mercredi 28 octobre 2015

Le premier ministre islamiste marocain joue avec le feu...

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...et défie le palais royal


L'on se souvient du discours du roi Mohamed VI, prononcé l'été dernier, lorsque le souverain avouait avoir été choqué par les décalages entre riches et pauvres et par les discriminations dont sont victimes de nombreuses poches particulièrement enclavées du Maroc

Joignant le geste à la parole, il ordonna au gouvernement d'inscrire un montant colossal (55 milliards de dirhams) dans le budget de l'année 2016, pour lancer des chantiers destinés à intégrer dans le développement, ces zones campagnardes.

Le gouvernement, obéissant comme il se doit aux instructions royales, décide le dégagement de ce montant au profit de ces zones.

Jusque là, me direz vous, rien de plus normal dans le plus "beau pays du monde".

Sauf que le ministre de l'agriculture et de la pêche, ministre de souveraineté, nommé directement par le roi, demande en conseil de gouvernement au premier ministre, de prendre en charge ce faramineux montant pour en faire bon usage dans les campagnes et les montagnes reculées du pays

Quoi de plus normal qu'un ministre ayant dans ces attributions les campagnes enclavées du pays, demande de pouvoir émarger à un tel budget

Sauf que le PJD (Parti de la justice et du développement ) islamiste, ne l'entend pas de cette oreille et accuse le ministre de marcher sur les plates bandes du premier ministre, lui même islamiste.

Une lecture correcte de cette affaire donne ceci:

Le ministre de l'agriculture, ami intime du roi Mohamed VI et associé au roi dans de nombreuses entreprises, n'a pas pu revendiquer la gestion des 55 milliards destinés au monde rural, sans avoir au moins reçu le feu vert du Palais ou sans avoir été poussé par ce même palais à exiger cette mission.

La monarchie qui joue la carte des islamistes après les manifestations de l'année 2011, s'inscrivant dans le cadre des soulèvements du Printemps arabe, a choisi cette option pour calmer les esprits dans les rues marocaines

Mais cette option de la monarchie ne va pas jusqu'à lâcher la surveillance autour des islamistes marocains, quand bien même occupent ils le haut du pavé gouvernemental.

Benkirane, premier ministre islamiste n'ignore pas cette donne, mais poussé par les succès électoraux remportés par son parti lors des dernières élections municipales et régionales du mois de septembre 2015, il a décidé de s'essayer au défi à l'encontre de la monarchie marocaine.

L'opposition de Benkirane à la prise en charge du budget destiné au monde rural par le ministre de l'agriculture, Aziz Akhennouch, constitue une défiance à l'égard du roi lui même.

Se sent il assez fort aujourd'hui pour tenter un coup pareil et provoquer les foudres de la monarchie ?

L'avenir très proche nous le dira. Sauf que Benkirane joue gros et prend d'énormes risques pour lui même et son parti



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