dimanche 10 septembre 2023

Le délire ! Selon Florence Blackler...

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...tous les Musulmans (même les laics) sont fréristes et adeptes de la restauration du Califat sur l'ensemble de la planète



Florence Bergeaud-Blackler dit « Moi j’ai connu une époque où on pouvait être musulman sans être Frère musulman, aujourd’hui je ne sais pas si c’est possible… Sans être frériste je veux dire, pas frère musulman de la confrérie ».  

Source vidéo ( à 1 h 28 min environ ) : https://www.youtube.com/watch?v=5JYh8BJTKzM

Propos délirant mais qui n’a rien d’étonnant au fond, il suffit de lire les critiques de son travail pour comprendre les ressorts de ce grotesque amalgame  :


"En expliquant que le « frérisme » ne se réduit pas à la confrérie des Frères musulmans en tant que telle, Florence Bergeaud-Blackler glisse rapidement dans son livre de la nébuleuse des associations clairement dans le giron du mouvement à une acception extensive qui semble englober la moindre manifestation d’islamité visible. 

Pour Haoues Seniguer, le « frérisme devient une notion complètement fourre-tout et tout musulman peut finalement être soupçonné de frérisme ». Encore plus lorsqu’il se trouve, dans le livre, hybridé en « fréro-salafisme » – mariage de la carpe et du lapin qui fait bondir ses collègues. « Cette notion est très curieuse, car il y a une concurrence terrible entre les Frères et les salafistes sur le terrain », rappelle notamment Brigitte Maréchal, sociologue des religions à l’université libre de Louvain et l’une des spécialistes reconnues des Frères musulmans.


Avec un cadrage aussi lâche, Florence Bergeaud-Blackler en arrive à citer effectivement quantité d’acteurs musulmans appartenant à des sphères parfois très éloignées les unes des autres. 

Dans la prose de Bergeaud-Blackler, la pratique religieuse la plus anodine devient menaçante. « Elle parle d’une “hallalisation” du monde comme d’un phénomène inquiétant. Mais est-ce que consommer du halal représente un danger en soi ? C’est un raccourci incompréhensible », s’alarme Diletta Guidi."


Lucie Delaporte auteure de l’article « L’islamologue Florence Bergeaud-Blackler : derrière le buzz, des travaux déconsidérés et des méthodes décriées »


"Associer un personnage aux Frères musulmans, c’est évidemment le dénoncer comme islamiste, et donc par amalgame comme soutien du terrorisme djihadiste (…). L’accusation d’une proximité plus ou moins étroite avec les Frères musulmans apparait aujourd’hui comme le joker ultime des islamophobes. Il est très facile de supposer des liens entre à peu près toute association cultuelle, éducative, caritative musulmane et cette organisation internationale peu hiérarchisée et revêtant des formes multiples. Et voilà validée la thèse du complot musulman, en marche vers l’islamisation du monde.


Ce discours conspirationniste qui voit derrière chaque initiative musulmane un projet islamiste totalitaire est lui-même largement aiguillonné par les influenceurs qui ont réussi à imposer dans le débat public des termes comme “grand remplacement” ou “islamisation” de l’Europe. Pourtant, en lisant le contenu des articles, on s’aperçoit que les auteurs ont souvent l’honnêteté d’admettre que les liens ne sont que supposés, et ne reposent en réalité sur aucun élément factuel, comme l’avait déjà démontré notre camarade Antonin Grégoire."


Antonin Corbineau dans « L’obsession d’un complot frériste au service de la légitimation de la “loi séparatisme” »


"FBB, pour sa part, est montée d’un cran dans la prise de distance avec l’éthique de la recherche en intégrant dans son bagage conceptuel la prescription normative imposée par le.la chercheur.se. Elle ne se propose plus uniquement de restituer la réalité d’un champ, elle définit elle-même en amont ce que constitue la « normalité musulmane acceptable » dans notre société et l’islamité qui lui serait antinomique et qu’elle englobe sous le vocable de « frérisme ». 


D’une manière confuse et sur une posture complètement idéologique, elle décrète que toute signe visible de l’appartenance à l’islam et tout attachement aux normes liées à la pratique cultuelle ou à la consommation traduisent l’appartenance à la « matrice frériste ». Autant condamner d’emblée la quasi-totalité des musulmans attachés peu ou prou à un aspect de la normativité religieuse. Je n’ai connu, de ma vie de chercheur, aucun.e collègue qui s’est permis une élucubration aussi fantasmagorique et cette forme de criminalisation de la normativité religieuse dans le champ islamique.


Ce frérisme, qu’elle personnifie à loisir, aurait selon elle un vaste projet de construction du califat planétaire. Pour mettre en œuvre son projet, il se serait désormais doté de la capacité à phagocyter tous les « espaces d’opportunités » et les cerveaux des musulman.e.s et non musulman.e.s qui gravitent dans son orbite. En conséquence, il existerait un « frérisme par capillarité » et un nombre désormais incalculable de musulman.e.s fréristes à l’insu de leur plein gré. Je suis toujours prêt à écouter toutes sortes d’hypothèses improbables de ce genre, qui sont rapidement invalidées par une démarche de recherche sérieuse.


Pour illustrer son positionnement, FBB invente alors la « transgression religieuse » comme marqueur de rupture avec la matrice frériste, cette matrice étant incarnée dans la normativité religieuse. Tout musulman, donc, quel qu’il soit, qui croit à la sacralité du Coran et qui mange halal est par défaut un menteur et un adepte du double-discours lorsqu’il affirme ne pas être un Frère musulman, puisqu’il ne « veut » pas ou qu’il ne « peut » pas transgresser les normes."


Lettre ouverte au sujet du livre de F. Bergeaud Blackler par O.Marongiu-Perria

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