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Génocide, le mot tabou




Le 7 avril 1915, aux confins de l’actuel territoire turc, la ville de Van s’insurge contre l’Empire Ottoman et instaure un gouvernement provisoire arménien. 

Tout à l’autre bout de l’Empire, à Constantinople, il est procédé, en guise de représailles, à une rafle d’intellectuels arméniens. Ils sont déportés ou massacrés. 

Il en va de même dans les provinces orientales. Les hommes sont le plus souvent massacrés, souvent torturés. 

Les femmes, les enfants, les personnes âgées sont envoyés en convoi vers le désert syrien. Les rares survivants se retrouvent dans des camps. 

Un télégramme du ministre de l’Intérieur, Talaat Pacha adressé à la direction du parti Jeune Turc d’Alep, là où se trouvent les réfugiés, est univoque : 

"Le gouvernement a décidé de détruire tous les Arméniens résidant en Turquie. Il faut mettre fin à leur existence, aussi criminelles que soient les mesures à prendre. Il ne faut tenir compte ni de l’âge ni du sexe. Les scrupules de conscience n’ont pas leur place ici." 
 
Comment ne pas se souvenir des propos tenus plus tard dans le siècle par Robert Brasillach à propos des juifs : "Il faut traiter le problème juif sans aucun sentimentalisme" et "il faut se séparer des Juifs en bloc et ne pas garder de petits" ?

 Les parallèles de l’histoire sont saisissants et les mots résonnent de manière sinistre : rafle, convois, camps, se séparer de tous, même des enfants.

Le génocide a été défini par l’Onu. Il s’agit notamment de la soumission intentionnelle d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle. 

Il s’agit également du meurtre des membres de ce groupe commis dans l’intention de le détruire en tout ou en partie. Une fois posée la définition, il devient aisé de l’appliquer à des moments effroyables de l’histoire. 

Les juifs et les tziganes ont été victimes d’un génocide perpétré par les nazis. Les Tutsis l’ont été, en 1994, au Rwanda. Les musulmans bosniaques l’ont été, en 1995, à Srebrenica.

Les arguments avancés pour contester l’existence du génocide arménien sont faibles, si faibles. Il y a l’argument du droit. 

Seule une juridiction pourrait reconnaître l’existence d’un génocide. A le suivre, il n’y aurait jamais eu de génocide amérindien, aux XVe et XVIe siècles alors que lors de la colonisation des deux Amériques, 95 % de la population locale a été exterminée.

Il y a l’argument selon lequel seuls des historiens peuvent établir l’existence du génocide. 

Or les faits, tels qu’ils l’ont été rappelés ici, sont avérés. 

Les historiens peuvent compléter l’information, la resituer dans son contexte, améliorer la connaissance des rapports de force entre communautés, mais ils ne peuvent effacer les déportations, les massacres, les rafles, les camps, toutes les composantes du génocide. 

Ils peuvent même arbitrer le nombre de morts arméniens, là où le gouvernement turc entretient une polémique arithmétique misérable. 

Comme si l’on pouvait se purger de l’accusation de génocide à partir d’un quantum raisonnable de victimes !

Comment comprendre que les Allemands sont capables de regarder leur histoire au fond des yeux - d’anciens nazis sont encore jugés aujourd’hui - et que les Turcs s’y refusent ?

 Paradoxe de la culpabilité. En affrontant leur histoire, les Allemands se sont purgés de leur culpabilité collective alors que les Turcs sont toujours appelés à rendre compte d’actes perpétrés il y a cent ans et dont ils ne peuvent évidemment être responsables. 

Et là est le plus choquant.

Les gouvernements turcs successifs ont une responsabilité écrasante. Ils ont pris en otage leur peuple et les communautés turques établies à l’étranger. 

N’est-il pas absurde de voir des élus belges d’origine turque au cœur de la polémique parce qu’ils sont contraints, dans leurs assemblées parlementaires, de choisir entre deux légitimités ?

 User du mot génocide serait une manière de trahir leurs origines et en s’y refusant ils s’exposent, quitte à en souffrir, à l’opprobre du plus grand nombre. 

Ils payent cher l’aveuglement nationaliste de leur pays d’origine, son autisme devant l’histoire.

Voilà pourquoi il faut sans ambiguïté reconnaître officiellement, à l’instar de l’Onu et du Parlement européen, l’existence du génocide arménien. 

A cet égard, il est consternant que le gouvernement belge, par la voix de son ministre des Affaires étrangères à la Chambre, le 22 avril dernier, ait renvoyé à des juridictions qui n’existent pas le soin de qualifier de génocide les massacres dont ont été victimes les Arméniens. 

En ce faisant, la Belgique contribue à faire de ce mot, un tabou


Commentaire de Bruxellois surement

Que dire de plus ?

Si ce n'est que Marc Uytendaele, époux de Laurette Onkellinkx était en devoir de conseiller à son épouse plus de prudence lorsqu'elle avait déclaré que des historiens se pencheront sur cette affaire et diront ce qu'il faudra en penser 

Mais Marc Uytendaele préfère charger l'actuel ministre des Affaires étrangères MR et en cela il fait dans la basse politique et altère sa belle contribution quant à ce génocide

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