mercredi 21 décembre 2011

Quand Benkirane va t il accoucher ?

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Formation du gouvernement Benkirane, ça coince ...
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Benkirane avait annoncé que son gouvernement sera annoncé, le lundi 19 décembre.
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Puis, après avoir constaté que certains noms, proposés par des partis de la coalition, risquaient de ne pas plaire au Palais et de crisper l'opinion publique marocaine, il a décidé de prolonger les concertations, en vue de solutionner ce problème.

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Qu'il l'exprime ouvertement ou non, le Palais, qui garde plus qu'un droit de regard sur les affaires politiques, ne manquera pas de revendiquer, un quota de ministères, peu ou prou, liés aux intérêts de la monarchie et à sa stabilité.
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Ces noms, ne devraient pas forcément, émaner directement du pouvoir monarchique, comme ce fut le cas avant, mais bénéficier de son aval.
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Parmi ces ministères, l'on peut, sans risque de se tromper, indiquer celui, très stratégique, des Affaires religieuses et des Habous, intimement lié à Imarat Al Mouminine.
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Il est fort à parier que le nom du ministre devant s'occuper de ce département, ne viendra pas des rangs du PJD.

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Certes, le climat entre le Palais et le parti de Benkirane, s'est quelque peu détendu, mais de là à confier un tel ministère au parti islamisme, il y a de la coupe aux lèvres.
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Il en va de même de l'Intérieur; ministère ô combien sensible et dont l'aval de la monarchie est plus que requis pour le nom de celui qui dirigera ce poste.
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Les affaires étrangères qui furent toujours confiées à une éminence de Souveraineté, ira probablement à un haut serviteur de l'état, fut il membre de l'un des partis de la coalition.

La spécificité marocaine veut que l'on ne nommera jamais un ministre à la défense, comme c'est c'est le cas dans les démocraties authentiques. La compétence de la Défense, émarge, exclusivement à la prérogative du roi.
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A ce jour, la liste des 30 ministrables, retenus par Benkirane, est en train de passer sous les fourches caudines du Palais et aucune annonce, encore moins "fuite", n'est à craindre, tant que le souverain n'aura pas avalisé et finalisé, cette liste, avec force amendements et corrections.
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L'on parle de vendredi prochain comme jour possible de la sortie de l'équipe Benkirane du chapeau.
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Une autre difficulté est venu empêcher le premier ministre désigné, de fermer l'oeil, ses dernières 24 heures: la composition de la seconde chambre, celle des conseillers, est majoritairement dominée par les élus de l'opposition USFP, PAM et RNI.
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Et quand bien même, le nouveau doustour insiste sur la nécessaire et l'étroite coordination entre les deux chambres du parlement marocain, il n'est pas exclu que les projets émanant de la première chambre, rencontreront des blocages lorsqu'ils devront, obligatoirement passer le cap de la seconde, dominée par l'opposition.
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Ceci sans omettre l'épée de Damoclès qui pend au dessus de la tête de Benkirane, épée représentée par l'une ou l'autre défection de sa majorité, d'une des trois formations de la coalition gouvernementale.

Une véritable prise d'otage dans laquelle Benkirane se trouve embarqué. Saura t il régler le montant de la rançon ?

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.L'Economiste, un quotidien marocain, bien informé, corrobore aujourd'hui, l'analyse de "Bruxellois, surement "
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(…) Trois semaines après la nomination de Benkirane, le PJD ne lâche pas notamment les ministères des Finances, la Justice, les Affaires générales et les MRE.

Le département de la Santé est toujours en discussion comme d’ailleurs l’Education, convoitée par le PJD et l’Istiqlal. Une chose est sûre, le parti de Benkirane a renoncé à d’autres portefeuilles comme notamment l’Agriculture, l’Energie et les mines, le Tourisme et l’Artisanat.


Dans cette répartition, Abdelillah Benkirane veut maintenir un certain équilibre entre ses alliés. Ainsi, les différents partis de la majorité doivent avoir leurs lots en ministères dans les pôles politique, économique et social.

En tout cas, au PJD, le thermomètre de la fièvre de la ministrabilité pique du nez.

Pour l’heure, seules des têtes d’affiche ressortent dans les coulisses. Et pour cause, la commission des candidatures du Conseil national du parti, composée de 54 membres, n’a pas encore remis ses propositions au secrétariat général du parti qui devra trancher. Elle devra le faire aujourd’hui dans la matinée.

Mais les noms qui reviennent pour le ministère de l’Economie et des Finances sont Lahcen Daoudi et Mohamed Najib Boulif. L’un sera ministre, l’autre ministre délégué chargé du Budget.


Quoi qu’il en soit, le PJD a décidé de proposer au Souverain trois noms pour chaque poste ministériel. Les autres partis sont invités à suivre la même démarche, avec au moins deux noms pour chaque département.


Si au PJD c’est la sérénité, il en va autrement pour les autres formations de la majorité.

Les CV pleuvent sur les états-majors. Abbas El Fassi a reconnu officiellement avoir reçu 150 CV la semaine dernière. Le Mouvement populaire n’a pas échappé à la règle. Lors de la réunion du bureau politique de son parti hier dans la matinée, Mohand Laenser a avancé le chiffre de 60 CV.

Il devra les examiner, en collaboration avec son compagnon des négociations avec les alliés, l’ancien ministre Saïd Ameskane.

En principe, le MP devra obtenir 5 portefeuilles, mais ce nombre dépendra, en dernière instance, du nombre des sièges obtenus à la Chambre des députés et surtout de l’importance des ministères confiés au parti. Laenser a mis en avant la compétence, l’ancienneté dans le parti des candidats…

Mais c’est lui, le secrétaire général, qui tranchera en fin de compte. Un article du règlement intérieur du parti lui accorde cette prérogative. (…)

Mohamed CHAOUI ( L'Economiste du 20 décembre 2011 )


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