mercredi 8 août 2012

Sfia tire sa révérance

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Le repos , bien mérité, de la guerrière
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A la question de Khalil Zeguendi:

"Certaines rumeurs persistantes parlent de votre présence sur la liste du bourgmestre à Schaerbeek, pourriez vous confirmer ou infirmer cette rumeur ?"

Sfia Bouarfa répond, par écrit et de manière on ne peut plus claire: 

"Bjr, suis à l'étranger et ne compte être candidate sur aucune liste. Tout le reste est intox"
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J'ai connu Sfia Bouarfa, au début des années septante, ce qui bien évidemment, ne nous rajeunit pas. Mais ce n'est pas cela qui est important.

Sfia, qui faisait des études sociales à cette époque, fréquentait assidûment le MRAX et je pense, si mes souvenirs sont bons, qu'elle y a effectué un stage. 

Elle était très proche de Madame Yvonne Jospa, présidente et fondatrice du MRAX.

A cette époque, nous étions un groupe d'amis, étudiants à l'école sociale de la rue de la poste pour certains, et travailleurs militants pour d'autres.  Je faisais partie de la seconde catégorie, Sfia de la première.

Nous avions, avec Philippe Gromberg et Jo Dekmine, directeur et fondateur du Théâtre 140, accompagné, la naissance, dès 1972, des Halles de Schaebeek qui ne disposait à cette époque que d'un espace de spectacle assez réduit. 

A sa naissance, le regroupement démocratique marocain y organisa sa première fête
 
La grande salle d'aujourd'hui n'existait pas encore

Sfia était très liée avec ma jeune soeur Anissa. Nous habitions rue Royale Sainte Marie, en face des Halles et pas loin de ce café mythique de l'époque, le Kastaknokkel, situé à 50 mètres des Halles. Il s'appelle l'Ane fou? aujourd'hui

Au rez de chaussé de notre maison, mon père que Dieu l'ait dans son infinie miséricorde, tenait une boucherie; l'une des premières boucheries musulmanes de Bruxelles. 

Sfia qui ne quittait pas ma soeur Anissa, l'appelait Ba Thami ( Papa Thami )

Sfia et sa copine Malika, d'origine Oujdiya et étudiante à l'école sociale comme elle, ne se séparaient guère.

Elle était une jeune fille passionnée et révoltée contre les injustices. Ce ne fut pas par hasard qu'elle a opté pour les études sociales.

Ma soeur Anissa s'écroulait de rire chaque fois que Sfia s'exprimait en Oujdi, un dialecte inconnu des Tangérois. 

Et surtout quand Sfia demandait à ma soeur: "Ouachta?" ou "Quoi de neuf ?" ou quand elle disait "Aberdi", ce qui revient à dire en Oujdi: "Mon Dieu !"

Elle était de toutes les manifs dénonçant le sort fait aux immigrés d'alors. Sfia a été très fort sensible et impliquée dans la lutte des Sans papiers de l'époque. 

Elle a connu et collaboré avec Mauro Sbolgi, ce pasteur protestant  qui avait fait de la lutte pour la régularisation des clandestins, un engagement permanent et initié avec Jospa du Mrax, le grand rassemblement d'Objectif 82.

Le hasard fera, que bien plus tard, à la fin des années 80, Sfia se trouvait engagée à Schaerbeek, comme employée sociale auprès du service social de la commune.

Elle fut à l'origine de la prise de conscience de son échevin de tutelle, Jean Pierre Van Gorp, quant à la politique raciste Nols

Comme Sfia, Jean Pierre Van Gorp avait fini par devenir persona non grata auprès du bourgmestre raciste 

Son engagement, à Sfia et son audace à défier, de l'intérieur, la politique de Roger Nols, relevait de l'inconscience.

A tel point que vers le début des années 90,  le bourgmestre raciste, encore en plein possession de sa puissance politique, finit par licencier Sfia, la trouvant trop opposée à sa politique d'exclusion raciste.
 
Un large mouvement de solidarité avec Sfia  vit alors spontanément le jour à Bruxelles et même en Flandre et en Wallonie.

Des pétitions et des manifestations se multipliaient pour demander sa réintégration. 

Mais Sfia avait décidé de tourner la page et opta pour l'action politique.

Elle dénonça avec les progressistes du PS à Schaerbeek, la ligne raciste du président du PS de la commune des ânes, Guy Lalot, et milita pour son renversement.

Le départ de Lalot ouvrit pour Sfia et ses camarades la voie de la fondation d'une nouvelle structure: "Dunes" qui deviendra rapidement la section officielle du PS schaerbeekois.

Elle y milita et en 1994, elle fut élue conseillère communale PS à Schaerbeeek

Sfia obtint alors une double revanche sur Roger Nols: Son élection coïncidait avec la sortie honteuse du parti de l'ancien bourgemstre raciste.

A cette époque, tous les partis opposés à Nols ( FDF, PS, Psc devenu cdh et Ecolo ) avaient fait de l'éviction de la majorité Nolsiste, une priorité absolue. 

Ce qui fut obtenu. Et une nouvelle majorité démocratique fit son entrée à la commune des ânes

Sfia a toujours été une femme d'engagement pour la défense d'une certaine laïcité. Une laïcité qui inclut et reconnait les minorités et point celle qui rejette.

Sa  décision de ne plus remplier, provient plus que probablement, de la tournure que prennent les choses au sein de son parti, où la présence d'un certain nombre d'opportunistes, guère convaincus des idéaux de gauche, ont fait leur nid.

En tout cas, Sfia, qui aura ouvert la voie à la participation politique des minorités, a décidé de prendre du recul et de méditer sur sa longue expérience tant sociale que politique.

Elle a toujours possédé cette spontanéité ( certains diraient cette grande g...) qui la pousse à exprimer ouvertement ce qu'elle pense. 

Je doute qu'elle va renoncer à cette grande qualité qui la caractérise

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2 commentaires:

  1. Hahaha...

    L'amitié vraie a des devoirs: celle de dire tout sur le personnage,essayant de compenser son ignorance politqiue par une surenchère de vulgarité. Vos souvenirs personnels sur Bouarfa ne font pas un portrait. Si cetet dame est aprtie, c'est d'abord parce que plus rien ne peut lui arriver (pension complète de parlementaire) et que ceux qui ont été ses dupes ont enfin ouvert les yeux: les tonneaux qui font le plus de bruit sont vides...

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  2. christine Simonis8 septembre 2012 à 08:22

    dans le même temps, mais dans un autre espace géographique, le combats de Sfia furent les miens.
    J'ai du mal à imaginer que nous ne nous soyons pas rencontrées lors de l'un d'eux
    Et oui, de "grandes gueules" pour dénoncer racisme, injustices, dérives....Des femmes qui osent de tels combats sont toujours discréditées par les médiocres

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