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...vers une guerre qui détruira tout sur son passage
S'il y a une victoire remportée par l'état marocain sur ses adversaires du Polisario depuis deux ans، c'est indéniablement le renforcement de sa présence militaire au Sahara occidental depuis l'affaire du passage d'El Guergarate.
Ce renforcement militaire faisait suite à une longue série de manifestations de Sahraouis proches du Polisario à proximité du mur du sable érigé par l'armée marocaine pour séparer la partie "utile" du territoire sahraoui de celle jugée non productive de richesses minières et halieutiques.
Le Polisario et l'Algérie ne pouvaient tolérer la situation de statut quo diplomatique, encore moins celle de "Ni guerre ni paix" ayant suivi la démission de Horst Kohler, qui avait duré plus de deux ans.
Il leur fallait donc tenter quelque chose pour ressortir le dossier du Sahara de l'oubli dans lequel il était tombé et de secouer l'inertie des Nations unies qui avaient apparemment d'autres chats à fouetter.
Ce quelque chose imaginé et mis en pratique par le Polisario consista en la mobilisation d'une centaine de Sahraouis pour les envoyer narguer devant le mur de séparation, les forces armées marocaines stationnées près du passage d'El Guergarate.
Cette opération de "civils" sahraouis s'était accompagnée de l'installation par des commandos du Polisario, de barrages dressés sur le chemin de camionneurs marocains et mauritaniens ayant pour destination la Mauritanie mais également certains pays du Sahel.
Ces obstructions de la circulation de poids lourds provenant du Maroc et chargés essentiellement de produits agricoles, mais pas que, commençait aprés quelques semaines, à susciter l'irritation des autorités marocaines.
Déjà à ce stade là, le dossier Sahara oublié par les Nations unies commença à intéresser à nouveau le secrétaire général de cette organisation qui avait reçu de nombreuses missives provenant de l'état marocain, l'invitant à faire cesser ces entraves polisariennes à la circulation routière entre le Maroc et la Mauritanie.
La réaction de Guttierez fut on ne peut plus tiède et se manifesta par des appels laconiques aux deux parties, appels destinés à maintenir le calme et à faire preuve de retenue dans cette région sahraouie.
Le 13 novembre 2020, les producteurs et autres businessmen marocains dont le palais royal et le ministre Akhennouch constituent l'épine dorsale décident de passer à l'action.
Et c'est l'intervention militaire musclée de l'armée marocaine contre les empêcheurs sahraouis de commercer en rond.
Si le Maroc remporta une indéniable victoire sur le terrain à partir de cette intervention militaire, le Polisario qui imputa à l'état marocain la rupture des accords du cessez le feu instauré sous la houlette de l'ONU en 1993, remporta lui une victoire diplomatique de par sa proclamation de l'usage des armes en vue de libérer les territoires occupés par le Maroc, territoires qu'il considère comme faisant partie de la République sahraouie démocratique.
Cette victoire diplomatique du Polisario se concrétisa par la mobilisation des Nations unies qui réveilla de sa léthargie ce dossier endormi.
En effet, coup sur coup, le conseil de sécurité désigna un nouveau chef de la Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental (Minurso) et parvint à nommer un nouvel envoyé spécial de l'ONU, le chargeant de convaincre les parties en conflit de s'asseoir à la même table pour entamer des pourparlers destinés à trouver une solution pacifique à ce conflit qui en est aujourd'hui à sa 47 ème année de vie.
Da Mistura qui tarda à arriver dans la région maghrébine en ébullition, est enfin sur la place.
Sauf que la situation sur le terrain a totalement changé avec l'entrée en scène des Émirats arabes Unis et surtout d'Israel qui a conclu des accords très poussés de coopération avec le Maroc, tant sur le plan militaire que celui du renseignement.
L'intrusion israélienne fut considérée par l'Algérie, dès la signature des accords marocco - israéliens comme une déclaration de belligérance du Maroc à l'encontre de son voisin de l'est.
Surtout depuis que le ministre des Affaires étrangères israéliennes et son collègue de la défense attaquèrent violemment l'Algérie à partir de Rabat et en présence du ministre des affaires étrangères marocaines.
L'Algérie qui avait déjà essuyé une précédente attaque marocaine lorsque le représentant permanent marocain à l'Onu déclara à la conférence des non alignés que le monde se devait d'appuyer les aspirations indépendantistes de la région algérienne de Kabylie, se cabra et décida de mettre la barre avec le Maroc à un niveau très élevé : rupture de toutes les relations diplomatiques avec le Maroc, arrêt de l'utilisation du pipe line maghrébin transportant le gaz algérien vers l'Europe et fermeture de l'espace aérien algérien aux avions marocains.
Depuis ces événements, la tension ne fait que s'amplifier entre ces deux pays qui pratiquent une course effrénée aux armements les plus sophistiqués et les plus destructeurs.
De son côté, le Polisario remporta une éclatante victoire sur l'état marocain a travers le jugement de la cour de justice européenne (CJUE) qui interdit à l'Europe d'exploiter les richesses naturelles du Sahara occidental.
Il est vrai que les instances politiques européennes introduisirent un recours contre le verdict de la CJUE, recours qui suspend ce jugement.
L'Algérie et le Maroc qui massent à leurs frontières communes des armes puissantes se regardent aujourd'hui en ennemis proclamés.
Les peuples sont chauffés à blanc par la propagande de leurs dirigeants.
Et l'éventualité d'un conflit armé ouvert sur l'inconnu n'est plus à écarter.
Pour cela, il faut faire confiance à Israël et ses alliés tant américains qu'européens, qui après avoir réussi à faire chuter Saddam, Khaddafi et affaibli considérablement Bachar Al Assad, n'hésiteront point à "aider" militairement le Maroc dans un conflit dont les contours se précisent de jour en jour.
Quitte à ce que le Maroc lui même subisse les affres de la destruction et de la ruine: Israël aura ainsi réussi à briser les espoirs de l'avènement d'un Grand Maghreb prospère et uni ....
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