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Un peuple sans "histoires" et sans Histoire
Patrimoine islamique en péril: Les bâtiments classés, des gîtes pour clochards
A Marrakech, les monuments à l’abandon faute de moyens financiers
Le mausolée de Ibn Tachfine sert d’urinoir et de repaire pour les SDF
Des fondations publiques/privées pour la restauration, une solution
A Marrakech, les monuments à l’abandon faute de moyens financiers
Le mausolée de Ibn Tachfine sert d’urinoir et de repaire pour les SDF
Des fondations publiques/privées pour la restauration, une solution
Ce palais construit entre 1578 et 1603 par Yacoub Mansour (Almohades)
est en ruine et il ne reste plus de ses splendeurs que des vestiges.
Les intellectuels de Marrakech souhaitent engager la réflexion sur sa reconstruction
Les intellectuels de Marrakech souhaitent engager la réflexion sur sa reconstruction
ELLE dispose d’une double distinction internationale, mais n’a pourtant
pas réussi à sauvegarder son identité historique. Déclarée patrimoine
mondial de l’Unesco en 1985 de par son architecture, Marrakech a aussi
vu son héritage oral obtenir une reconnaissance en 2001 par la même
instance.
Pourtant, ce capital est en péril, selon les intellectuels et
les historiens de la ville. Marrakech a cumulé à travers les dynasties
qui l’ont gouvernée depuis les almoravides jusqu’à l’époque des
alaouites, un patrimoine riche et diversifié en terme architectural,
urbanistique, et artisanal qui est actuellement menacé aussi bien par
les facteurs naturels qu’humains, s’inquiète Jaafar Kansoussi, président
de l’association Al Munya et ex délégué régional du ministère des
Habous.
«Plus que jamais, la médina qui abrite la grande partie de ce
patrimoine a besoin d’être aménagée». Marrakech compte quelques 900
sites historiques et la médina abrite le plus gros lot. On compte dans
la vieille ville plus de 179 mosquées historiques et 250 mausolées dont
une partie est en détérioration sans parler des fameux palais qui font
l’histoire de la ville.
Force est de constater que les monuments sont
gérés de manière mécanique et sont relégués à l’arrière-plan d’une
gestion administrative. Sur le terrain, les monuments les plus visités
par les touristes disposent d’une logistique quasi absente.
Mieux
valorisé ce patrimoine et ces monuments représenteraient pourtant un
sacré levier économique.
«De nombreuses villes du monde l’ont compris et
misent sur ce lien avec l’Histoire pour attirer les voyageurs amateurs
de vestiges et de traces de civilisations anciennes», souligne Mohamed
Morabiti artiste peintre marrakchi.
Les habitants de Marrakech n’ont malheureusement pas encore intériorisé l’importance de ce patrimoine et sa valeur identitaire et même commerciale, confirme Kansoussi.
L’association qu’il préside relance le
débat sur la préservation des trésors de la médina et tire la sonnette
d’alarme sur «la régression dramatique du patrimoine et des sites
historiques».
C’est que les efforts menés ici et là tantôt par la
municipalité, tantôt par le ministère des Habous ou encore à
l’initiative du ministère de la Culture se font sans aucune
coordination. De même, certains dossiers de sauvegarde ne sont même pas
sortis des tiroirs de leurs auteurs.
Le mausolée où repose depuis neuf siècles Youssef Ibn Tachfine
le fondateur de Marrakech est lui-même dans un état indigne de
l’histoire de la ville.
Des clochards l’ont tout simplement transformé
en urinoir. Les mausolées de Sidi Hamza Kamel et de Sidi Youssef ben Ali
(les 7 saints) ne sont pas mieux lotis et font office de gîte pour des
SDF. Des scènes assez fréquentes dans une ville qui choquent d’ailleurs
les visiteurs confirme Jamal Essadi, président de l’association des
guides de Marrakech:
«Montrer un patrimoine délabré aux touristes est à
chaque fois un supplice pour les guides. Nous avons alerté à plusieurs
reprises les autorités et les élus, réclamant vainement une intervention
concrète». Outre la restauration des sites, il faut travailler sur
l’animation de ces lieux, estiment les intellectuels de la ville.
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