vendredi 11 mars 2016

La chasse aux sorcières a commencé au Maroc...

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...dans l'affaire du Sahara


Lakhdar Ibrahimi, éminence grise de nombreux secrétaires généraux de l'ONU 


Depuis quelques temps et surtout depuis que la Suède avait décidé de reconnaître "la légitimité" du combat des Sahraouis du Polisario, chaque acteur de la scène politique ou médiatique marocaines a fourbi ses armes et sorti sa loupe pour "démasquer" les ennemis de la nation en interne.



Reconnu à l'étranger, enlevé par Oufkir en plein coeur de Paris, Ben Barka est l'homme qui manque cruellement au Maroc aujourd'hui

Les médias de leur coté, qu'ils soient partisans (appartenant à des formations politiques) ou dits "indépendants" se sont rués comme un seul homme sur le ministre des Affaires étrangères marocain, Salaheddine Mezouar, pour lui imputer, à lui seul, la responsabilité des échecs et des déboires encaissés par l'Etat marocain face aux "succès" engrangés par l'Etat algérien sur la scène internationale au sujet de ce dossier.

Les partis politiques se sont engagés dans une surenchère exécrable, s'accusant mutuellement de n'avoir par réalisé grand chose pour contrer sur la scène internationale, les menées algériennes qui perturbent en permanence les plans du Maroc dans cette affaire.

Ils doivent savoir, ces partis politiques, que nul au Maghreb ne dispose d'un carnet d'adresses aussi volumineux, que celui de Bouteflika...



Ben Barka fut le prof de math de feu le roi Hassan II...avant que le Makhzen ne le fasse disparaitre


Un carnet d'adresses que le président algérien a constitué des décennies durant sur la scène internationale, lorsqu'il représentait l'Algérie à l'Onu et lorsqu'il sillonnait la planète.

Un carnet au sein duquel figurent les noms de tout ce que la diplomatie internationale compte comme personnages importants et puissants...

Un carnet soutenu en coulisses par le travail redoutable de Lakhdar Ibrahimi, confident de quasi tous les secrétaires généraux de l'ONU qui se sont succédés à la tête de cette institution depuis des décennies

Seul un homme au Maroc pouvait contrer cette machine inarrêtable que constituent des hommes comme Boutef et Ibrahimi...

Cet homme s'appelait, avant sa disparition voulue par l'ancien régime marocain: MEHDI BEN BARKA.

Ben Barka était de ces hommes comme on en fait plus...des charismes qui faisaient vibrer les congrès des non alignés et qui amenaient les délégués des structures aussi tenaces que l'Interntionale socialise à applaudir debout, les interventions de ce "petit bonhomme", tout rondelet mais ô combien efficace.

Des hommes d'Etat comme Mehdi, Bouabid, Al Khatib, on en fabrique plus au Maroc et on en fera plus... 

Aujourd'hui, avec l'arrivée dans la région (sauf au Maroc) du secrétaire général des Nations unies Ban Ki Moon et les déclarations plus que favorables aux thèses algériennes et accessoirement à celles du Polisario, c'est à de véritables scènes de Tcharmill (lardage) politique que l'on est en train d'assister.

C'est de nouveau haro sur Mezouar et sur son département: le ministre des affaires étrangères est le bouc émissaire tout désigné et si cela devait continuer de la sorte, je me demande si le président du parti (Rassemblement national des indépendants) ne va pas s'éclipser un jour et demander le refuge politique à la France ou aux Etats Unis (notez qu'il a des amis à Paris à qui il avait demandé une aide pour l'inscription de sa fille dans une université française).

Ou pire, s'il ne va pas un jour se retrouver à Oued Cherrat, tamponné par un train...

C'est dingue ce qui se passe au Maroc autour de ce dossier et les accusations que tout le monde se lance sur la tête, afin de dégager sa propre responsabilité...

Seul le Palais se tait dans toutes les langues et ne semble pas pressé de se mêler de cette cohue généralisée.

La recherche de responsables de ce désastre diplomatique s'est focalisée depuis une semaine maintenant sur la personne de Ban Ki Moon, qui est traité de tous les qualificatifs dénigrants et amoindrissants tant par la presse que par les principaux leaders politiques marocains

Mais personne n'ose pointer la responsabilité du Makhzen, cet Etat profond qui a monopolisé durant plus de 35 ans la gestion de ce dossier, ne permettant à personne au Maroc d'y toucher...

C'est cet état profond qui jadis obéissait au doigt et à l'oeil "aux instructions suprêmes" émanant du Palais, outrageusement dominant sous le règne de feu le roi Hassan II, qui s'était octroyait l'exclusivité de la gestion de ce dossier avec interdiction expresse à quiconque de fourrer son nez dans ce qui regardait la seule monarchie et son ministère régalien de l'Intérieur

Aujourd'hui, dans leur recherche de l'âne de la fable de Lafontaine qui avait souillé les alentours de l'église et provoqué la peste parmi les habitants de la forêt, tout est bon à prendre pour déchiqueter les ennemis intérieurs de la Nation et les comploteurs contre l'intégrité territoriale du Maroc

A telle enseigne que des charlatans khoubzistes comme Tijjini s'est cru obligé de surenchérir sur cette question en accusant l'un des partis les plus patriotiques du Maroc, celui fondé justement par Ben Barka (l'USFP), d'avoir à Tirana, favorisé l'entrée du Polisario dans le cénacle de la Jeunesse socialiste internationale.

Tout le monde attaque tout le monde au Maroc et tout un chacun, rayon média et politique, reproche à son voisin de palier de n'avoir pas fait ce qu'il fallait pour contrer les visées des "ennemis" de la cause sacrée su royaume 

Et tout le monde attend.....un discours du roi à ce sujet afin de sonner le récréation et de fixer encore une fois le rôle de chaque acteur dans ce dossier...

Les partis politiques s'autocensurent pour ce qui relève de cette affaire...Ils ont peur du Makhzen et craignent comme ils l'ont toujours redouté un retour de manivelle si par souci de faire avancer cette cause, il leur trottait dans l'esprit de se mêler de cette chasse gardée de la monarchie

La peur les taraude...cette peur dont ils ne parviennent pas à se débarrasser et qui les pousse à se "bouffer les couilles" (excuses l'expression),  entre eux en évitant de toucher à la ligne rouge qu'ils savent infranchissable...

Qui a mené les négociations avec le Polisario à Manhasset ? 
Qui a accepté en 1991 le principe du réferendum d'autodétermination qui se trouve à l'origine de tous les problèmes d'aujourd'hui ? 
Qui a admis la présence des forces de la Minurso sur le sol marocain récupéré?.... 

Et maintenant après que le Maroc officiel et partisan se trouve totalement sonné et déboussolé, que faut il faire ?  

La seule bouffée d'oxygène dans cet environnement on l'on respire de plus en plus difficilement est venu des ministres des affaires étrangères du Golfe qui ont déclaré soutenir le plan d'autonomie élargie proposé par le Maroc dans ce territoire que Ban Ki Moon estime occupé

Mais que valent les opinions de ces enturbannés golfistes qui sont eux mêmes menacés à terme par l'hégémonie iranienne en marche ? 

Et quel poids sur la scène internationale, ces états liliputiens qui ne comptent (encore) qu'en raison de leur pétrole, pourraient avoir dans cette affaire ?



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