jeudi 13 août 2020

Mohammed VI, le fossoyeur de la dynastie alaouite




En 2018, lors d'un entretien accordé par le prince Hicham, cousin de l'acttuel souverain marocain à une chaîne française, celui qui a renoncé à son statut de prince déclarait:


https://youtu.be/ARSx8pe8iXo

"Au lendemain de l'accession du roi Mohammed V au pouvoir, les Marocains plaçaient en lui, de grands espoirs et autres aspirations en vue d'une rupture totale avec le passé noir du règne de Hassan II ...

Ces espoirs et ces attentes ont hélas, été déçus 

Les engagements pris par Mohammed VI au début de son règne de déléguer les pouvoirs et les prérogatives constitutionnelles aux institutions démocratiques élues par le peuple, firent long feu.

A de rares exceptions,  les élites politiques  plus que jamais opportunistes et résignées, acceptèrent lâchement ces reniements royaux

En l'absence d'un réel contre pouvoir démocratique, les promesses d'ouverture s'évaporèrent comme l'eau de l'océan au temps de la canicule

Certes, le pays connut un grand boom important en matière de chantiers de construction et d'infrastructures en tous genres.
 En revanche, le roi a lamentablement échoué dans le domaine d'une juste répartition des richesses, en matière de justice sociale et au niveau d'un développement durable et de la primauté du droit sur les privilèges immérités et les rentes indues".....


Cette déclaration du prince "rouge" ne laisse planer aucun doute sur l'échec de la politique royale envers les millions de Marocains (12 millions selon le bureau du plan) qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté. 

Cet échec est d'autant plus grave que Mohammed VI n'avait au début de son règne, aucun péché à se reprocher au niveau politique et bénéficiait d'un large enthousiasme populaire.

Les 5 premières années de son règne connurent de nombreuses et notables réalisations. Tant la promulgation de la Moudawana (statut de la famille) qui fut prometteur en termes de droits accordés aux femmes, que la mise en place de l'Institution Équité et Réconciliation chargée de rendre justice aux centaines de victimes des vagues de la répression exercée contre les opposants et les détenus politiques, firent adhérer tout ce que le Maroc comptait à cette époque comme élites progressistes de modernistes aux initiatives du roi Mohammed VI.
يء Son engagement à renforcer le rôle des instances élues valut à Mohammed VI un large soutien populaire.

Dix ans plus tard, le coup de manivelle donné par le roi à sa politique d'ouverture, apparut au grand jour.

S'entourant de conseillers vénaux et avides de pouvoir, Mohammed VI décida de donner un coup d'arrêt à la politique de progrès social et politique pour laquelle il avait opté au début des années 2000.

Paradoxalement, ce furent les "socialistes" héritiers de Ben Barka qui se chargèrent d'exécuter ce virage réactionnaire vouluen par le roi.

Ce fût sous la législature gouvernementale dirigée par Abderrahman Youssoufi, ancien détenu politique et néanmoins condamné à mort à deux reprises par Hassan VI que les premières atteintes graves aux libertés furent enregistrées. 

Le très dérangeant organe médiatique Le Journal (Assahifa), harcelé par les poursuites judiciaires commanditées comme c'est toujours  le cas au Maroc par le pouvoir politique dut fermer ses portes et licencier près de 30 collaborateurs.

Son directeur dut se résoudre à l'exil en Europe et puis aux USA.

D'autres journalistes furent poursuivis et réduits au silence quand ils n'ont pas été purement et simplement placés en détention. Le cas le plus emblématique fut celui du quotidien Al Massae qui fut ruiné à travers une condamnation colossale. 

préférant épargner une ruine suite à une très lourde amende financière infligée par des jueges  aux ordres, son directeur et rédacteur en chef Rachid Nini, écopa de deux années de prison fermes 

Sans oublier le cas du journaliste Ali Mrabet qui dut se résoudre à demander l'asile politique en Espagne.

Les ONG défendant les droits de l'homme au Maroc furent également ciblées pasusceptible r une répression vicieuse et sournoise émanant de la police politique.

Sans omettre de signaler le harcèlement et les poursuites judiciaires subis par les minorités réfractaires à la religion musulmane à l'instar des homosexuels et des refuzniks du jeûne ramasanesque.

Intervient le Printemps arabe qui démarra en janvier 2011 en Tunisie et alla faire tâche d'huile et conduire à la destitution de Moubarak l'égyptien, Khaddafi le lybien et Ali Nasser le Yéménite.

Ces vagues populaires ne passèrent pas inaperçues au Maroc. Elles furent relayer par un élan populaire d'une jeunesse aspirant au souffle de la liberté et de la justice.

Le Mouvement du 20 février réussit en un temps record à insuffler un véritable vent de révolte contre les injustices .

Des marches eurent lieu dans les rues des principales villes marocaines pour revendiquer l'institution d'un réel régime parlementaire dans lequel le roi règne sans gouverner ainsi que la séparation des pouvoirs et leur indépendance les uns vis à vis des autres.

Ces marches auxquelles le pouvoir monarchique ne s'attendait pas poussèrent le monarque à prendre au sérieux l'avertissement en promettant une révision constitutionnelle susceptible d'introduire un équilibre dans les prérogatives 

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