samedi 24 décembre 2011

Où iront les voix belgo - congolaises aux prochaines communales ?

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Les Belges issus du Congo prennent la direction de la Flandre...
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...pas que physiquement, puisque hier, près d'un millier de Congolais, sympathisants de Tshikidi, ont défilé à Anvers, pour protester contre l'élection de Joseph Kabila, qu'ils jugent entachée de fraudes.

Cette décision a été prise après que les autorités communales Ixelloises, aient interdit, la tenue de cette manifestation sur le territoire de leur commune.

Cette interdiction faisait suite aux graves débordements ayant accompagné, les précédentes manifestations; débordements qui furent le fait de groupes minoritaires incontrôlés et qui occasionnèrent des dégâts très importants, aux biens, tant publics que privés.

Les organisateurs de la manifestation interdite étaient outrés par cette décision, estimant que la majorité de ceux et celles qui s'apprêtaient à manifester, n'avaient strictement rien à voir avec les auteurs des violences relevées lors des précédentes démonstrations.

Lors de la toute dernière de la série des manifestations ayant traversé le quartier africain de Matonge, des slogans anti francophones furent entendus au sein du défilé.

Et certains des organisateurs de cette manifestation n'ont pas hésité, à prendre l'engagement de rompre toute relation avec les partis francophones belges, leur reprochant, un soutien actif, au président Kabila.

Louis Michel, très grand ami des Kabila ainsi que Joelle Milquet furent particulièrement pris pour cible de ces attaques.

La manifestation d'Anvers n'est pas venue, pour se substituer à la démonstration ixelloise, interdite, mais surtout, et c'est très symbolique, pour montrer le virage pris par une bonne partie de la communauté belgo-congolaise.

Virage indiquant un divorce avec les politiques francophones et l'initiation de la nouvelle "alliance" de cette communauté avec la Flandre.


Les discours tenus par les orateurs, à la fin de cette manifestation furent, à ce sujet, sans ambiguïté, puisque les leaders de cette marche, adressèrent une véritable allégeance à la Flandre.

A 10 mois des élections communales, il est fort à parier que les voix des électeurs belgo congolais vont terriblement manquer aux listes francophones à Bruxelles.

Le principal perdant de cette nouvelle orientation, risque d'être, le Cdh et Mampaka en particulier .

le député échevin Cdh a senti le danger et, après avoir, depuis la proclamation des résultats électoraux, favorables à Kabila, observé un silence gêné, le pasteur Cdh bruxellois, a fini par se fendre d'un long communiqué.

S'exprimant comme un jésuite, puisque l'église, selon Mampaka, ne peut se situer qu'au milieu du village - ne fait il pas partie d'un parti centriste et à référence chrétienne ?- l'élu, tout en reconnaissant la justesse de l'élection de Kabila, admet, comme le font tous les élus francophones, que des dysfonctionnements ont bien eu lieu, mais que ces dérapages, ne sont pas de nature à remettre en cause la "justesse" des résultats du scrutin congolais.

Manifestement, la majorité de la communauté belgo congolaise, s'est révélée hostile à Kabila, à cette occasion.

Si ces événements factuels indiquent la grande méfiance, que manifestent les Belgo congolais de chez nous, à l'encontre des politiques et des médias francophones, il n'est pas exclu de penser que l'histoire de cette hostilité remonte à près d'un siècle et va chercher ses racines dans l'occupation du Congo par la Belgique, alors dirigée par la bourgeoisie francophone.

La décolonisation de ce vaste et riche pays d'Afrique ne s'était pas déroulée conformément à la préservation de la dignité et des intérêts des populations congolaises.

Elle le fut avec l'objectif de maintenir, la mainmise des anciens colons, sur les richesses de ce pays.


L'assassinat de Patrice Lumumba et l'intronisation de Mobutu, obéissaient à cette stratégie néo - coloniale, pratiquée par l'ancienne puissance d'occupation du Congo.

C'est toute cette histoire qui n'a jamais été clarifiée, encore moins discutée entre les deux parties, qui demeure porteuse d'incompréhension, de tensions et de violences, tantôt latentes, tantôt physiques.

Il n'est pas exclu que des partis flamands bruxellois comme le Cdnv ou la N.va profiteraient de ces tensions anti francophones lors des élections communales d'octobre 2012.

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