Monsieur Fassi Fihri, le parlement européen n'est pas la Commission, encore moins le conseil des ministres de l'UE

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Ils ne comprennent que dale...à la diplomatie

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Prolongeant notre précédent article, relatif à l'échec marocain face aux manoeuvres du Polisario, auprès du parlement européen, il nous est difficile de comprendre les motifs invoqués par les Affaires étrangères marocaines, pour mettre fin à la présence, dans les eaux territoriales du royaume, des bateaux de pêche de l'UE.

Tout d'abord, celui qui a pris cette grave décision est le ministre sortant, Taieb Fassi Fihri.

A t il le droit, dans le cadre de la gestion des affaires courantes et dans l'attente imminente de la proclamation d'un nouveau gouvernement, issu des urnes, celui de Benkirane, de prendre une aussi importante décision?

Outre qu'elle accorde au Polisario, une victoire supplémentaire et le pousse à réclamer la remise en cause du statut avancé, accordé par l'UE au Maroc, cette grave décision constitue une véritable mine, prête à exploser, sous le pied du chef du prochain gouvernement.

Le Polisario ne manquera pas d'exploiter cette initiative pour montrer l'inculture politique du ministre des affaires étrangères, en partance et l'irresponsabilité de la diplomatie marocaine.

En effet, comment comprendre que l'on puisse confondre entre une initiative du parlement européen, certes, suggérée par le Polisario et la décision prise par le gouvernement marocain sortant ?

Pourtant c'est le Ba.ba de l'action diplomatique. De fait, les accords conclus entre le gouvernement marocain et l'Union européenne, le sont entre deux instances exécutives.

Le parlement européen, lui, est une institution législative, qui dispose de toute la latitude pour voter les résolutions qu'elle estime conforme aux intérêts de l'UE.

En conséquence, ce n'était nullement à un ministre sortant de prendre, dans l'urgence, une telle décision.

Le parlement marocain, nouvellement élu, avait à prendre pareille initiative, après un débat évaluatif des relations bilatérales entre le Maroc et les instances parlementaires européennes et à charger le gouvernement marocain nouveau, d'opter pour les mesures à prendre.

Mais la culture makhzenienne de Fassi Fihri qui confond entre la liberté dont dispose une instance parlementaire élue et un exécutif appelé à gérer les questions du quotidien, est en dessous du degré zéro.

Car, ce n'est pas la première fois que le Maroc, sous la houlette de ce ministre, agit de la sorte.

Rappelons nous, en effet, les réactions gouvernementales marocaines, à l'encontre du gouvernement espagnol, lorsque le parlement espagnol avait, sous l'influence d'une presse favorable aux thèses séparatistes, adressé de vives protestations au ....gouvernement de Madrid.

Pédagogiquement, le premier Zapatero avait remis Taieb Fasi El Fihri à sa place, en lui signalant, à juste titre, que le gouvernement espagnol n'avait pas à dicter leur ligne de conduite, au parlement espagnol, encore moins à la presse indépendante.

Mais la culture de Fassi Fihri, est celle qui fait fi de la primauté des institutions élues, ne reconnaissant que celle du Makhzen.

Comme l'affaire des 28 ambassadeurs, récemment désignés, à l'insu du futur premier ministre, voici une nouvelle "bombe" placée sous les pieds de Benkirane.

Saura t il la désamorcer sans trop de dégâts collatéraux et sans tomber dans le piège tendu par l'Algérie et le Polisario ?

Au delà de cette affaire, les dirigeants marocains qui croient que leur discours conciliants à l'égard du vieillard Bouteflika, sont de nature à amener l'homme des généraux mafieux à plus de pragmatisme, se trompent lourdement.

La direction algérienne actuelle a juré la perte des intérêts du Maroc et rien ni personne ne l'arrêtera dans cette tentative suicidaire.

Le grand Maghreb, ne constitue pas, loin s'en faut, la priorité d'une Algérie, hermétiquement fermée à la démocratie et aux droits de l'homme.
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